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terreau que de douze:ce même piedayant moins de nourriture,s'arrête plutôt à porter fon fruit: il ne pouffe pas avec vigueur fes bois gourmands, qui d'ordinaire font la caufe principale que le fruit coule dans le temps qu'il doit nouer; au furplus ce pied eft moins sujet à fondre, le fruit fe forme, mûrit de bonne heure, a plus de goût, étant moins nourri d'eau.

Lorsqu'on jouit d'un beau jour pour planter, il faut, des huit ou neuf pieds qui font fous chaque cloche ou chaffis, laiffer celui du milieu ou tout au plus un fecond: on leve les autres avec la plus forte motte de terre autour des racines, on les tranfplante & arrofe médiacrement, enfuite on pofe les cloches ou chaffis. Toutes attentions font néceffaires pendant les premiers jours,pour les garantir du trop de cha leur de la couche, ou lorfque le temps vient à s'échauffer; on la fonde avec les doigts en plein midi,& dès que l'on fent la chaleur augmenter, on fait avec un bâton pointu des trous de part en part autour de la couche vis-à-vis le plant pour évaporer le trop de chaleur, enfuite on donne air aux plantes, en foulevant un peu les cloches; cet exercice dure quelques jours: le plus grand feu de la couche étant rallenti, on bouche les trous, & le plant profite à vûe d'œil.

Quand le plant eft repris de huit à douze jours, la premiere opération eft d'en tailler le montant au deffous des deux premieres feuilles; & les deux oreilles ou les deux lobes, afin de

lui faire pouffer deux ou trois bras feulement; cette taille doit être faite dans un temps fec,parce que s'il faifoit humide ou qu'il pleût, la plante s'épuiferoit d'une partie de la féve.

Après la feconde taille,il commence à paroître des fauffes fleurs ; alors on coupe les feuilles gourmandes trop nourries, les urilles, les fauffes fleurs & les branches de faux bois, qui tous épuisent le fuc nourricier dont des tendres plantes ont le plus befoin pour former leurs fruits.

Après la feconde taille,on voit encore poufferdes branches allongées de quatre,fix ou huit pouces, fans yeux, elles épuiferoient la plus grande partie de la féve & retarderoient le fruit fi on ne les retranchoit à leur origine.

Les bonnes branches à fruit,ce font les courtes, celles qui ont les yeux près les uns des autres; plus elles avoifinent du pied, plutôt le fruit eft noué, plus il a de qualité & de groffeur dans fa mâturité.

Pendant le cours de ces opérations le pied fe fortifie, les cloches s'empliffent, les branches fe multiplient & fe difpofent à faire leurs fruits; alors il faut de petites fourchettes propresàfoutenir les cloches, qui demandent d'être un peu élevées, pour donner plus ou moins d'air aux plantes. Lorfque le fruit commence à vouloir nouer, il faut le tenir à couvert des cloches ou de fes feuilles, pour l'empêcher de couler, de durcir, & pour qu'il profite davantage. Lorfque le fruit eft noué, il faut obferver de tailler.

toujours à un œil au deffus du fruit, s'il en arrête plufieurs, on choifit les plus forts & les mieux formés, pour fupprimer les autres. L'expérience a fait connoître que trois ou quatre Melons fuffifent fur un feul pied, pour qu'ils ayent leur qualité & groffeur, quatre beaux font préférables à fix médiocres.

Le Melon étant parvenu à un certaine groffeur, les arrofemens font nuifibles néanmoins dans les grandes chaleurs il faut lui donner un peu d'eau autour du pied feulement, pour empêcher le chancre ou la pourriture avant la mâturité du fruit.

Lorfqu'il eft au point d'arriver à fa mâturité & que l'on craint qu'il ne prenne le goût de la terre,on doit pofer ce fruit fur un morceau d'ardoife ou de thuille, l'ardeur du Soleil le frappe de tous les côtés, le perfectionne & le conduit à fa parfaite mâturité, il eft mûr lorfque la queue femble vouloir fe détacher, & quand il exhale. beaucoup d'odeur: il fera bon, s'il a la queue courte, ferme fous le doigt ou pefant à la main.

Propriété du Melon.

SA chair a la vertu d'adoucir, rafraîchir humecter, tempérer les ardeurs du fang & réjouir le coeur : fa graine entre dans les émultions. Lorfqu'il s'agit de rafraîchir les entrailles échauffées, de fortifier l'eftomac, d'ouvrir tes pores & de provoquer les urines, on a recours à cette graine.

Defcription de la Moutarde.

A eft blanche, droite, ligneufe &

Sgarnie de fibres. Ses feuilles font d'un verd

foncé, prefque rondes, couvertes d'un petit poil affez rude. Sa tige monte à deux ou trois pieds, ronde,droite, velue, divifée en plufieurs rameaux, garnis de petites fleurs jaunes, compofées de quatre fleurons difpofés en croix. Ces fleurs étant paffées, il fuccéde des caffes courtes, pointues, remplies de graines rondes, fines, rougeâtres, d'un goût piquant & mordant, bonnes pour quatre ans.

Culture de la Moutarde.

LA Moutarde eft une plante annuelle, qui

fe feme en Mars dans une terre fumée & bien labourée: fa graine eft très-petite, il faut la femer à claire voye; elle mûrit dans le mois de Juillet; on la bat, la vanne pour la mettre en lieu de réserve & s'en fervir au befoin.

Propriété de la Moutarde.

SA graine

graine étant apprêtée aide à la digeftion', excite l'apétit, eft d'ufage dans la plupart des alimens en gras & en maigre. Elle eft apé

ritive, incifive, atténuante, propre contre les flegmes,le fcorbut, à provoquer l'éternuement, mûrir les abfcès, réfoudre les tumeurs, réveiller dans l'apoplexie & la paralyfie.

Defcription du Navet.

E Navet eft court, rond ou plat, selon l'espèce. & blanc, exhalant une odeur affez forte, ayant le goût piquant;fes feuilles font profondément découpées, vertes, rudes au toucher; fa tige eft droite, moelleuse, monte à trois ou quatre pieds, divifée en plufieurs rameaux. Safleur eft jaune, compofée de quatrefleurons difpofés en croix; étant paffée, il fuccéde des coffes longues d'un pouce, rondes, divifées par une cloifon en deux loges, remplies de graines rondes, rougeâtres, d'un goût acre & piquant, bonnes pour fix ans.

Lielavce. Il devient gros, Charnu, rouge

Culture du Navet.

LE Navet eft une plante annuelle; on en feme la graine depuis Mai jufques vers la fin de Juillet. Il exige une terre bien amendée & fouvent labourée;il fe feme toujours à claire voye: s'ils levent trop épais; on les éclaircit & on les place à dix pouces de diftance les uns des autres, pour les rendre tendres & gros. Ils fe

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