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PENCH AN T.

Le penchant fut toujours un mal inévitable.

Corneille Th. Comte d'Effex, afte 4.

On a beau fe cacher fous un dehors austère,
Un penchant malheureux porte fon caractère :
Il paroît à travers le plus fombre détour;
On laiffe appercevoir ce qu'on doit être un jour.
La Chauffée. Maximien, acte 4.

On combat fans risque un penchant qu'on veut
vaincre:

Et moins il nous paroît facile à furmonter,

Plus il eft glorieux, feigneur, de le dompter."

Mauger. Coriolan, afte 1.

PENSÉ E.

Le plus fouvent, la première pensée, Dans le meilleur efprit, n'eft pas la plus fenfée: Quoiqu'elle femble bonne à force d'y fonger, Quelqu'autre vient après qui la peut corriger ; Et notre jugement, augmentant de lumière, Prend fouvent la feconde, & quitte la première.

Tristan. Chrispe m., acte 3.

PERE.

UN

N père est toujours père ;

Rien n'en peut effacer le facré caractère.

Corneille P. Polieudle, acte s..

Quand un père inconnu couronne un fils qu'il aime,
La nature en fecret s'applaudit elle-même,
Se vante tous les foins qui lui fervent d'appui,
Voit fon fang fur le trône & croit règner en lui.

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Boyer. Fils fuppofé, acte Le nom de père eft faint; il faut qu'on le révère: Mais un enfant n'est pas l'esclave de fon père.

Id. Jephré, acte 3.

Quel père de fon fang fe plait à fe priver?

Racine, Iphigénie, acte 3.

C'eft un don

Le nom de père eft un titre vulgaire ;
que le ciel ne nous refuse guère.
Un bonheur fi commun n'a pour moi rien de doux;
Ce n'eft pas un bonheur, s'il ne fait des jaloux.
Id, Thebaide, acte s.
Un père peut fe plaindre ; il peut représenter:
Il peut faire encor plus ; il a droit d'exhorter,
D'infifter, s'il le faut, & de mettre en usage
Tous les expédiens d'un père tendre & fage.
Mais, lorfque d'un enfant qu'allarme l'avenir
Le procédé permis ne peut rien obtenir,
S'il agit, s'il commande en maître defpotique,
Il fait de fon pouvoir un abus tyrannique.
La loi même, Sancho, dont la fage rigueur
Du pouvoir paternel soutient fi bien l'honneur,
De ces cruels abus, qu'enfante l'avarice,
Ne fçauroit à nos yeux excuser l'injustice :
Car elle exige bien que le choix des enfans.
Soit toujours confirmé par l'aveu des parens ;
Mais elle n'entend pas qu'un père de famille
A fon ambition facrifie une fille.

En effet, fi l'hymen, fans l'union des cœurs,
EA
pour ceux qu'il engage un état plein d'horreurs ;
Si, pour y vivre heureux, l'amour est néceffaire,
Devant lui, felon moi, l'intérêt doit fe taire;
Surtout quand, mille fois plus précieux que l'or,
Le mérite fupplée au défaut d'un tréfor.

Gauthier. Bafile, acte 1.

Un père est toujours père ; &, quand fon cœur par

donne,

Malheureux mille fois celui qui le foupçonne.

La Place. Venife fauvée, acte s⚫

Un père eft foible: hélas! fa tendreffe inquiette Toujours dans ce qu'il voit cherche ce qu'il regrette. Gouvé. Attilie, acte 3.

L'on voit chaque jour, par un prodige heureux, D'un père criminel naître un fils vertueux.

Grave. Varon, ace I.

Le danger d'un amant a droit d'intéreffer;
Mais l'auteur de nos jours, fût-ce un père coupable,
N'eft pas moins revêtu d'un titre refpectable;
Et, dans quelques projets qu'il se laisse entraîner,
Il n'appartient qu'aux dieux de les examiner.

Un père, par fon fils content d'être honoré,
Du fang qu'il lui tranfmit n'eft jamais altéré.

Ibid.

Vaubertrand. Iphigénie, acte 2,

QUELQUES

PERFID E.

UELQUES grands attraits qu'ait la perfonne aimée,

Un perfide eft blâmable, & fa flamme eft blâmée. Scudéry. Arminius, acte s.

Qui ne fauve point fa reine du malheur,

Eft perfide fujet, ou foldat fans valeur.

[Frères de Jofeph. ]

Id. Eudoxe, acte 2.

De ces perfides cœurs on connoît la foibleffe.
Ils révèrent un dieu quand le malheur les preffe ;
Et de ce même dieu qu'ils ont tant imploré,
Sitôt qu'ils font heureux, le nom eft ignoré.
Par les coups du malheur leur ame eft abbattue;
Mais leur malignité n'est pas encor vaincuè.

Geneft. Joseph, aɛte 4.

Les dieux peuvent-ils trop détester des perfides,
Que n'étonnèrent pas les plus noirs parricides?

Chateaubrun. Troyennes, acte 4.

Un perfide, au gré de fon ardeur,

Ne peut dans fon amante anéantir l'honneur: L'honneur est dans notre ame; &, quoi qu'on entre

prenne,

C'est avec notre aveu qu'il faut qu'on l'y furprenne; Quand un cœur noble & pur par la force et vaincu, Sa défaite devient un titre de vertu.

Collardeau. Caliste, acte 20

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