II. Theff. II & 12. douceur, la patience, vous fupportant A ces exhortations que S. Paul fai- Remarquez que S. Paul demandant pour les Theffaloniciens que Dieu les rende dignes de leur vocation, demande en même temps que leur foi foit féconde en bonnes œuvres ; parce qu'un Chrétien ne peut bien répondre afa vocation que par une foi qui foit agiffante par la charité, & qui produife, non quelques bonnes œuvres feulement, mais en produise beaucoup; fans fans quoi elle n'auroit pas cette fécondité dont parle S. Paul. C'eft dans cette même vue que le faint Apôtre demande pour les mêmes fideles que le nom de Dieu foit glorifié en eux; Dieu ne pouvant être glorifié que par ceux qui honorent fa fainteté par la leur, & qui par leur bonne vie font refpecter fa fainte religion, & la do&rine de J. C. qu'ils font profeffion de croire. C'eft pourquoi l'Apôtre S. Paul fait dans fon Epître aux Romains, ce reproche à des Juifs qui connoiffant la volonté de Dieu & étant inftruits par fa loi, ne l'observoient pas: Vous qui vous glorifiez Rom. IL davoir la loi de Dieu, vous déshonorez 23. Dieu par le violement de la loi. Car vous étes caufe, comme dit l'Ecriture, que le nom de Dieu eft blafphémé parmi les nations. C'eft-à-dire, vos mœurs déréglées font caufe que le vrai Dieu eft déshonoré & la religion décriée parmi les païens. N'eft-ce pas là ce qu'on peut auffi dire de tous les mauvais Chrétiens? Ce n'eft qu'à cette con dition, que le nom de Jesus-Christ soit glorifié en nous par notre bonne vie, que nous pouvons efpérer que nous ferons nous-mêmes glorifiés en lui Tome II. B comme S. Paul le demande pour les Theffaloniciens; c'est-à-dire, que nous aurons un jour part à fa gloire & à fon bonheur, FAITES-MOI la grace, ô mon Dieu, de mener une vie affez fainte pour honorer la foi dont je fais profeffion, & pour attirer à vous par mes bons exemples, ceux qui ne vous connoiffent pas, ou qui vous connoiffent fans vous aimer; afin qu'après que vous aurez été glorifié en moi fur la terre, je mérite que vous me glorifiiez en vous dans le Ciel, & qu'ainfi vous accompliffiez & confommiez tous les deffeins de votre miféricorde fur moi, 2o. En regardant les Mages comme nos prémices, nous devons auffi les regarder comme nos modeles, & nous appliquer en conféquence à les imiter, COMME les Mages font nos prémi❤ ces, étant les premiers d'entre les Gentils à qui J. C. a fait la grace de le connoître & de croire en lui, ils font auffi nos modeles, & nous devons nous appliquer à les imiter. Et que devons-nous particuliérement imiter en eux? Les trois principales vertus font la foi, l'efpérance & la charité; & c'eft à ces trois vertus que toutes les autres fe rapportent. Or, nous voyons dans les Mages, la foi la plus ferme, l'efpérance la plus vive, & la charité la plus parfaite. C'est donc là ce que nous devons imiter en eux. La premiere vertu des Mages, c'est une foi ferme & à toute épreuve. En effet, combien n'a-t-il fallu que leur foi fût ferme & inébranlable pour qu'ils aient adoré J. C. comme leur Dieu, & qu'ils l'aient reconnu pour leur Sauveur, malgré l'état vil & méprifable dans lequel ils le trouverent & pour n'avoir point été fcandalifés ni rebutés de le voir dans la foibleffe d'un enfant à la mamelle, couvert de pauvres langes, & réduit à n'avoir pour retraite que celle des bêtes & une étable abandonnée! Auffi les faints Docteurs de l'Eglife ont-ils relevé à l'envi l'un de l'autre par les plus grands éloges la foi de ces Mages. Ils adorerent, dit le grand S. Léon, le Verbe dans la chair, la fageffe dans l'enfance & dans une pri- 2. vation apparente de raison, la toute- 2. S. Leon, Ser. XXX. Epiph. G Hom. VIII. Matt. tom. 7. P. puiffance dans la foibleffe, & le Dieu de majefté dans l'humanité. S. Jean Chryfoftôme demande qui a pu engager les Mages à adorer cet 118&119. enfant qu'ils trouverent dans l'étable de Bethleem? car la fainte Vierge fa mere, n'avoit rien à l'extérieur qui la diftinguât des autres femmes, & qui pût la faire reconnoître pour la mere de Dieu. La maison où elle étoit n'avoit rien de la magnificence qui fe trouve dans les maisons des Grands; en un mot, il n'y avoit dans ce lieu rien qui fût capable de frapper par fon éclat & d'attirer. Cependant non-feulement ils l'adorent, mais encore ayant ouvert leurs tréfors ils lui font des préfens: des préfens, dis-je, non comme à un pur homme mais comme à Dieu, puisqu'ils lui offrent de l'encens qui ne doit brûler qu'en l'honneur de Dieu. Encore une fois qui leur a perfuadé d'en agir ainsi? C'eft la grande foi dont Dieu éclaira leur efprit & pénétra leur coeur en même-temps que l'étoile frappa leurs yeux. C'eft pourquoi n'ayant trouvé qu'une étable, une petite grotte, & une mere pauvre, ils ne furent point offenfés de ce qui fe préfentoit à leurs |