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AVERTISSEMENT

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DE

L'ÉDITEUR.

ES meilleurs ouvrages ne peuvent fe perfectionner qu'avec le temps. M. FURGOLE n'eut pas plutôt donné, en 1733, la premiere édition de fon Traité fur les donations, qu'il fe prépara à corriger les fautes qui s'y étoient gliffées; nous publions aujourd'hui le fruit d'un travail de plufieurs années, & nous avons lieu d'efpérer que les augmentations confidérables, & les corrections qui ont été faites dans cette édition, en affureront le fuccès.

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Le premier volume renferme l'ordonnance de 1731, fur la nature la forme, les charges & les conditions des donations, avec des obfervations autorisées par les ordonnances, par le droit Romain & les arrêts du parlement. Les augmentations qui fe trouvent dans cette premiere partie, font défignées de la maniere fuivante. J

Le fecond volume, qui contient la deuxieme partie comprend cinquante queftions importantes fur la matiere des donations avec plufieurs arrêts du parlement de Toulouse, pour fervir de fupplément aux obfervations fur l'ordonnance de 1731: il eft remarquable que la plupart des arrêts que M. Furgole cite à ce fujet, ont été rendus fur des procès qu'il avoit inftruits lui-même.

Premiere Partie.

Dans les obfervations fur l'ordonnance, cet auteur donne d'abord une explication littérale du texte; il en explique enfuite les difpofitions & le motif; il confere le texte avec le droit Romain & les anciennes ordonnances; il obferve les dérogations que la nouvelle loi a faites au droit Romain', aux ordonnances antérieures, & à la jurifprudence des parlements: il réfoud enfin les difficultés qui peuvent avoir quelque rapport à la loi qu'il interprete.

La maniere dont M. Furgole difcute les cinquante queftions énoncées, prouve à la fois l'étendue, la précifion & la fagacité de fon efprit: il commence par rapporter les divers fentiments des jurifconfultes fur la queftion propofée; il préfente en même temps la jurifprudence des cours fupérieures, en particulier celle du parlement de Touloufe: il examine les: raifons fur lesquelles leurs différentes décifions font fondées & cet examen le conduit à embraffer l'opinion la plus conforme à l'efprit de la loi: lorfque certaines queftions font fufceptibles de profondes recherches, on le voit remonter à la fource, & tracer, fuivant l'ordre des temps, le tableau de tous les changements furvenus dans la jurifprudence relativement à l'objet dont il s'agit.

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Cette méthode fi utile & fi pénible, que les auteurs les plus eftimables ont fouvent négligée a jeté un nouveau degré de lumiere fur cette partie de l'ouvrage de M. de Furgole; Pourquoi faut-il que ce favant jurifconfulte nous ait été ravi à la veille d'en voir l'entiere exécution, & au milieu de fas plus glorieuse carriere! La mort, & la grande réputation dont il jouiffcit, principalement dans la capitale de ce royaume, nous donnent occafion de raffembler ici ce que nous avons pu découvrir de plus intéreffant fur fa perfonne & fur les écrits: tout ce qui forme le tiflu de la vie & des

travaux de ces hommes rares qui ont reculé les bornes des fciences qu'ils cultivoient, eft véritablemént digne de la curiofité publique leur mérite appartient à tous les fiecles; & fi quelquefois il brille le moins aux yeux de leur contemporains & de leurs concitoyens, les philofophes favent bien en appeller à la postérité.

JEAN-B

EAN-BAPTISTE FURGOLE naquit à Caftelferrus, dans le diocefe de Montauban, le 24 octobre 1690; fes premieres années n'annoncerent pas d'abord tous les progrès qu'il devoit faire un jour: après avoir fini fon cours de philofophie, il vint étudier en droit dans l'univerfité de Touloufe, fi célebre par les grands hommes qu'elle a produit; c'eft alors que fon goût pour les fciences & pour l'étude des loix, commença à fe développer; non content des leçons qu'il prenoit' fous les profeffeurs (*), il étudioit quelquefois dix-huit heures par jour (**), il fréquenta le barreau pendant cinq ans, & durant ce temps-là, on fait qu'il lut & qu'il compila toutes les loix du digefte & du code, les novelles de l'empereur Juftinien, le texte canonique, les ordonnances, les arreftographes du parlement de Touloufe, afin, difoit-il, de faire marcher de front les loix avec la jurisprudence des arrêts.

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Une étude fi bien dirigée, & fi affidue, devoit, ce femble, lui préparer une réputation & une fortune brillantes;

(*) MM. Campunaut, Perruil & Duval.

(**) Il n'a ceffé d'étudier douze heures par jour pendant tout le cours de fa vie, & peu de jours même avant son décès,

mais ni l'une ni l'autre n'ont jamais paru être en proportion de ses travaux ni de ses talents. Son application immodérée affoiblit bientôt une fanté qui n'étoit pas naturellement trop vigoureuse; fe trouvant hors d'état de continuer le pénible. emploi de la plaidoirie, il y renonça pour s'adonner uniquement à l'inftruction des procès, aux confultations & aux arbitrages. Avec un fonds auffi riche, il fut aifé à M. Furgole de fe frayer une route nouvelle dans ce nouveau genre d'occupation: il y déploya tous les tréfors qu'il avoit acquis dans le filence & dans la retraite: on ne peut voir fans en être frappé d'étonnement, l'érudition qui regne dans la plupart de fes confultations & de fes mémoires; il fouilloit dans les fources les plus reculées, afin d'y trouver des raisons pour la défense de fes parties; le facré, le profane, les sciences, les belles-lettres, il n'eft point jufques aux ouvrages des peres & des théologiens qu'il ne mît à contribution, & dont il ne tirât les plus grands avantages. C'est pour fatisfaire fes vies favantes & fon ardeur pour l'étude, qu'il jeta dès-lors les fondements de cette grande & nombreuse bibliotheque qui annonçoit l'univerfalité de fes connoiffances, & qu'il communiquoit fi facilement à tous les curieux on eût dit qu'il n'en étoit que le dépofitaire, & que les richeffes de l'efprit ne lui avoient été confiées que pour les faire multiplier & circuler dans le monde.

Un tel exemple devroit fervir à jamais de leçon à ces demi-favants, avares d'efprit, qui fe piquant de revêtir faftueusement, & de garder avec foin une foule de volumes, dont plufieurs font écrits dans une langue qu'ils n'entendent point, les dérobent ainfi à leur premiere deftination, fans aucun fruit pour les autres ni pour eux-mêmes inutiles citoyens de la république des lettres, ces hommes vains & jaloux ignorent fans doute que toutes les fources des fciences & des connoiffances humaines, devroient y être perpétuelle

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