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शक

PREMIERE PARTIE.

Le Chant fimple, ou la voix confidérée par rappor au Chant.

CHAPITRE PREMIER.

Combien il eft effentiel de connoître les organes de nos fons, & quel eft l'inftrument de la voix.

L'ÉTUDE TUDE profonde que faifoient les Anciens de la mécanique de la voix, les avantages qui réfultoient de leurs connoiffances en ce genre prouvent l'importance de cette étude. Quintilien nous apprend (a) qu'on ne négligeoit rien de fon temps de ce qui avoit rapport aux organes du Chant; qu'il y avoit même dans Rome des perfonnes qui faifoient profeffion d'enfeigner l'art de les forti (a) Libr, 11. Tract. de Eloq.

fier. Pline fait mention en différens endroits de fon Hiftoire, de plus de vingt Plantes qui leur font falutaires. Ciceron dit (a) que les célebres Acteurs, fes contemporains, avoienţ coutume de chanter leur rolle, étant affis, & que tous les matins, avant que de fe lever, ils faifoient fortir comme par dégrés, leur voix de leur gofier; qu'ils la faifoient monter des tons les plus bas aux plus hauts, & qu'ils la ramenoient enfuite à l'endroit d'où ils étoient partis: par ces artifices ils entretenoient la force, l'élafticité & la flexibilité néceffaires aux organes pour former de beaux fons. Ariftote avoit dit les mêmes choses long-temps avant Ciceron. C'eft à leurs obfervations que les Anciens devoient, en fait de Chant, ces prodiges dont le récit nous étonne aujourd'hui ? il eft à préfumer que, fi nous étions auffi capables d'étude férieufe qu'eux, nous les imiterions, & les égalerions peut-être.

Un chanteur qui aura fait de profondes obfervations fur la matière dont il s'agit, aura une grande facilité (e) Libr. 1. de Oraty i

à former des fons graves ou aigus forts, énergiques & moëleux, ou bien rendres, légers & délicats: il commandera en quelque forte à fon gofier, il en hâtera ou retardera le jeu felon fon bon plaifir.

L'étude dont nous parlons est néceffaire à tout le monde; mais elle l'eft furtout à un Maître de Chant. Il ne doit pas feulement réfléchir fur fes organes; mais encore fur ceux de fes Ecoliers: s'il vient à bout de les connoître, il ne mettra dans leur bouche que des fons analogues; il ne pliera point leur voix à la fienne; mais il pliera la fienne à la leur, & il parviendra à faire chanter avec fuccès les fujets les plus ineptes.

Pour peu qu'on ait de refpect pour les Anciens, & qu'on faffe d'attention aux avantages multipliés qui réfultent de la connoiffance de l'inftrument de nos fons, on fe convaincra qu'on ne peut pouffer trop loin les recherches en ce genre. D'ailleurs, un inftrument qui, quoiqu'extrêmement fimple, contient en lui-même tous les autres, mérite bien qu'on s'en fasse une idée claire.

de la voix peuvent f

Les organes de la voix

réduire aux poumons, à la trachéeartère & au larinx : ils concourent à former un tout qui eft l'inftrument de la voix. Je vais les faire connoître en détail.

Le poumon eft un viscère fort gros, fitué dans l'un & l'autre côté de la poitrine: la fubftance de ce vifcère eft fpongieufe & compofée de petites cellules qui peuvent fe contracter, & de divers conduits appellés bronches & compofés eux-mêmes d'anneaux & de membranes. Le poumon fe divife en deux grands lobes, l'un à droit & l'autre à gauche le gauche eft divifé en deux lobes, le droit en trois, & chacun d'eux en une infinité d'autres petits féparés les uns des autres par une fubftance cellulaire:le poumon eft convexe fupérieurement & concave inférieurement; fa figure approche fort de celle d'un pied de Bœuf.

:

La trachée-artère eft un canal qui s'étend depuis le poumon jufqu'au larinx le larinx eft la partie supérieure la plus épaiffe & la plus groffe de la trachée-artère : elle en eft comme la tête: elle eft formée de carti

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