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[blocks in formation]

lages différemment articulés ou liés entr'eux, & de quelques mufcles: elle eft quarrée par le haut & circulaire par le bas.

La glotte, proprement dite, eft la partie la plus étroite & la plus baffe de l'ouverture du larinx : c'est une fente horifontale terminée par deux lévres, l'une à droit & l'autre à gauche.

Voici quel eft l'enchaînement de toutes les parties entr'elles : le pou→ mon eft uni à la trachée-artère, & celle-ci au larinx, où fe trouve la glotte. Une figure va rendre sensible aux yeux, ce que j'ai tâché de rendre fe nfible à l'efprit.

CHAPITRE II.

De l'Inspiration & de l'Expiration.

LA RESPIRATION eft le principal reffort du Chant ainfi que de la vie; & il eft à remarquer que la nature a réuni par le même noeud le plaifir le plus féduifant, & le plus grand de tous

les biens.

La plupart des chanteurs confon dent par un abus de terme la refpiration avec l'infpiration & l'expiration, & par là même ne diftinguent point le tout d'avec ses parties : il est à propos de leur apprendre à les démêler. Je demande permiffion de parler encore quelques minutes ana

tomie.

L'infpiration & l'expiration réunies compofent la respiration, qui n'est qu'un flux & reflux d'air dans les poumons, produit par le mouvement des organes qui fervent à cet ufage. L'infpiration eft le mouvement de l'air extérieur qui entre par la bouche, le nez & la glotte dans la trachéeartère, & va remplir toute la capacité

des

poumons : l'infpiration fuit néceffairement de la dilatation de la poitrine : cette dilatation a fon principe dans le mouvement des côtes qui s'élevent en fe portant en dehors, & dans la contraction du diaphragme dont la partie convexe qui regarde la poitrine defcend & comprime le ventre. L'expiration eft l'action des organes par laquelle l'air intérieur est chaffé des

poumons, & en fort par les mê

mes voies qu'il y étoit entré : on doit rapporter l'expiration au rétabliffement du diaphragme & au rétabliffement de la poitrine, qui fe fait par l'abbaiffement des côtes : comme le poumon eft le centre contre lequel agiffent tous ces différens mouvemens, il doit être comprimé, & l'air doit être chaffé des cellules pneumoniques où il étoit contenu. C'eft cer air qui doit fervir à la formation de la voix & parconféquent du Chant ; puifque ce dernier, felon le célébre P. Merfenne n'est qu'un paffage de la voix du grave à l'aigu, & de l'aigu au grave par intervalles harmo niques.

CHAPITRE III.

De la formation de la Voix.

E P. KIRKER, cet illuftre Jésuite, né, ce femble, pour dérober à la nature tous fes fecrets, fouhaitoit, il y a un fiécle, la poffibilité d'un inftrument à cordes & à vent; il ne doutois

point qu'un artiste créateur qui jetteroit dans le monde un pareil phénomène n'y jettât des plaifirs nou

veaux.

Cet inftrument étoit tout inventé fans qu'on le remarquât: il exiftoit & perfonne ne s'en étoit apperçu : il étoit réfervé à M. Ferrein de le deviner dans les organes de la voix, & d'en prouver l'existence par une differtation également folide & ingénieufe. Hâtons-nous de venir à notre fujet.

Des expériences faites avec foin & fouvent répétées apprennent que fi-tôt que les lévres de la glotre demeurent également tendues, fon rétréciffement, ou fon élargiffement ne produifent aucune différence dans les fons, & qu'ainfi ils ne doivent être comptés pour rien. Les obfervations apprennent de plus, que fi l'on détache les lévres de la glotte d'un larinx d'homme, & qu'enfuite on élargiffe ou rétréciffe cette premiere, en foufflant par la trachée-artère, il en réfulte un bruit qui n'a plus aucun rapport avec la voix. Voila qu'à laide des expériences, nous avons renverfé

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