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tiaux, & fi l'on les gardoit fans ref- « pect ni diftinction d'autres clefs ou « inftrumens profanes; ce qui n'arrive « que trop fouvent: d'où provient que l'on n'en reçoit pas les effets or- « dinaires.

Telle eft la vertu qu'on attribue à l'Etole apportée du Ciel. Ce qui fait de la peine, c'eft qu'il eft difficile d'ajufter avec la Chronologie le voyage de S. Hubert à Rome. Il eft vrai que Nicolas, Chanoine de Liege, en fait mention mais* ni l'Anonyme fon contemporain, auteur de la vie de S. Hubert, ni Godefchale, ni Etienne, ni Anfelme, qui ont écrit avant lui les actes de S.

alii

* Apud Anonymum coëtaneum, qui vitam Sancti Huberti confcripfit, nullum eft verbum de illius peregrinatione ad limina Apoftolorum. quam certè filentio præterire non debuit, fi verè fufcepta eft. Nulfam quoque prædi&tæ peregrinationis mentionem fecerunt Godefchalcus, Stephanus, 'Anfelmus, que qui vel acta San&ti Lamberti, vel vitam Sancti Huberti ante Nicolaum fcriptis commendarunt. Prætereà Sergio Papæ, cujus obitus in annum Chrifti feptingentefimum primum in cidit integro feptennio fuperftesvixit fan&us Lambertus. Ætas Sergii Papæ, quæ nullatenus in dubium revocari poteft, præcipuum videtur argumentum fuppeditaffe, cur Bucherius, Fifenus, cæterique Neotericorum, quibus narratio Nicolai præcitata non difplicuit, obitum San&ii Lamberti præverterint. At Nicolaus hoc loco nihil BOS movet , quoniam aliorum commentà novis adhuc fabulis adaugere ftuduit. Le Cointe, Annalium. 4.4. p. 488.

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Lambert, & la vie de S. Hubert, ne parlent point de ce voyage au tombeau de S. Pierre. D'ailleurs l'ordre.

des temps ne permet pas de l'admettre. Le Pape Serge eft mort en 701. & S. Lambert a été martyrifé en 708. ainfi il lui a futvécu fept ans entiers. Il n'eft donc pas poffible, que S. Serge ait ordonné S. Hubert pour fuccéder à S. Lambert. Comme la date de la mort de ce Pape eft inconteftable, Bucherius, & quelques autres modernes ont avancé la mort de S. Lambert, afin de faire quadrer les évenemens. Mais, ajoûte le P. le Cointe, de qui j'ai tiré ces remarques, il ne faut pas s'arrêter au témoignage du Chanoine Nicolas : il n'a fait que multiplier les tables.

Cela fait voir qu'on a imaginé infenfiblement toute cette Hiftoire. Il eft probable que lorfqu'on a commencé à tailler les hommes mordus par des chiens enragés, c'eft-à-dire, à leur faire une petite incifion au front, pour enfermer fous la peau & dans la chair un brin de l'Etole de Saint Hubert, on a d'abord employé l'Etole dont ce Saint fe fervoit ordinairement, & que, pour la

Act. Sanct

303.t. 1.

:endre plus refpectable, on a feint qu'elle avoit été apportée par un Ange. Mais l'Auteur de cette pieufe fupercherie, étant un très mauvais chronologifte, n'a pas fû arranger fa fiction. On ne peut douter cependant que cet ufage de tailler ord. S. Benene foit très ancien, puifque l'Ano- fæcul. 4. p. nyme qui a écrit vers la fin du onzieme fiecle les miracles arrivés à la tranflation du corps de Saint Hubert, faite en 825. parle d'un homme & d'une femme qui avoient été taillés. Il faut pourtant remarquer que Jonas Evêque d'Orléans, Auteur contemporain, qui a écrit l'Hiftoire de cette tranflation, ne dit rien ni de l'Etole, ni de l'ufage de tailler ceux qui avoient été mordus par des chiens enragés.

III.

giens de Paris

A l'égard de la neuvaine qu'on pra- Jugement tique aujourd'hui après l'incifion, il des Théolofaut avouer qu'elle eft obfcurément fur la neudéfignée dans l'Auteur anonyme du vaine. onzieme fiecle: il eft difficile de pouvoir marquer le temps où elle a commencé. La maniere dont elle fe fait a été condamnée par Gerfon, comme on verra dans la fuite: il paroît que les Théologiens de Pa

ris l'ont toujours regardée comme fuperftitieufe: on en peut juger par la décifion qui fut faite en 1671. Jerapporterai l'expofé & la réponse des *Tome 2. Docteurs.*

Cus deStBeu

Cas 193.

P. 627..

vés 2

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La perfonne qui eft taillée en l'hon-neur de Saint Hubert & avec l'Etole: Premierement fe doit confeffer & communier neuf jours enfuivans, doit dor-mir feule en blancs draps nouveaux laou toute vêtue doit boire feul; ne doit baiffer fon chef en bûvant auxfontaines ou rivieres. Item peut boire vin rouge, blanc & clairet, mêlé avec de l'eau, ou boire de l'eau feule ; peutmanger pain blanc & autre, chair de porc, d'un male, ayant un an, ou plus :chapon ou geline d'un an vieux, ou plus poiffons ayant écailles : conmme barangs forets, carpes, œufs durs cuits ;

tout ce devant nommé doit être mangé froid, & point autrement.. Item ne peut peigner fon chef dedans quarante jours; & fi la perfonne re-.. cevoit bleffure, ou morfure de quelque bête jusques au fang, doit faire la même abftinence l'espace de trois jours fans retourner ici.. Item au dixieme joue doit faire délier son bandeau par anaigus Prêtre, & le faire andre, &

mettre les cendres dans la Piscine. Item doit fetoyer le jour de Saint Hubert tous les ans, qui est le troifieme de Novembre. Item pourra donner répi à toutes personnes étant mordues dé quelques bête enragée jufques au fang,.. de quarante jours à quarante jours. Le fouffigné Religieux certifie avoir taillé Jacques Lypos de Frene, proche Peronne, Evêché de Noyon, le vingt-· troifieme Janvier 1671. D. Alexis Colart, Tréforier.

.

» Les Docteurs en Théologie fous--fignés déclatent avoir plufieurs fois a répondu : Que cette pratique eft æ blåmable & fuperftitieufe; qu'elle ne peut être tolérée; mais qu'elle «doit être retranchée : laquelle ré- «ponse a été faite après avoir vu æ l'avis des Docteurs de la Faculté de « Medecine de Paris, parmi lesquels étoient Mrs. Brayer & Dodart, qui e l'ont condamnée, en ce qui regarde le couché, la nourriture, & autres chofes qui appartiennent à leur pro. « feffion; comme les fouffignés l'ont «e< condamnée en ce qui regarde les a neuf Confeffions & Communions en neuf jours confécutifs; lé délie- « ment du bandeau par un Prêtre ; «

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