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teau de Noizy & ès fermes du dit Château, quelques chiens, che-« vaux, porcs, & autres beftiaux, il « avoit convié le dit Sieur Chevalier « de s'y tranfporter pour toucher tous « fes domeftiques, qui furent tous « garantis, & les dits beftiaux guéris.

M. Hardouin de Perefixe, fon fucceffeur, accorda le 26. Mai 1666. la même permission à ce Chevalier de Saint Hubert, précisément à caufe de la prétendue guérifon des domeltiques de M. de Gondi. En 1689. M. de Harlay la lui accorda fimplement, ainfi que fit le 14. Juin 1691. M. Louis Antoine de Noailles, qui étoit alors Evêque de Châlons.

M. Henri de Gondrin, dans la permiffion qu'il accorda le 2. d'Avril 1654. au Chevalier de Saint Hubert, de toucher fes Diocéfains, déclare que George Hubert « en a fait l'ex- « périence devant le feu Seigneur « d'heureufe mémoire Octave de Bellegarde fon prédéceffeur, & devant « lui plufieurs fois, fpécialement en c la Ville de Provins,Brai fur Seine, & autres Villes & Bourgs de fon « Diocefe, dont il a pleine & entiere connoiffance à raifon même que le .

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»fieur du Rollet, jadis Grand Ví»caire de fon dit feu Seigneur & On»cle, auroit dèflors certifié que l'un » de fes neveux étant en frénéfie de »rage en avoit été guéri par le dit » fieur de S. Hubert; pourquoi le dit » feu Seigneur avec le dit fieur du Rollet, avec fes Officiers, fe fe» roient dèflors fait toucher par pré» caution; ce qui l'auroit invité, bien informé des dits faits, de fe faire » toucher pareillement, & fes Offi≫ ciers.

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Ces Certificats & les Lettres Patentes engagerent M. Henri Arnauld Evêque d'Angers, à accorder la même permiffion au Chevalier de S. Hubert: il fe fit toucher lui-même, & fes domestiques. C'eft ce qu'il déclare: dans fa permiffion du 2. d'Octobre 1657. où il eft dit expreffément, que ce Chevalier par le feul attouche»ment préferve de toutes les bêtes "enragées, après toutes fois que

le dit Chevalier de S. Hubert a jeûné la vigile, & le lendemain reçu les faints Sacremens de Pénitence & de l'Euchariftie; que même ik rouche: »& guérit ceux qui ont pris répi »fins être obligés de plus premtre

aucun répi, ni aller faire le voyage.c de S. Hubert; touche & guérit pa- « reillement les beftiaux mordus, & « lades de rage. »

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cordées par

Il ne paroît pas par les Lettres Réflexions Patentes, qu'on ait conftaté aucune fur les perguérifon. Si cela étoit, on n'auroit miffions ac pas manqué de marquer qu'on avoit ces Evêques. appellé des Medecins qui avoient décidé que les loups, ou les chiens. étoient véritablement enragés, & que ceux qui avoient été mordus étoient en danger. I paroît qu'on fe faifoit toucher par précaution. A l'égard des faits cités par M. de Gondi, & par M. de Gondrin, on ne voit pas non plus qu'on fe foit affuré du fait. Le premier dit fimplement que fes domeftiques furent garantis de la rage & les beftiaux guéris; mais il n'a été fait aucun examen là-deffus: c'eft un bruit des fermiers & des domefti-ques. Le fait rapporté par M. de Gon-drin eft un peu plus embarrassant 5 mais comme il ne paroît aucun certi-ficat de Medecin qui attefte la rage, on peut le rejetter, & foutenir qu'on a cra le jeune homme atteint d'une maladie qu'il n'avoit pas. M. l'Evêque d'Angers fe laiffi éblouir par

les Lettres Patentes, & par les Certificats de M M. les Archevêques de Paris & de Sens.

La même permiffion fut accordée par M. de la Salle, Evêque de Tournai, en 1694. le 4. de Mai; par M. de Seve de Rochechouart, Evêque d'Arras, la même année, le 29. de Mars; par M. de Valbelle, Evêque de S. Omer, la même année, le 22. de Mai; par M. Colbert la même année le 10. de Novembre; par M. de la Frezeliere, Evêque de la Rochelle, en 1699. le 12. de Juin; par M. de Brias, Archevêque de Cambrai,le 2. de Juillet 1693. & par le Prieur de l'Abbaye de Fecamp en 1701. Il y eut encore plus de trente Evêques & Archevêques qui donnerent de femblables permiffions mais il paroît qu'ils furent entraînés par l'exemple des premiers.

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Outre ce George Hubert si fameux en France, il y a eu une Religieufe à l'Abbaye aux Bois. qui fe difoit Chevaliere de Saint Hubert, & qui touchoit plufieurs perfonnes : il y en avoit une autre à Gentilly, aux Hofpitalieres. On m'a dit qu'il y en avoit une actuellement à Lille. Dans le Eu

reteriana, il eft parlé d'une prétendue Chevaliere de S. Hubert, qui touchoit, dit-on, avec succès. Je ne fai s'il y a encore en Flandre de ces prétendus Chevaliers & Chevalieres; du moins n'en entend-on point parler.

III.. Faufleté de la généalogie des Cheva

bert.

A l'égard du Chevalier qui fe dit de la race de Saint Hubert, c'eft une prétention tout-à-fait fuppofée & imaginaire, 1o. Il y a déja mille ans liers de S.Hu que Saint Hubert eft mort: qui eft-ce qui pourroit faire une Généalogie de mille ans à moins qu'on n'en faffe une depuis Adam, comme celle qu'on fit de Charles-quint par Japhet; & d'abord on en fit d'autres, comme celle que fit un des plus beaux efprits de ce fiecle, qui, pour montrer le ridicule de la grotesque généalogie de Charles-quint, en fit une, où il fe faifoit defcendre d'Adam par Japhet, & fe trouvoit parent de Charles-quint au 2080 degré. Il eft aifé de voir l'impoffibilité de cette généalogie avant Pan mille. Alors les fiefs n'étoient pas héréditaires, & les noms n'étoient point fixes. Alors tout étoir aux Rois, les Duchés, les Seigneuries, les Fiefs, tout étoit au Seigneur dominant, à qui ceux qui avoient les

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