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T. p. 378.

RpinThoyras le throne en 1042. reçut du Ciel le 2. Edit. privilege de guérir les écrouelles, & qu'il l'a tranfmis à fes Succeffeurs. C'eft de-là qu'eft venue la coutume pratiquée par les Rois d'Angleterre, de toucher en certains temps de l'année ceux qui font affligés de ce mal, qu'on appelle en Anglois la maladie du

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Roi.

Ce qui paroît avoir donné lieu de dire tout cela eft un miracle de S. Edouard, rapporté par Guillaume de Malmsberi, Auteur du XII. fiecle. Voici fes termes : * » Une jeune fem"me, mariée à un homme du même

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âge qu'elle, n'avoit point d'enfans, » & étoit affligée de certaines hu» meurs au cou, qui y formoient de groffes tumeurs. En fonge elle reçut ordre d'aller prier le Roi de laver fon mal : elle y alla. Le Roi ayant » fait les dévotions trempa fes doigts. » dans de l'eau, & en lava le cou de » cette femme. Il eut à peine ôté fa

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Adolefcentula juxta parilitatem natalium virum habens, fed fructu conjugii carens, luxuriantibus circa collum humoribus, turpem valetudinem contraxerat, glandulis protuberantibus horrenda. Juffa fomnio lavaturam regis exquirere, curiam ingreditur: Rex ipfe,per fe opus pietatis adimplens,digitis aquâ intinctis collum pertractat mulieris : medicam dextram fanitas feftina profequitur, lethalis crufta dif

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main, que la patiente s'en trouva « mieux: la gale puante se dissolvant, « il en fortit beaucoup de vers & de « matiere purulente. Cependant l'ul- « cere ne fe fermant pas auffitôt, elle «< demeura encore à la Cour, jusqu'à ce qu'elle fût entierement guérie. « Cela fe fit en moins d'une femaine. « La plaie fe ferma, la peau reprit fi « bien fa premiere beauté, que les « traces même du mal ne parurent « plus; & au bout d'un an, cette fem- « me accoucha de deux enfans. » Le même Historien s'éleve contre ceux qui prétendent que la guérifon de cette maladie n'eft pas l'effet de la fainteté d'Edouard; & qu'elle est attachée à la maifon Royale. Ces der nieres paroles font remarquables. Il y avoit du temps de Guillaume de Malmfberi des gens qui regardoient folvitur, ita ut vermibus cum fanie profluentibus, omnis ille noxius tumor recederet. Sed quia hiatus ulcerum fœdus & patulus erat, præcepit eam, ufque ad integram fanitatem, curialibus ftipendiis fuftentari; verumtamen, ante feptimanam exa&am, ita obductis cicatricibus venufta cutis rediit ut nihil præteriti morbi difcerneres. Poft annum quoque geminam prolem enixa fanctitatis Eduard i miraculum auxit. Multories in Normandia hanc peitem feiaffe Eerunt. Unde noftro tempore falfam infumunt operam, qui affeverant ipfius morbi curationem non ex fanctitate, fed ex regalis profapiæ hæreditate fluxiffe. Willelm. Malmesbur. Lib. 2. p. ss.

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ce miracle de Saint Edouard,comme l'effet d'un privilege déja accordé aux Rois d'Angleterre; ce qu'il nie: il n'ajoûte pas non plus que -plus que le faint Roi ait tranfmis cette vertu à fes fucceffeurs. Il faut pourtant avouer que Jean Bromton, mort en 1198. dit expreffément, que les Rois d'Angleterre tiennent de S. Edouard le privilege de guérir par le feul attouchement la maladie qu'on appelle, le ver ou la maladie du Roi. Voici fes paroChronic.col. les: Ex ifto Rege Edwardo, quasi jure 250. in Thareditario, Reges Anglia dicuntur bafcript. Hift. Anglic bere, ut ipfi quoddam genus morbi, quem vermem, five modò morbum regium vulgariter dicunt, folo tactu curent: hanc gratiam illum Edwardum primò dicitur habuiffe.

Bibl. Angl.

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M. Beckett, Chirurgien & memTome x. p. 99 bre de la Société Royale de Londres, qui a publié en Anglois des recherches libres & défintéreffées fur la guérifon des écrouelles par l'attouchement des Rois d'Angleterre, n'a rien oublié pour anéantir le témoignage de Guillaume de Malmsberi. Il prétend que la maladie décrite par cet Hiftorien n'est pas la même que celle dont il est question:

les tumeurs dont il parle étoient pleines de vers; & il n'y en a point dans celles qui font purement fcrophuleufes. Ce que j'ai cité de Bromton juftifie cette obfervation. Il oppofe encore le filence d'Ingulfe, contemporain d'Edouard, & qui paroît avoir été plein de respect pour lui pendant fa vie,& de vénération pour fa mémoire après la mort. » Seroitil poffible, dit M. Becket, qu'il n'eût pas dit un mot de ces guérisons prétendues, ou qu'il n'en eût pas « ouï parler, fi elles avoient été fai- « tes? On doit faire la même réfle- « xion fur Marianus Scotus & Florent « de Vorcefter, qui écrivirent avant « Guillaume de Malmsberi, & qui paroiffent avoir ignoré ce que le « dernier débite avec tant de confian-«<

ce. «

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Cependant, dès la fin du douzieme fiecle, on difoit que les Rois d'Angleterre avoient le privilege de guérir les écrouelles. Pierre de Blois, Archidiacre de Bath, dans une lettre au Clergé de la Cour, parle clairement de la guérifon des écrouelles. Il reconnoît qu'il eft avantageux qu'il y ait des Clercs & des Evêques dans

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les Cours des Rois, pourvû qu'ils n'abandonnent point leurs troupeaux & qu'ils ne prennent point les vices de la Cour." J'avoue, dit-il, que

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c'eft une action fainte de fe tenir auprès du Roi. Car il eft l'oint du Seigneur, & n'a pas reçu envain » l'Onction fainte, dont la vertu se » manifefte par la guérifon des »écrouelles. M. Beckett, qui femble croire qu'Edouard III. a le premier touché des gens affligés des Bibl. Angl. écrouelles, conclut que de cela meme que Pierre de Blois parloit de la forte, la chofe ne devoit pas encore être établie, ou par la coutume des Princes, ou dans l'opinion des peuples; & la raifon qu'il donne de cette conféquence, c'est que l'Archidiacre de Bath pouvoit bien fe paffer d'apprendre cette nouvelle à des gens de Cour, qui en devoient étre mieux informés que lui. Ce raifonnement me paroît frivole. Eft-ce qu'il n'arri

Fateor quidem, quòd fan&tum eft Domino Regi affiftere: Sanctus enim & Chriftus Domini eft: nec in vacuum accepit un&tionis regiæ Sacramentum, cujus efficacia, fi nefcitur, aut in dubium venit, fidem ejus planiffimam faciet.... curatio fcrophula.. rum. Petrus Blef. Epift. 150. ad Clericos Aula Regia..

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