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id eft, ex utraque parte unus, qui cuno fcutis & fuftibus in campo decertent, utræ pars falfitatem, utra veritatem fuo teftimonio fequatur.. Et Campioni qui victus fuerit, propter perjurium quod ante pugnam commifit, dextera manus amputetur. Cæteri verò ejufdem partis teftes, qui falfi apparuerint, manus fuas redi mant. Ce Capitulaire veut que cela, sobferve dans toutes les caufes fécuHieres, & dans celles mêmes qui font mi-parties entre les Eccléfiaftiques & les Séculiers. Et in feculari quidem causâ hujufcemodi teftium diverfitas campo com→ probetur. In Ecclefiafticis autem caufis ubi de una parte feculare, de alterâ verò Ecclefiafticum negotium eft, idem modus» obfervetur. Il n'y avoit que les caufes purement eccléfiaftiques entre Clercs & Clercs, où ces preuves fuffent abfolument défendues.

me.

Ibida.

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Mais, fi des perfonnes qui devoient XII. Agobard être éclairées fe laiffoient éblouir par écrit contreces preuves qui réuffiffoient quelque cette coutu fois, ily avoit auffi de favans hommes qui en portoient un jugement: plus équitable. Agobard, Archevêquer de Lyon an nevieme fieclè, fit un Traité exprés contre cette pernicieufet pratique, fousce titre : Adverfus legeume

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Gundobadi, & impia certamina que per eam geruntur. Il adreffe fon Livre à F'Empereur Louis le Pieux, & lui repréfente combien il eft fâcheux que pour la Loi d'un Hérétique, tel qu'étoit Gondebaud, on ne fe contente pas du ferment d'un Chrétien. Qua utilitas eft ut propter legem quam dicunt Gundobadam, cujus auctor extitit homo hæreticus, & fidei Catholica vehementer inimicus, cujus legis homines funt perpauci, non poffit fuper illum teftificari alter etiam bonus Chriftianus ? Il paroît furprenant à ce favant Evêque qu'on préfere le ferment d'un Arien à celui d'un Catholique, ou qu'il faille terminer le différend par le duel. Cette épreuve lui paroît déraifonnable. 1. Parcequ'elle est tout à fait oppofée à Fefprit de douceur du Chriftianifme, & à la charité que les Chrétiens doivent garder entr'eux. 2. Parceque dans ces combats les hommes les plus méchans & les plus déterminés font ordinairement plus forts & plus robuftes que les innocens, & que divers exemples de l'Ecriture nous font voir que de faints hommes ont fouvent fuccombé fous la force & la puiffance des impies. 3.Parceque Dieu n'a pro

mis nulle part qu'on découvriroit la vérité par les armes ; que le difcernement des mérites n'eft promis que pour l'avenir, & que nul Chrétien ne doit prétendre que Dieu lui révélera les faits cachés, par de l'eau chaude, ou le fer chaud; bien moins encore par des combats auffi cruels que l'étoient les duels.Non enim eft in prafenti Ibid. p. 1164 meritorum retributio, fed in futuro. Non oportet mentem fidelem fufpicari quôd omnipotens Deus occulta hominum in prafenti vita per aquam calidam aut ferrum revelari velit. Quantò minùs per crudelia certamina!

des Savans.

Quoique tout cela foit fondé fur XIII. l'Ecriture, fur la raison, & fur l'au-, Embarras torité de S. Avite de Vienne, qu'A- Fin de cet gobard ne manque pas de citer, cet ufage. ufage dura néanmoins encore longtemps. Reginon l'infera dans fa Difcipline Eccléfiaftique, fuivant le Capitulaire de nos Rois que nous avons rapporté plus haut; & les Savans paroiffant partagés. fur ce point, il fe trouvoit des perfonnes qui louoient & autorifoient ces abus. Les Princes n'ofoient refufer l'épreuve du duel; & il falloit que les faints Anges foutinf fent quelquefois, les fideles qui fe

1. Combien

trouvoient obligés de combattre;ainfi que plufieurs exemples de l'Hiftoire, fort mémorables, nous l'apprennent! Certe damnable coutume n'a enfin ceffé qu'après les défenfes de l'Eglife fort fouvent réitérées, & lorfqu'au heu d'y récourir,comme au jugement de Dieu, on l'a vû dégénérer en une fureur diabolique, qui a fait parler le faint Concile de Trente en ces termes Deteftabilis duellorum ufus, fabricante Diabolo introductus, ut cruenta corporum morte animarum etiam perniciem lucretur, ex Chriftiano orbe penitus exterminetur. Sefl. 25. de Refor. cap. 19.

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Hiftoire des épreuves du fer chaud & de l'eau bouillante, qui ont été en ufage durant plufieurs fiecles, pour connoître les faits douteux, ou conteftés. Oa en marque l'origine, te progrès & la fin, avec les difputes qu'elles ont excitées.

E

N plufieurs endroits l'épreuve des duels, qu'on appelloit le ces épreuves jugement de Dieu, n'a ceffé, qu'en y ont été com fubftituant celles du fer chaud & de

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commun,

l'eau bouillante, qu'on nommoit ausfi le jugement de Dieu. Rien de plus depuis le fixieme fiecle jufqu'au treizieme, que de voir prouver un fait, & de fe juftifier d'un crime par l'épreuve du feu; d'où eft venue cette maniere de parler affez ufitée, j'en mettrois la main au feu. Les: effets étonnans qu'on apercevoit dans ces épreuves embarrassoient plusieurs perfonnes, les empêchoient fouvent de décider, & ont donné lieu dans la fuite à plufieurs difficultés contre les principes qui doivent faire connoître & rejetter les pratiques fuperftieufes. Pour en pouvoir juger avec connoiffance de caufe nous allons. faire l'hiftoire de ces épreuves, depuis qu'elles font en ufage parmi les Chrétiens.Nous verrons les principales expériences qui ont été faites, ce qu'en penfoient les Savans, le temps auquel on a fait ceffer ces épreuves; & nous tâcherons de réfoudre les dif

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ficultés que cette matiere peut faire

naître.

II..

Si l'on en croit la Chronique Orientale qui a été donnée en Latin par Abraham Ecchellenfis, & imprimée au Origine de Louvre dans le Recueil de l'Hiftoire ces épreuves. parmi les

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