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quelles des Ecclésiastiques simples. 8 ignorans introduisirent des Formules. On faifoit manger un morceau de fromage, ou de pain d'orge , à un homme soupçonné de vol, & l'on prétendoit que ce morceau ne pouvoit être avaté par le voteur: d'où est venue cette : imprécation assez: commune parmi le peuple , que ce morceau puiffe m'étrangler. Quelquefois on faisoit seulement l'épreuve du tournoiement du pain. Alors on demandoit

que,

fi l'homme en queftion étoit coupable , le pain se tournât en rond ; & qu'il demeurât immobile , s'il n'étoit pas coupable : Si veritas eft quòd culpabilis fit de bac re unde reus putatur, tornet se paris ifte in gyro ; & fi veritas non eft, non se tornet panis. Nous verrons les épreuves de la Croix & des Baguettes, condamnées avec l'épreuve du pain , fortes de pane & ligno, dont il falut encore renouveler la défense au troifieme Concile de Latran. Mais toutes ces épreuves , mê

. qu'on a tirée me les plus communes & véritade ces épreu- blement superstitieuses

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XV.
Uiilité

ne furent pas inutiles durant ces fiecles, où : l'on n'était pas fort inftruit. Elles in-

ves..

!

rimidoient plusieurs personnes, & les empêchoient de faire du mal. Elles faisoient aulli connoître à d'autres qu'il y a dans le monde autre chose que

de la matiere , puisque tous ces. effers ne peuvent être produits par les corps ; qu'il y a des efprits qui agiffent sur ces corps, & qui doivent nous faire tenir lur nos gardes ; qu'il y en a des bons qul protegent les juftes ; mais qu'il y en a de séducteurs qui tâchent de tromper tous les hommes.Etcette vérité n'est pas de peu de conséquence.

I I.

Je réponds en second lieu , qu'on ne peut pas

dire

proprement que les Conciles aient autorise ces épreuves. Il est vrai que le Concile de Saragoffe , en 592. voulur qu’on dir cernât par le feu les Reliques véritables d'avec les fausses, que les Ariensi avoient confondues. Mais cette épreuve n'étoit alors

commune parmi les Chrétiens. Et comme il n'étoit

pas possible de discerner naturellement toutes ces Reliques, les Evêques d'Espagne crurent pouvoir de mander à Dieu un miracle semblable:

pas

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XVI.

les ont condamné ces

venues

à ceux que des personnes pieuses Les Papes

avoient déja opérés. Il n'en fut pas & les Conci- de même lorsque ces épreuves devin

rent vulgaires. Je fai qu'alors des épreuves de particuliers firent,par le feu, l'épreugaires. ve de quelques Reliques. Guibert de

Nogent rapporte que les compatrio-tes, doutant qu'un bras qu'on leur

avoir apporté comme une Relique du bienheureux Arnoul Martyr fût véritablement de ce Saint , le jetre

rent dans le feu, d'où il fauta fouGuibert d. dainement. Brachium B. Arnulphi Novig: de zi Martyris in oppido nndè eram oriun

. via ta fuap. 524.

dus habebatur ; quod à quodam loci illius illarum, cum oppidanos reddidis fet ambiguos , ad probationem ignibus eft injectum ; fed exindè faltu fubito eft creptum. On voit de pareilles épreuves dans l’Appendice des Pieces ajoûtées aux œuvres deGregoire de Tours,

& dans le troisieme Tome du tré

for des Anecdotes de P. Martene. En S.ec. VI. Be. 1022. Leon Marsicanus dit qu'au ned. 7. 1. p. Mont-Caslin on éprouva par le feu

. -
un linge qu'on disoit avoir fervi à
JESUS - Christ lorsqu'il essuya les
pieds de ses Apôtres , & que

le linpas

brûlé, ils crurent que c'étoit effectivement le linge que

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101.

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ge ne s'étant

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que ne tiroient

Jesus Christ prit lorsqu'il voulut laver les pieds aux Apôtres : lintea precinxit se. Mais c'étoient là des particuliers , dont les pensées ni la prati

pas

à conséquence. Il n'en est pas de même des Papes & des Conciles: loin qu'ils les autorisassent, ils les condimnerent fort fouvent. Nous avons cité les défenses de plusieurs Papes sur la fin du 111. Chapitre , avec les paroles du Pape Silvestre - II. qui condamna 'li expressément les épreuves de l'eau chaude & du fer chaud, Yves de Chattres, consulté par Hildebert Evêque du Mans , rapporta ces autorités , & y ajoûta la décision du Pape Alexandre II. au onzieme siecle , insérée dans le Decret par Gratien, Caufâ

2. Quaftione 4. mais que Gratien a · mal-a-propos attribué à faint Gre- . goire le Grand , comme l'ont rèmarqué les Correcteurs Romains,aufsi bien qu'Antonius Augustinus , dans les Dialogues sur le Decret de Gratien. Voici les paroles d'Alexandre 11. Vulgarem denique , ac nullâ canonicâ sanctione fultam legem , ferventis scilicet , five frigida aqua , ignitique feri contactum aut cujuslibet populas

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و

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al. 5729.

ris inventionis , quia fabricante hat Sunt omnino ficta invidiâ ) nec ipsum exhibere , nec aliquo modo te volumus poffulare ; imò Apostolicâ auctoritate

prohibemus firmifsimè , ou severiffimè , Cane. Tom.x. selon d'autres Leçons. Dans le recueil

des Decrets qui est imprimé à la fin du troisieme Concile de Latran en 1179. & qui est presque tout tiré des Lettres d'Alexandre Ill. & de quelques autres Papes du douzieme fiecle, on voit la décision du Pape Luce III. consulté par un Evêque touchant un Prêtre loupçonné d'un homicide, qui s'étoit justifié par l'épreuve de l'eau froide. Ce Pape déclare que cette justification n'étoit pas suffisante , parceque ces sortes d'épreuves étoient défendues par les saints Canons.

Il est donc assez.clair que les Pa"Tolérance du Concile de pes ni les Conciles n'autorisoient Tribur. | Né. pas ces épreuves..On ne peut propreftir quelque- ment opposer que le Concile de Trifois des prcu. bur , tenu sur la fin du neuvieme

siecle , dans lequel l'épreuve du fer chaud paroît approuvée & ordonnée. Mais quelque attention sur le Canon fait apercevoir aisément que le Concile. ne permet cette épreu.

XVII.

cessité de souf.

yes douteuses.

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