sons. La premiere , pour lui ôter tout moyen d'ufer d'artifice : la seconde, pour pouvoir le tirer facilement de l'eau , li étant innocent il enfonçoit

. On faisoit souvent cette épreuve dans une riviere, & quelquefois dans un tonneau plein d'eau. Car la maniere dont on lioit celui qu'on jettoit dans l'eau le réduisoit à un ' perit volume , qu’un tonneau de trois ou quatre pieds de diametre pouvoit suffire pour l'expérience. Cela se faisoit toujours devant bien du monde; & l'on ne peut pas raisonnablement douter des faits rapportés, comme ils le sont par un grand nombre d'Auteurs contemporains.

Il n'y a pas lieu non plus de douter L'effet ne fi l'effet étoit naturel, ou non. On pouvoit être

convenoit , & il est assez évident

qu'il y avoit du surnaturel dans l'ex1. Pat la périence. 1. La posture de celui pofture. qu'on éprouvoit ne

ne lui permettoit pas de surnager. On en peut être aiTément convaincu, en jettant les yeux sur la figure , qui fait assez facilement entendre ce que nous venons d'exposer.

2. Lorsqu'un homme étoit éproufonçoit ou

vé pour plusieurs crimes dont il'étoit

II.

aaturel,

2. On en.

p.682,

foupçonné, on le voyoit tantôt en- geoit , selon
foncer dans l'eau , & tantôt surna- diverses in-
ger , selon qu'il étoit innocent ou terrogations,
coupable de ces diverses fautes ; c'est
pourquoi on réitéroit plusieurs fois
l'épreuve, ainsi que nous l'apprend
Hincmar. Si fuerit fortè super plura suf- Tom. 2.
pectus , iterato est judicio examinandus , Opul. O* Epiö
quousque inveniatur emendationis confef-
fione probatus. Or le même homme ne
devient pas naturellement plus ou
moins pelant, selon qu'il plaît à un
Juge de l'interroger sur un fait , plû-
tôt que sur un autre.

3. On voyoit des personnes qui
sachant qu'elles enfonçoient dans leurs, qui en:

fonçoient
l'eau, fe présentoient hardiment à cichette,n'er-
l'épreuve & fe trouvoient ensuite fonço. A pas

en public.
bien surprises, de se voir demeurer
sur l'eau, malgré qu'elles en eussent.

Hermannus au Traité des Mira-
cles , Loccenius au deuxieme Livre
des Antiquités de Suede , & un
Manuscrit * de l'Eglise de Laon du * Apud Ju.
douzieme fiecle, font mention de Tron. p. 134.
quelques voleurs, qui, après avoir @ 155.
éprouvé pendant la nuit qu'ils en-
fonçoient dans l'eau , crurent se juf-
tifier entierement par l'épreuve de
l'eau froide; mais qui, malgré leực

3. Des Vo.

ret. Not. ad

attente, demeurerent ensuite sur l'eau comme du liege , lorsqu'on fit l’épreuve juridiquement & devant le inonde. Ce Manuscrit , rapporté par Juret., est d'Hermarnus même , que D. Luc.d'Achery a fait imprimer à la fin des ceuvres de l'Abbé Guibert.On ne sera peut-être point fâché de voir ici en propres termes certe histoire qui est aflez remarquable.

*