XIU. Bue. : au sujet, voudront l'instruire sur certe matiere. Mais il ne se fit point de Traité Hincmar après Hincmar où l'on montrât le foieft cause que ble de les raisons. Ce qui l'avoit ecite fuperl. ettion oonti- trompé, trompa encore diverses per fonnes. Plusieurs furent entraînés , ou par son autorité, ou par le bien qu'ils croyoient voir dans cette éprelive. D'autres , qui auroient pû porter un jugement solide , aimoient mieux croire que c'étoient des illufions qui amusoient le peuple , sans se mettre en peine d'y remédier. Et Dieu, qui n'ordonne pas à ses Anges d'empês cher tous les maux que font les méchans hommes & les Démons, lailla croître cette ivraie avec les autres mauvais grains que l'ennemi seme, & qui ne peuvent être arrachés que peu à peu , & par l'application des Pasteurs de l'Eglise. Il étoit indifférent de jetter dans l'eau les personnes qui devoient se juftifier , ou de prendre un enfant pour faire l'épreuve. * Le P. Mabillon rap * Duo alii , reftitutioni obfiftentes , acceptum fuerulum è rusticula in stagnum demittunt: at ubi eum in aquain non receptum viderunt , fpe fua frufe traci mox aliam partem Allodii reddiderunt. Anna Bened. Tum. y., p: 282. . porte qu'en 1021. des personnes qui avoient envahi des biens à l’Abbaye de Saint Victor de Marseille ne furent déterminés à les rendre qu'après avoir vû qu'un enfant , qu'on avoit mis dans l'eau, ne pouvoit enfoncer. Il se trouvoit des personnes qui examinoient leur conscience par l'épreuve de l'eau froide, & cherchoient par cette voie la décision des cas de conscience. Les parens du Saint Pape Leon IX. examinerent par l'épreuve de l'eau froide s'ils avoient payé entierement les dixmes. C'est ainsi qu'en parle l’Auteur contemporain de la vie de Leon IX. en relevant leur piété & leur exactitude dans les devoirs de la Religiion . Nam, ut modo de mul S. Bened. face tiplici eorum erga Deum vigilantia tacea vi. part. 26 mus, utrùm integrè reddidissent rerum sua- pag. 54. rum decimationem sub judicio aqua frigje da perscrutabantur. On continua donc encore au dixieme, onzienne, & douzieme fiecles, les épreuves de l'eau froide , quoique superstitieuses. Cependant Dieu qui préside aux forts, dit l'Ecriture, Hérériques ne permit pas que ces épreuves, qui confondus par le jugepouvoient tromper , nuififfent à la ment de l'eau Foi de l'Eglise, en confondant les Hé- froide, felos Acta Orda XIV, S. Bernard. sériques avec les Catholiques. Ce fut par l'épreuve de l'eau froide qu'en 1114. on découvrit les Manichéens d'auprès de Soissons , qui cachoient leurs hérésies en se parjurant, comme les anciens Priscillianistes. * Guibert, Abbé de Nogent, qui en plufieurs endroits paroît opposé aux superstitions, fut le principal auteur de cette épreuve. Il engagea Liliard Evêque de Soissons à dire la Meffe, & à faire les exorcismes accoutumés pour le jugement de l'eau froide. Ce bon Evêque suivit l'avis de Guibert : * At quia talium est negare , & semper hebetum clam corda seducere, addiqi sunt judicio exorcizatæ aquæ. Cumque in ipso apparatu rogaffet me Episcopus , ut ab eis secretò quid fentirent elicerem, & eis baptisma infantium proponerem , dixerunt : Qui crediderit o baptizains fuerit (alvus erit. Cumque ir bona sentencia magnam quantum ad ipfos intelligerem latere nequitiam, intercogavi quid putarent su. per his qui sub aliorum fide baptizantur ... & illi , propter Deum ne nos adeò profundè scrutari velitis. Itidem ad singula capitula addentes , nos omnia que dicitis credimus. Tunc recordans versus illius iR quem Priscillianiftæ olim consenserant, scilicet:Jura, perfura, secretum prodere noli, dixi ad Episcopum i quoniam testes adsunt, qui cos talia dogmatizantes audierunt , coepto eos addicice judicio : erat enim matrona quædam, quam per annum Clementius de. mentaverat ; erat & Diaconus quidam qui ex præfaji ope alia capitula maligna audierat. Millas itaque egit Episcopus, de cujus manu sub his verbis facra fumpferunt : corpus & fanguis Domini veniat vobis ad probationem hodiè. Quo fatto piiffimus Episcopus , & Petrus Archidiaconus , vic ز il donna l'Eucharistie comme la premiere épreuve à ceux qui étoienr foupçonnés d'hérésie ; on les mit enfuite dans une cuve pleine d'eau , où l'on jetta d'abord Clementius, chef de la secte, qui surnagea comme le bois le plus léger. Cela servir de conviction ; & le peuple brûla tous ces Hérétiques, sans artendre le juge- . ment du Concile de Beauvais auquel l'Evêque de Soissons avoit dessein d'exposer la difficulté. C'est Guibert même qui rapporte le fait au troisieme livre de sa vie, chap. XVI. p. 520. * Peu d'années après ce fait, au fide inregerrimus , qui , ut non subjicerentur judicio, corum promissa respuerat , ad aquas procedunt. Episcopus cum multis lacrymis lætaniam præcinuit deinde exorcismum fecit. Inde sacramenta dedere conira fidem noftram credidiffe , aut docuisse. clementius, in dolium missus, ac a virga supernacat. Quo viso , infinitis gaudiis tota effertur Ecclesia. Tantam enim sexus utriusque frequentiam opinio ista conflaverat , quantam inibi nemo præsentium se vidiffe meminerat. Alter confeflus errorem , sed impenitens, cum fratre convi&o in vincula conjicitur. Duo alii é Ducamantiis villa probarillimi hæretici ad fpe&aculum venerant, pariterque tenti funt : interea perreximus ad concilium Belvacense consulcurilepilo copos, quid facto opus esset : fed fidelis interim populus, clericalem verens mollitiem , concurrit ad ergaftulum, rapit, & fubjecto cis extra urbem igne pariter concremavit. Quorum ne propagaretur car. cinus, justum erga cos zelum habuit Dei populus. * Plerumque fideles inje&tis manibus aliquos ex eis ad medium traxerunt. Quæsiti fidem, cum de quibus Lufpe&ti videbantur omnia prorfus suo more nega. 7 temps de Saint Bernard, on fit fubit l'épreuve de l'eau froide à de femblables Hérériques qui nioient leurs erreurs. Ils ne purent enfoncer dans l'eau ; & l'on reconnue par-là qu'ils étoient des menteurs & des impofteurs, ainsi que le dit Saint Bernard, qui décrit le fait historiquement, sans en porter aucun jugement. Il ne paroît nalle part que Saint Bernard ait condamné ces forres d'é preuves. Mais il ne paroît pas aussi formellement qu'il les ait approuvées, comme Guibert de Nogent , qui désapprouvant l'asage du duel, parle avec respect du jugement de l'eau froide pour découvrir non seulement des Hérétiques, mais encore des voleurs. Il rapporte qu'un certain Ansel déroba des Croix & des Calices dans l'Eglise de Notre Dame de Laon, & les vendit en secret à un Marchand, qu'il fit jurer de n'en rien dire. * Celui-ci entendant que dans toutes les rent ; examinati judicio aquæ, mendaces inventi sunt: cumque iam non poffent., quippe deprehenfi , aquâ cos non recipiente &c. Serm. 66 in Cantica p. 1.499. * Quod is animadvertens Laudunum yenii , rem Clero prodidit. Quid plura ? Conventus ille negavit. Is.contra datis vadibus eum pugilaturus impetit. Nec diftulit : erat autem Dominica : quibus Clerici præ-; pacarione commillis, ille qui furem compellaverat Paroisses * |