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quel nous ne devons avoir nul commerce. Donc, quand les épreuves vulgaires auroient conftamment réuffi, il faudroit les interdire par cette premiere raifon, qu'on y tente Dieu, & qu'on préfume mal-a-propos qu'il y agit, & les rend efficaces.

Mais ces fortes d'épreuves vulgaires ne réuffiffent jamais fi conftamment, qu'elles ne fe démentent par bien des endroits. Il y a ordinairement de l'erreur & de l'illufion : la faufferé y prend fouvent la place de la vérité : & alors il n'y a plus licu de douter que l'effet ne foit produit par l'efprit fourbe & menteur: autre raifon très-forte de condamner l'épreu ve; puifque tous les Chrêtiens doivent avoir en horreur les œuvres du Démon, aufquelles ils ont renoncé dans le Baptême.

A cette nouvelle raifon, qui fuppofe que le Démon foutient fur l'eau les perfonnes qui enfonceroient na turellement, on oppofe une autre difficulté ; L'objection, poursuit-on, qu'on fonde fur la fuppofition que c'est le Diable qui tient fufpendues les Sorcieres à la fuperficie de l'eau, eft pitoyable ; car il eft contre toutes les lumieres du bon

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VII.

Réponse :

bonne foi, ni

Jean, YIII.

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fens que le Demon emploie fes forces a trahir les créatures qui lui font les plus dévouées, & à faire triompher de fes fujets les Juges qui ont pour but de les envoyer au feu.

celui

Rep. Cela feroit contre le bon que le Dé- fens, s'il faloit fuppofer de la bonne mon n'a ni foi & de la droiture dans le Démon. droiture. Mais celui qui ne ceffe de pécher 1. Joan. 111. qui eft homicide dès le commencement, qui dit des menfonges qu'il trouve dans lui-même,parcequ'il eft menteur & pere du menfonge, comme dit JESUS-CHRIST; celui-là s'embarraffe peu de trahir les perfonnes qui lui font dévouées. Elles tiennent affez à lui, fans qu'il s'applique à fe les attacher davantage. Il aime mieux former de nouvelles liaisons. Son but eft de féduire les hommes, en leur faifant craindre & refpecter quelque autre chofe que Dieu. Cet efprit fuperbe veut feur faire entendre qu'il agit; que fon pouvoir eft fort étendu qu'il peut faire du bien & du mal; qu'il faut par conféquent le refpecter & le craindre. Voilà fes vûes, difent les Peres. Il ne tend qu'à prendre dans l'efprit des hommes la place de Dieu. C'est ce qui le porte à tromper

Les hommes, fous l'apparence de faire exercer la juftice, ou de procurer quelque autre bien temporel. Il n'est donc nullement contre les lumieres du bon fens , que le Démon agiffe dans ces épreuves, pour faire découvrir quelques méchans, pouvant fe dédommager en les faifant confondre avec les bons, s'il eft l'arbi tre de l'épreuve.

Fin du Livre fixieme

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LIVRE

SEPTIEM E.

Hiftoire critique de l'origine & du progrès de l'ufage de la Baguette parmi toutes les Nations.

CHAPITRE PREMIER.

Ce que c'est que la Baguette. De quelle matiere elle eft. Quelle en eft la figure. Comment on la tient. Et quel est fon

mouvement.

Nentend communément par la Baguette une petite branche fourchue, qui tenue des deux mains tourne fur l'eau,fur les métaux,& fur plufieurs autres chofes qu'on veut découvrir.

Il faloit autrefois qu'elle fût de coudre ou d'amandier; mais on fe fert à présent de toute forte de bois.

ne ,

* Au*

nation des

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&

les métaux:en

1693.

Il y en a même qui prennent une verge de fer, d'argent, de côte de Baleiou de toute autre chose qui se préfente à eux. Jacques Aimar de Dauphiné, connu par les expériences qu'il fait depuis plufieurs années, en use ainfi. Mr. le Royer* l'avoit ptatiqué de même avant lui en Nor- té de l'imandie ; & nous voyons par le Livre arbres vers qui a pour titre, L'Art de trouver les les eaux réfors, que c'eft à préfent la prati 1673. que ordinaire. Il y a des perfonnes, di- A Lyon fent les Auteurs de cet Ouvrage, qui chez Baritek. veulent que l'on choififfe un certain bois à l'exclufion d'un autre ; & pour cet effet ils prétendent que le verd prévaut au fec, & que parmi le verd celui qui a le plus de moëlle & le plus de fuc eft toujours d'un plus grand effet..... mais c'est une erreur qui fe peut prouver par la raison ... &qui fe prouve encore par l'expérience s d'autant qu'elle nous apprend que toutes fortes de bois, de quelque effece qu'il foit, ont un mouvement auffi violent & auffi rapide, & qu'il eft indifférent qu'il ait été coupé par celui qui le met en ufage, ou par un autre, qu'il foit moëlleux ou non. .. • Non-feulement le bois fec, de quelque nature qu'il foit, tourne auffi facilement que le verd; mais auffi le fer, l'argent

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