apparemment pour la même raifon qu'on a inventé en Allemagne une autre maniere de la tenir & de la préparer. On prend une petite baguette droite d'un feul jet fans noeud, on la divife en deux, & creufant un des deux bouts, on coupe l'autre en pointe pour pouvoir l'enchaffer. On tient enfuite ce bâton par l'extrémité des deux doigts, entre lefquels on dit qu'elle tournoie dès que l'on paffe fur du métal. Voyez la figure: elle eft telle que l'a donnée le P. Kirker, après avoir vû préparer de ces fortes 3. pag. 639de Baguettes. * * De Artes Magnet. lib. VIL Il y a en France plufieurs perfen- Baguette nes qui ne fe fervent que d'une ba- droite qui fe guette droite. Ils la tiennent à la main meut vers les par un bout, la préfentent aux en métaux. VITI. Quelques droits où ils croient qu'il y ait des métaux, s'aperçoivent, lorsqu'il y en a, qu'elle s'en approche, & qu'elle écha peroit de la main s'ils ne la tenoient bien ferrée, & se sentent eux-mêmes. pouffés vers l'endroit où eft le métal.. Dans une lettre écrite de Mons le 6. Mai 1700. le P. Delbecque, Dominicain d'un mérite connu, dit qu'il a vû un jeune homme auprès de la Ville de Braine-le-Comte, entre Mons. & Bruxelles, chercher les minieres en enfonçant un bâton en terre, lequel fe mettoit en mouvement dès qu'il y touchoit avec la main, en cas qu'il y eût quelque chofe dans la terre. On y ajoûte que par cette voie il a découvert une miniere fort précieufe, mais qui n'étoit pas dans fa ma-turité pour pouvoir en profiter. que, Enfin il y en a d'autres qui fe feruns fe fervent vent toujouts de quatre Baguettes. de quatre Bafourchues. Ils croient trouver en cetguerres. te maniere un avantage confidérable, qui eft fi dans l'endroit où on cherche un tréfor il y en avoit plufieurs, les Baguettes fe tourneroient les unes d'un côté,les autres d'un aure. Jean-Baptifte Porta, Strozzi Cicogna, & Mr. le Royer ont parlé de cette pratique ; & il y a actuellement des gens à Paris qui cherchent ainfi les métaux & les fources. Mais, comme on fe fert plus communément d'une Baguette fourchue, qui tourne entre les mains de la maniere décrite, c'eft principalement de celle-là dont nous parlerons. Du refte, quoiqu'on prenne quatre Baguettes ou une feule, il ne paroît à préfent rien dans l'ufage qui reffente évidemment la fuperftition au lieu qu'autrefois, c'eft-à-dire, au commencement de ce fiecle, on y mêloit des cérémonies tout-à-fait fuperstitieuses. IX. Anciennes cérémonies, Wier dit * qu'en tenant à la main une Baguette de coudre découpour vrir des tréfors, il faloir prononcer pour décou le Pleaume De profundis. vrir les tré ....... fors. Credo videre bona Domini in terra vi- *De praftig,. ventium. damon. 1.4 Damon. Bodin dit§ à peu près la même cho-"9. fe; & c'eft ce que Jean Belot, dont lib. 2. cap. 3. on auroit bien dû profcrire les œuvres impies, appelle la Corylomantie. Plufieurs faifoient fur ces Baguettes des figures myftérieufes. Quelques uns y gravoient des Croix & l'on woir dans un Cabinet de Paris quatre |