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qui ont la même faculté de mouvoir « la Baguette. Par exemple, une four-« ce qui coulera dans une mine, ou & dans un tuyau de plomb & de cui- « vre, fera tourner la Baguette; mais « la mine, le plomb, le cuivre, ou « des foudures d'étain qui font au « fond le feront auffi: de forte que « l'attouchement d'une espece n'arrê-« tera pas le mouvement, pendant qu'il y en a d'autres qui le caufent.«

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Quand donc on aura mouillé un « linge au bout de la Baguette, elle ne « laiffera pas de tourner pour le « plomb , pour le cuivre, pour les « foudures, ou pour le feul tuyau,« quand la fource ne couleroit plus. On ne peut donc découvrir toutes «< ces différentes efpeces, qu'en met- « tant au bout de la Baguette, ou « dans le creux de la main, en forte « qu'elle les touche, autant de dif- « férentes efpeces qu'il y en peut avoir « de cachées, comme du plomb, de « l'étain, du cuivre, &c. parcequ'alors elle s'arrêtera, & n'aura plus « de mouvement... ... cc

Pour fe tirer d'embarras on tache avant toutes chofes de favoir s'il n'y a point de fource dans le lieu

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Pag. 40.

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où la Baguette tourne; & pour » découvrir, on se précautionne, au » moment de la recherche, d'un lin"ge mouillé au bout de la Baguette:

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quand on aperçoit que ce linge » n'arrête pas ce mouvement » connoît d'abord qu'il n'y a pas de l'eau, ou que,s'il y en a, elle est jointe avec quelque autre matiere qui continue ce mouvement. Cette » matiere ne pouvant être qu'un mé» tal, un minéral, &c. après lui » avoir fait toucher de plufieurs métaux, ou minéraux, &c. fans que » cela l'arrête, l'on tire encore cette » conféquence, qu'il n'y a point de » métaux ou de minéraux en cés » endroits, ou qu'avec eux il y a en"core quelques autres efpeces qui

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» continuent ce mouvement, comme pourroit être un corps mort, une »limite, &c. Pour le corps mort,il lui » faut faire toucher de la mumie ; pour les limites, il lui faut faire toucher une pierre d'une véritable limite, ou quelque peu de la terre » que l'on trouve dans l'efpace de la longueur des limites; & fi la Baguette s'arrête, conclure avec cer» titude qu'il y a une limite dans cer efpace. cc

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On croit que toutes ces pratiques font appuyées fur des raifons phyfiques. Nous avons déja dit quel en est le fondement; mais il vaut mieux qu'on le voie dans les propres paroles des Auteurs déja cités.

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La caufe de cet effet, difent-ils, « eft évidente; parceque l'efpece qui « touche, ou qui apparoît, attirant, « ou réuniffant à foi ces particules, qui par la féparation totale de « leur centre ou de leur commune « matrice, étoient dans une agitation « violente pour s'y réunir)» les met « dans le repos, & fait ceffer leur agi-« tation par leur réunion à l'efpece de « même nature qu'elles touchent en la « Baguette. C'eft ainfi que le fer ai- « manté, qui naturellement fe tourne « toujours du côté du Pole du Nord, « où eft le centre de l'aiman, arrête « fon mouvement, & ceffe d'y tour-« ner, pour fe ranger du côté, & le « réunir à l'aiman prochain qu'on lui « préfente. »

Refte encore à voir comment on

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Comment

des fources,

juge de la profondeur des fources on connoît la & des mines. Difons-en deux mots: profondeur Celui qui a trouvé la fource, ou & des mines. la mine, marque l'endroit où la Ba

guette a tourné, reprend la même Ba◄ guette, & s'éloigne jufqu'à ce qu'elle ceffe de tourner. Alors on mesure la diftance qu'il y a de-là à l'endroit marqué, & on prétend qu'elle est la même que la profondeur de la fource. Les Auteurs déja cités jugent de la longueur & de la profondeur des fources, par la maniere dont la Baguette tourne, tantôt en baiffant, tantôt en remontant. Je fai qu'il y en a d'autres qui ont fait d'autres obfervations, & le font preferits d'autres loix. Mais en voilà déja trop furce fujet. Voyons fi dans les autres, Pays la Baguette est mise en usage, aufli-bien qu'en France.

.I.. Baguettes qui guériffent

CHAPITR V.

De l'ufage de la Baguette en Allema.. gne & en Flandre.

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N quelques endroits d'Allemagne on fait un ufage fort finles plaies, & gulier d'une Baguette de coudre ou remettent les de frêne; car on s'en fert pour remet. os difloqués, tre, les os difloqués, ou rompus, pour guérir les plaies, & étancher les hé

ou rompus.

morragies. La plupart préferent le frêne à tout autre bois, & ils l'apellent pour ce fujet, das vundholts; bois à guérir les plaies. Il ne faut pourtant pas s'imaginer que tous croient le bois feul capable de produire ces effets. Les pratiques que plufieurs joignent à cet ufage font bien connoître que ce n'est pas de la propriété du bois qu'ils attendent la guérifon, & qu'ils fe mettent peu en peine qu'il y paroiffe des marques évidentes de leur fuperftition: mais il est vrai auffi que quelques-uns tâchent, en préparant la Baguette, de n'obferver que des circonstances qui puiffent paroître phyfiques.* Telles font celles que Borel rapporte après le Medecin Laigneau, lequel, dit-il, fans fe fervir d'autre remede que d'une Baguette de coudre préparée, s'étoit lui-même remis le bras écrafé fous la roue d'un chariot. On ajoûte

* Ad contufiones & fracturas folo coryli contactu curar dum. Novam & infoliram fracturarum & contufionum curam, ut & hemorragiarum, hic referam, fed experientia aliena millies comprobatam, nempe, à jufto Lagneo, Medico non obfcuro, qui innumeros ait fe baculorum fuorum frictione fola curaffe, femetque ipfum à brachii fractura, à currûs rota, abfque ullo remedio liberaffe. Sunt autem baculi magici feu constellati, qui ad certam aftrorum difpofitionem refecantur, unde vires eorum pro

Borellius Centur. 3.06

ferv. 77.

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