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ancien en Angleterre, & qu'il n'y a été introduit que par les Allemans.

VII. Ufage de

Je ne doute pas que ce ne fuffent auffi des Allemans qui cherchoient la Baguette avec des Baguettes les mines de en Italie. Trente & du Tirol, du temps de Bafile Valentin, il y a deux cents ans. On ne favoit ce que c'étoit que cette pratique dans les autres endroits d'Italie. Cardan ni Mathiole, Auteurs fort avides de fecrets, n'en font aucune mention ; & ce qu'en difent quelques autres Auteurs Italiens fait bien voir qu'on ne regardoit pas l'ufage de la Baguette comme un fecret de Phy-. fique. J. B. Porta, qui avoit lû ce qu'Agricola en avoit écrit, parle de tura!. ceux qui cherchent des tréfors comme de gens qui ne faifoient pas façon d'ufer de fortileges; & je vois par une hiftoire que rapporte Stroz- verf zio Cicogna, que ceux qui ont recours à cet ufage font affez connoître qu'ils ne le croient pas naturel. Voici le fait.

Mag. Na

Theatr. uni

VIIL

Hiftoire d'un Hermite qui cherchoir

Un Hermite, qui cherchoit des métaux cachés pour le Duc de Ferrare, promit au fieur Lavoreius, Archiprêtre de Barberini, de trouver des métaux. avec les Baguettes le métal qu'on

avoit caché. L'offre eft acceptét: 1'Archiprêtre cache un écu d'or avec foin, & l'Hermite prend quatre Baguettes d'olivier qu'il difpofe fuivant fon fecret. Il en tient deux dans fes mains, fait tenir les autres à l'Archiprêtre, & l'avertit de se laiffer aller au gré de l'impreffion qu'il pouvoit fentir. Après cet avis, l'Hermite commence le Pfeaume Miferere, &c. à ces mots incerta & occulta fapientia tua manifeftafti mihi, l'Archiprêtre fe fent pouffé par une force invincible. L'impreffion le porte avec l'Hermite dans l'endroit du jardin où étoit l'écu d'or. Elle ceffe dès qu'ils touchent l'endroit, & les Baguettes fe remuerent alors dans les mains avec tant d'impétuofité, que l'Archiprêtre épouvanté s'enfuit bien vîte, laiffa-là l'Hermite, les Baguettes, & fon argent.

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J'apprends néanmoins qu'il y a des gens préfentement en Italie qui cherchent les métaux & les fources avec une fimple Baguette de coudrier, fans autre cérémonie que ce qu'on pratique en France. Cet ufage s'introduit auffi en Espagne ; & peu peu on le voit fe répandre dans un

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grand

IX.

Ufage d'u

grand nombre d'endroits où il n'avoit jamais été connu. Je ne fai s'il ira jufqu'en Egypte, où l'on fait beaucoup de cas du coudrier, parcequ'on le regarde comme le bois dont Moïfe fe fervit pour adoucir les eaux ameres de Sur, & pour faire fortir de l'eau du Rocher; mais où l'ufage que l'on en fait eft bien différent de celui que nous avons décrit: car,au lieu de fe fervir d'une Baguette de coudrier pour trouver l'eau & les métaux, ils s'en fervent pour faire fortir l'eau qui incommode les animaux enflés. Ôn peut l'apprendre de Mr. de Monconys, qui l'apprit lui-même au Mont dre au Mout Sinaï. Le Sieur Archevêque, dit-il, Sinaï. Voyage m'envoya des gérides, des palmiers ta- d'Egypte, t.. chetés fort agréablement, & des bâtons pag. 24. de coudrier, qu'on dit être du même bois que Moife mit dans les eaux pour les adoucir, & avoir à préfent cette propriété, que fi l'on fait boire de l'eau où il y en a trempé à une femme qui foit en travail d'enfant, & qu'elle ait difficulté elle eft incontinent délivrée ; & fi quelque animal eft enflé, en lui faisant deffus le figne de la Croix, & en lui donnant un petit coup fur le ventre, il guérit par évacuation divine.

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bâton de cou

1.

Baguette figne de la puillance donnée aux hommes.

Voyons fi l'on n'a point fait autrefois quelque ufage d'une Baguette qui vaille ceux dont nous avons parlé.

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Si les Baguettes ont été de quelque ufa-
ge dans les anciennes fuperftitions.
Effets prodigieux produits avec des
Baguettes. Ufage des Scythes, des
Perfes, des Medes, des Alains, des
Illyriens, des Efclavons, des anciens
Allemans, & de plufieurs autres Peu-
ples qui devinoient avec des Baguet-

tes.

N Bâton ou une Baguette ont été de tout temps le figne le plus ordinaire de la puiffance don née aux hommes. Le pouvoir de faire des miracles, que Dieu avoit donné à Moïfe étoit ce femble attaché à la Baguette que fon Frere Aaron ou Jui-même portoienr à la main; & le Démon, vrai finge de Dieu & de la nature, en a prefque toujours ufé de même à l'égard de ceux à qui il a fait opérer des prodiges. Il eft peu d'opérations magiques attribuées aux

II.

Effets de la Baguette de Mercure &

Pallas, de

Divinités fabuleufes, ou les Poëtes ne faffent entrer des Baguettes. Si Pallas donne à Ulyffe a tantôt la forme d'un jeune homme, & tantôt celle de vieillard, c'eft en le touchant avec une Baguette. Mercure ne fait de Circé. fouffler les vents, n'excite des tem- a Hom Ody. 13. pêtes, n'envoie les ames aux enfers, 16. ou ne les en retire, que par la vertu b Odyf. 24de la verge d'orb; & fi la plus fa- Virg. Eneid. meufe des Sorcieres, la célebre Circé, 4 change Picus en oifeau, transforme cOvid. Me. en pourceaux les amis d'Ulyffe, d, rend à tous leur premiere forme, c'est toujours en les touchant avec une Verge enchantée.

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Je n'examine point fi ces métamor phofes font des contes faits à plaifir ou fi l'on peut les prendre à la lettre, comme Saint Auguftin & plufieurs autres Savans l'ont cru. Vraies où fauffes, elles font voir que c'est par une Baguette que fe faifoient les ef fets les plus furprenans de la Magie. Car les Poëtes n'ont fans doute exprimé de fi grandes chofes que par les pratiques les plus ordinaires des Magiciens.

4.

tam. lib. 14.

Virgil. Eneid.

lib. 7.

d Ibid,

L'Ecriture Sainte nous a apprend a Exod. que les Magiciens d'Egypte fe fer

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