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decrites ci-devant;& en font auffi de fem blables fur les mines qui font en terre: en telle forte qu'on les peut découvrir, ainfi que leur grandeur; ces Baguettes fe croifant quand on eft deffus, comme elles. font étant fur des métaux, pour les mêmes raisons que nous avons rapportées. Après ce que nous avons dit de la sympathie & antipathie, il n'eft pas bien difficile à comprendre pourquoi ces diverfes fortes de Baguettes font les différens effets que nous avons fait obfèrver; favoir pourquoi les Baguettes des vignes s'inclinent au vin, & haissent & feretirent du chou & au contraire pourquoi le chou tend au chou, & fe retire du vin, & ainfi des autres ; étant conftant que les chefes d'une même nature s'entraiment, & fe recherchent, & celles qui font contraires fe fuient, & fe retirent les unes des autres: ainfi la vigne aime le vin comme fon fils bien aimé, & le chou aime le chou comme fon frere: la vigne étant, comme le vin, d'un tempérament chaud, bait le chou qui eft d'une humeur froide ; & le chou a une averfion réciproque pour la vigne & le vin, à cause de leur contrariété d'humeur : & c'est d'où procede leur haine & leur inimitié naturelle, qui eft reconnue de tout le monde; la vigne ne

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s'alliant point avec les choux, quand elle eft plantée auprès, pendant qu'elle peut trouver d'autre chofe pour se foutenir.

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Je crois qu'en voilà bien affez pour voir ce que Mr. le Royer veut dire en faveur de la Baguette. Ceux qui penferont qu'il ne raifonne pas trop jufte auront fujet d'admiret que la Baguette n'a pas laiffé de s'accommo-. der à fa maniere de philofopher, & de fe remuer fuivant ce qu'il fouhai

toit.

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CHAPITRE XI V.

Sentiment de ceux qui ont condamné cet ufage. Agricola, Paracelfe, Roberti, Stengellius, Cafius, Forerus, Fabri, Kirker, Aldrovandus, Schott, Conrad, Sperling, le Pere Meneftrier, le Pere Alexandre,

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من

le Commentateur des Lettres de M. Tollius.

A ait

Gricola eft un des premiers qui ait mis par écrit le fujet qu'on avoit de fe défier de l'ufage de la Baguette. Il en rapporte les pratiques les plus ordinaires dans le fecond Li

vre du Traité des métaux; & après avoir balancé les raifons qu'on alléguoit pour & contre, il ne fait point de difficulté de regarder cet usage comme un refte de celui que les anciens Magiciens faifoient des Baguettes enchantées, non-feulem nt pour trouver les chofes utiles à la fociété civile, mais pour produire des métamorphofes tout-à-fait furprenantes. Il paroît fort perfuadé que ceux à qui la Baguette indiquoit des mines prononçoient certaines paroles, & que ceux qui n'ufoient d'aucun enchantement ne trouvoient jamais des mines que par hazard, & qu'ils ne faifoient même tourner la Baguette que par une maniere de la tenir qui fédui

foit les fimples. Enfin › pour faire revenir ceux qui fe perfuadoient que la vertu des mines pouvoit agiter la Baguette, tout de même que l'aiman attire le fer, & le jais les pailles, il ajoûte que,fi cela étoit, on ne verroit pas faire plufieurs tours à la Baguette, comme on ne voit pas que l'aiman ni aucun des corps magnétiques faffe rouler ce qu'on leur préfente. Paracelle, contemporain d'Agri

II.

Sentiment

cola, quoiqu'il paffe pour l'homme de Paracelfe.

pas

du monde le moins fcrupuleux, n'a laiffé d'être embarraffé fur l'usage de la Baguette, & de déclarer fouvent qu'il le croyoit mauvais. A n'en juger que par ce qu'en rapporte le P. Kirker, ce fameux Medecin Suiffe a cru l'ufage naturel, & c'eft lui qui a prefcrit de quelles Baguettes il falloit fe fervir pour chercher de différens métaux. Mais, fi le Pere Kirker ne s'eft pas trompé, il faut dire que Paracelse a changé de fentiment; qu'il avoit dit d'abord ce que cePere lui attribue, & qu'enfuite il a été d'un avis contraire: car dans le recueil le plus ample de fes Ouvrages, imprimé à Geneve en 1658. où il eft fait plufieurs fois mention de la Baguette, on voit toujours qu'il la condamne.

Dans le petit Traité de rebus ex fide homini accidentibus, en parlant des pratiques inconftantes & fuperftitieuses, il y place celle de la Baguette Devinereffe. Dans celui de la na ture des chofes, fous le titre des fignes des minéraux, il avertit tous ceux qui voudroient en faire la recherche, de fe donner de garde de plufieuts moyens trompeurs inventés par le Démon, dont un des principaux eft

celui

celui de la Baguette; & dans le Trairé de la Philofophie Occulte, fous le titre des Tréfors cachés, après avoir fait une diftinction apparemment chimérique des trésors cachés par des hommes, & de ceux qui font amaffés & gardés par des Sylphes, il avertit encore ceux qui font tentés de les chercher, qu'on y eft fouvent trompé; que l'ufage de la Baguette eft un moyen trompeur, & qu'il en faut di- foobia Occul re la même chofe que de plufieurs P. 490 I pratiques aufquelles les Nécroman- vinatoria falciens ont recours pour découvrir des lax eft. tréfors.

,

Après cela il eft furprenant que Goclenius, difciple zélé de Paracelce ait ofe fuppofer comme une chofe non conteftée que la Baguette de coudrier indiquoit naturellement les métaux. Auffi ne l'a-t-il pas fait impunément: car, pour avoir remplifes Traités de la vertu des plantes, &de l'Onguent aux armes, d'un fort grand nombre de faufferés & de fuperftitions, il lui fallut enuyer une

De Philo

Virgula di

III.

Sentiment

fort dure & fort véhémente réfuta-
tion du P. Roberti, Jéfuite Fla-
mand. Ce Pere lui dit au fujet de de Roberti.
de la Baguette, qu'il y a fans doute

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