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» leut attachement, donnent & impriment à la Baguette un mouve» ment semblable à celui qu'elle a fur » les fources & fur les mines.

Qu'est-ce que de s'être imaginé qu'on expliqueroir toutes chofes par le moyen des petits corps! On les fulpend en l'air, on les enchaîne, on les enterre. Enchaînés & enterrés on les fait aller par tout où l'on veut ; & de peur que quelque caufe imprévûe ne les diffipe, on leur donne une ame & la faculté de reproduire! Mais ne relevons pas tout ce qu'on vient de voir dans cette prétendue explication. Il fuffit de dire en peu de mots que, fi elle étoit recevable, il n'eft ni rue, ni jardin, ni terre labourée où la Baguette ne dût tourner. Car pour faire les fondemens d'une maison on plante des piquets,on aligne, on creufe, on comble ce qu'on a creufé.Ceux qui travaillent, ou qui font fpectateurs, ne tranfpirent pas moins que ceux qui plantent des bornes:il en faut dire autant de ceux qui plantent des arbres, ou qui labourent des terres. Et puifque la Baguette ne tourne pas dans tous ces endroits,comment voudroit-on foutenir qu'elle tourne fur

une borne, ou fur l'efpace qui eft entre deux bornes, à caufe de la tranfpiration de ceux qui étoient préfens lorfquon les pofoit?

D'ailleurs, on a démontré dans PIllufion des Philofophes fur la Baguette, que ce qui s'exhale du corps des hommes par la tranfpiration, & qui fe répand dans l'air, fe diffipe en fort peu de temps. Donc la prétendue chaîne de corpufcules d'une borne à l'autre eft une chimere.

On a auffi fait voir, dans le même Ouvrage, qu'aucune caufe matérielle ne peut faire tourner la Baguette ni fur les meurtriers, ni fur les voleurs, ni fur les chofes dérobées. Ce qu'on a dit a été trouvé convaincant; & on peut bien fe difpenfer d'en parler ici davantage.

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N'eft-il pas évident qu'une chofe dérobée ne change pas de nature, & Remarques qu'ainfi elle ne peut produire un ef- fur les chanfet qu'elle ne produifoit pas aupara peuvent arrivant? Oferoit-on dire qu'une fleur fes dérobécs dérobée n'exhale pas la même odeur? Que des plantes perdent la vertu qu'elles avoient, ou en acquierent de nouvelles; & qu'une montre ne marque pas les heures > ou qu'une

pierre d'aiman n'attire pas le fer, fi quelque voleur s'en est saisi ?

Pour peu de réflexion qu'on y faffe, on verra qu'une chose dérobée feroit bien plûtôt fujette à ces changemens, qu'elle ne feroit capable de faire re

muer un bâton.

Affurément que, fice qui s'exhale du corps d'un voleur pouvoit mettre un bâton en mouvement, les voleurs fe donneroient bien de garde de porter jamais des bâtons; puifqu'ils ne pourroient jamais manquer de fe tordre, de tournoyer dans leurs mains, & de révéler ainfi leur crime.

Concluons de tout ceci avec combien de raifon Mr. le Cardinal le Camus a défendu, fous peine d'excommunication, comme une pratique fuperftitieufe, l'ufage de la Baguette pour découvrir les limites & les chofes perdues ou dérobées, dans fes Ordonnances. Synodales de l'année 1690. & renouvellé aux Curés l'ordre de l'informer fi l'on fe fert de la Baguette, ou d'autres inftrumens du Démon, pour découvrir les limites & les chofes perdues, par fon Mandement du 24. Février de l'année

CHAPITRE XVII.

Que la Baguette ne tourne pas naturellement, ni fur l'eau, ni fur les métaux, ni fur quelqu'autre chofe que ce foit.

Lplufieurs perfonnes à dire que la

E principal motif qui a porté

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Baguette indiquoit naturellement les fources, c'est parcequ'on a cru que c'étoit un fecret pratiqué de tout temps comme une expérience fort naturelle. Le P. Déchales l'a écrit ainfi & le R. P. Meneftrier, qui condamne l'ufage de la Baguette comme une des fuperftitions les plus marquées n'a eu quelque doute à l'égard de l'eau, qu'à caufe qu'il croit que ce fecret eft connu d'un temps immémorial. Il eft en effet difficile de ne pas dire ce qui fe dit communément dans le monde. Or dans l'Histoire de Forigine & du progrès de la Baguette chapitre 1. nous avons vû que ce prétendu fecret de découvrir de l'eau avec une Baguette, loin d'avoir été pratiqué dans tous les fiècles, a été am

1.

Réflexions

contraire inconnu avant ce fiecle, & qu'il eft le plus récent de tous les ufages que l'on ait faits de la Baguette. Ainfi il faut commencer par fe défaire de cette prévention, que de tout temps une Baguette de coudrier a fervi à trouver de l'eau. Examinons préfentement fi cet usage fi récent eft un fecret phyfique & naturel produit par les propriétés du corps.

Deux réflexions pourroient fuffire qui paroit pour convaincre tout le monde que fent décifi. le tournoiement de la Baguette n'eft pas un effet de ce qui s'exhale d'aucun corps.

ves.

La premiere réflexion eft, qu'en divers endroits le fecret ne réuffit pas fans quelques pratiques fuperftitieules, ou tout-à-fait arbitraires. On l'a vû dans cette Partie, où on a pû remarquer que foit pour le choix du bois, ou pour les diverfes chofes qu'on a effayé de découvrir, chacun a fuivi fes vûes & fes defirs. ¡N'est-il pas clair que fi le tournoiement de la Baguette étoit l'effet de ce qui s'exhale des corps, il ne dépendroit point de la fantaisie, ou de la fuperftition des hommes ?

La feconde réflexion eft, que l'on

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