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nous parlerons après avoir répondu à une autre objection que l'on forme contre le premier article. Voici en quoi elle confifte.

Il eft certain, dit-on, quoi qu'il en foit de l'explication qu'on donne au premier article, qu'au moins la pratique y a été contraire, & que pendant un temps l'on a pouffé toutes fortes de perfonnes indifféremment à la Confeffion & Communion de neuf jours; & néanmoins pendant ce temps-là on n'a pas laillé d'être préfervé de la rage, quoique cette pratique fût vifiblement fuperftitieufe.

IV.

R. On feroit bien aife de favoir d'où ceux qui nous font cette obje- Réponte ction ont appris ce qu'ils avancent fi tions. hardiment. S'il s'eft trouvé des Con

feffeurs relâchés, & peu inftruits des
regles de l'Eglife, qui ont donné trop
légerement l'abfolution, & qui ont
permis à des perfonnes qui en étoient
indignes une Communion de neuf
jours confécutifs, ils ont agi contre
l'efprit de la Neuvaine, & contre
l'intention de ceux qui l'ont inftituée.
Mais il ne paroît pas qu'on en puiffe
conclure, comme on fait,
pratique étoit fuperftitieuse. Il fau-

que cette

aux objec

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droit pour cela que le Confeffeur & le pénitent euffent été dans cette mal heureuse opinion, que des Confeffions. & Communions faites en mauvais état, & fans apporter les difpofitions requifes, pourroient fervir à leur obtenir de Dieu, par les mérites de Saint Hubert, une guérifon miraculeufe; & c'est ce qui ne tombera jamais dans l'efprit de perfonne. Un Confeffeur peut fe tromper touchant la difpofition de fon pénitent, le pénitent peut

fe tromper lui-même; mais il n'arrive gueres qu'un Confeffeur donne l'abfolution à un pécheur qu'il en juge indigne, & que le pécheur la demande voyant bien qu'il ne peut la recevoir fans fe charger d'un nouveau crime. Si celui-là la donne à une perfonne qui en eft indigne, ils peuvent pécher, tant celui qui la donne, que celui qui la reçoit; mais peut-on les accufer pour cela de fuperftition, comme s'ils vouloient faire dépendre la guérifon d'une Confeffion & Communion mauvaises ? C'est ce qui ne paroît nullement.

On ne peut nier, dit-on, que plu hieurs de temps en temps ne fallent des Confeffions & Communions mau

Vaifes; & cela étoit fort fréquent avant qu'on eût publié l'explication de cet article : & cependant ceux qui en ont fait n'ont pas laiffé d'être préfervés de la rage. Peut-on prétendre que que Dieu faffe des miracles en faveur de ces gens-là ?

R. Pour répondre plus pertinem ment à cette objection, il faut remarquer que les cas aufquels on abuse des Sacremens ne font pas fi fréquens qu'on pourroit d'abord fe l'imaginer. Plufieurs font mordus qui ne se trouvent dans aucun des cas, pour lefquels, felon la doctrine de l'Eglife il faut différer ou refufer l'abfolution: d'autres, qui s'y trouvent actuellement dans le temps qu'ils font mordus, fongent férieufement, à caufe du péril qui les menace, à changer de vie; & il n'y en a gueres qu'un tel. accident ne faffe rentrer en eux-mê mes; La plupart font obligés de demander répi. Un terme de 40. jours qu'on leur accorde, & réitéré en ças de befoin, peut fervir à les difpofer à la Confeffion & Communion de neuf jours.

Au refte il eft difficile qu'il n'arrive que quelques-uns abufent des Sacre

mens, quelque mefure & quelque précaution que l'on puiffe prendre à leur égard; & alors, s'ils font préfervés de la rage, il faut l'attribuer non à l'abus qu'ils font des chofes faintes, mais à une bonté extraordinaire de Dieu. Il ne punit pas toujours par des châtimens vifibles les déreglemens des hommes; mais les attendant à pénitence avec une patience infinie, il differe ordinairement de les châtier jufqu'après leur mort. S'il n'y avoit que ceux qui s'approchent dignement des Sacremens qui fuflent préfervés de la rage, & fi tous ceux qui en abufent, même fans le favoir, mouroient dans la rage, cela auroit de grands inconvéniens. Les premiers. feroient tentés d'une préfomption dangereufe,& les feconds mourroient dans le défefpoir. On ne veut point pourtant affurer qu'il n'arrive jamais que quelqu'un meure dans la rage, en punition des Confeffions & Communions indignes qu'il auroit faites. Car, fi un défaut de foi, ou une omiffion volontaire de quelques-unes des obfervances, accompagnée de quelque mépris, peut empêcher la guérifon, fuivant ce qui a été dir

combien davantage la profanation que quelqu'un feroit des Sacremens! Il eft temps que nous difions quelque chofe touchant le répi, dont il eft parlé dans l'article dixieme.

On ne peut pas, dit-on, reconnoître un privilege miraculeux, tel qu'eft celui-ci, dans les impies, fans en avoir de très-grandes raifons. Or on accorde ce pouvoir de donner répi à toutes fortes de perfonnes qui ont été taillées; & cela fans en avoir de bonnes raifons, au moins qu'on fache.

R. Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit touchant l'origine de la Neuvaine. Il est à préfumer,comme nous avons dit, que ceux qui en ont dreffé les articles l'ont fait par l'inftinct de l'efprit de Dieu. Après en avoir réglé les neuf premiers, il fallut fonger aux moyens de pourvoir aux befoins de ceux qui ne fe trouveroient pas en état de fe tranfporter inceffamment à S. Hubert, ou qui ne pourroient pas actuellement pratiquer cette obfervance; tels que font les: enfans qui n'ont pas atteint l'âge compétent pour communier; tous ceux qui fe trouvent dans quelqu'un des: cas pour lefquels, felon les regles de

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