Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Peu d'expériences ont encore été faites sur la gazeification des liquides; on n'a obtenu, jusqu'à présent, d'une manière assez précise, que le degré de l'ébullition de l'éther, de l'alcohol, de l'eau, de l'huile fixe, et du mercure; ces températures étant prises à la pression du baromètre oTM, 76:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]
[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

1187. Quoique l'échauffement de l'acier, dans des solides qui se liquéfient, ou dans des liquides qui se gazéifient, procure une sorte de précision de température qu'il serait difficile d'obtenir d'une autre manière, on préfère de chauffer directement dans un foyer, et de juger, quoique très-inexactement, la température par la couleur que le métal prend en s'échauffant. Que l'on ne croie pas que ce soit dans la crainte d'altérer l'acier par la combinaison d'une partie du métal dans lequel on le chauffe, car Réaumur s'est assuré qu'en trempant de l'acier dans de l'antimoine (4), qui a beaucoup d'affinité avec le fer, ce métal ne produisait aucune altération à l'acier; ce n'est donc la commodité que que les ouvriers trouvent à chauffer leur acier dans un foyer, et à l'incommodité que présenterait la fusion d'un métal, toutes les fois que l'on voudrait chauffer de l'acier pour le tremper, que l'on doit rapporter cette préférence. Ce n'est donc aussi, que dans quelques expériences de recherche, telles que celles que Réaumur a faites, que l'on emploie la liquéfaction des métaux pour chauffer l'acier avant de le tremper; cependant, nous croyons devoir inviter les artistes qui trempent des ouvrages délicats, tels que des ressorts de montre, les coins des monnaies, à essayer l'usage des métaux fondus, pour donner à l'acier une tempétature constante; nous espérons qu'ils en obtiendront un très-bon résultat. Nous croyons inutile d'observer ici qu'il ne faut pas regarder le grand intervalle de température entre l'antimoine et le laiton, comme un obs

(1) Systême de Chimie, 3° volume, page 330.

(2) Idem, 2 volume, page 462.

(3) Idem, 3 volume, page 419.

(4) Art de convertir le fer forgé en acier, 12 mémoire, page 152.

tacle à l'usage des solides fondants pour chauffer l'acier, et cela parce que, pour tremper des objets délicats, il faut ordinairement les chauffer entre o et 21 du pyromètre de Wedgwood, ou entre le 500 et le 1200 du thermomètre de Réaumur. Nous nous contenterons d'observer que, par des mélanges différents de cuivre, d'étain, de plomb, de bismuth, d'antimoine et de zinc, on peut obtenir des compositions métalliques qui fondent à la température dont on peut avoir besoin : tout consiste donc, pour l'artiste, à chercher la composition propre à produire la température constante la plus favorable à sa trempe.

1188. C'est dans de l'eau pure que l'on plonge habituellement l'acier que l'on veut tremper; ce liquide, que l'on trouve dans tous les pays, est suffisant pour cette opération : il ne faut donc plus que déterminer la température que l'on doit donner à l'acier, pour le tremper au degré convenable.

Une observation essentielle, lorsque l'on trempe de l'acier dans de l'eau, ou dans tout autre liquide, c'est d'avoir ce liquide à une température constante, et de tremper dans un volume assez considérable, pour que l'échauffement que le fluide acquiert ne puisse pas influer sur la trempe. Plus le liquide est froid, plus l'acier que l'on y plonge est refroidi; aussi remarque-t-on que l'acier, trempé dans de l'eau bouillante, est toujours beaucoup plus mou, toute chose égale d'ailleurs, que lorsqu'il a été trempé dans de l'eau à zéro, c'est-à-dire, dans de l'eau provenant de la glace qui se fond.

De même, lorsqu'on trempe une masse d'acier un peu considérable dans une très-petite partie d'eau, celle-ci s'échauffe et produit, en conséquence, un acier plus mou.

Il faut pour tremper également et uniformément, lorsque l'on a un moyen d'amener l'acier à une température constante, le plonger dans un courant d'eau, afin que celle-ci ne s'échauffe pas pendant la trempe.

Mais comme les eaux des rivières, des ruisseaux; les eaux stagnantes des étangs, des réservoirs, sont susceptibles de varier de température, de l'été à l'hiver, il faut avoir l'attention de chauffer un peu plus fortement l'acier, l'été, et un peu moins l'hiver; afin de corriger les varia

tions que la différence de température de l'eau pourrait occasionner dans la trempe.

1189. Plusieurs ouvriers sont dans l'habitude de chauffer d'abord leur acier à une température plus élevée que celle à laquelle ils se proposent de le tremper, de le laisser ensuite refroidir lentement, puis de le tremper de nouveau; d'autres chauffent plus fortement, et forgent ensuite leur acier pendant qu'il se refroidit, afin de lui donner plus de corps. Réaumur s'est assuré que ces deux méthodes étaient vicieuses (1), et que les aciers n'avaient jamais un si beau grain que lorsqu'ils n'avaient été chauffés qu'au degré qui leur convenait.

1190. L'acier, chauffé à une haute température et refroidi lentement, diminue progressivement de volume, et ses molécules s'arrangent de la manière la plus convenable. Lorsque l'acier est refroidi promptement, ses particules se portent tumultueusement les unes vers les autres, et ce mouvement tumultueux occasionne un arrangement informe qui produit deux défauts : le premier d'occasionner des crevasses; le second de voiler, de courber les pièces que l'on trempe. Il est même de grosses pièces, comme les coins des monnaies, par exemple, qui s'éclatent et se brisent après la trempe; quelques-uns même éclatent seuls dans les armoires où ils ont été renfermés, et où ils ont resté plus ou moins de temps, après avoir été trempés.

le son

On observe les crevasses, les fentes, produites dans l'acier, par cassé que donne toujours ce métal lorsqu'il a été trempé; mais, dans quelques circonstances, on voit, à l'œil nud, ou à l'aide de la loupe, les cassures et les fentes qui se sont formées. Le coutelier Perret rapporte, dans les notes qui sont à la suite de son mémoire, des résultats d'expériences faites sur les fentes qui se sont formées en trempant des aciers de natures différentes; il résulte de ces expériences (2), 1o que les fentes augmentent, en volume et en nombre, chaque fois que l'on

(1) Art de convertir le fer forgé en acier, 12o mémoire, page 347.

(2) Mémoire sur l'Acier, page 211.

[ocr errors]

trempe de nouveau de l'acier sans l'avoir forgé auparavant; d'où il suit, qu'il est extrêmement désavantageux de tremper de l'acier plusieurs fois de suite; 2o qu'il ne se produit, dans l'acier fondu, que quelques cassures Q (planche 61), et que le reste de la masse est intact, tandis que, dans l'acier de forge, celui de Styrie, par exemple, il ne se forme que des petites fentes P (1), souvent imperceptibles à l'œil, mais que le nombre en est quelquefois si grand que les platines en sont toutes couvertes et toutes remplies.

1191. C'est à ces fentes, à ces crevasses qui se forment dans l'acier trempé, que l'on doit rapporter ces taches colorées en jaune, en orange, en rouge-sombre, en violet et en bleu que l'on aperçoit dans l'intérieur de quelques barres d'acier trempé, et auxquelles on a donné le nom de rose. L'eau ou l'air, s'introduisant par les gerçures, par les fentes, lorsque l'acier est encore chaud, oxident légèrement les surfaces de séparations, et les colorent de la même manière que le fer ou l'acier poli que l'on chauffe, en l'exposant au contact de l'air.

à ce

1192. Quelques ouvriers regardent la rose comme une qualité de l'acier. L'explication de sa formation suffit pour faire apercevoir combien peu ce jugement doit être fondé; au reste, nous n'ajouterons, que nous avons déja dit sur l'opinion que l'on doit avoir de cette indication, que cette remarque : les savants et les artistes les plus célèbres, qui ont écrit sur l'acier, et parmi lesquels nous placerons l'académicien français Réaumur, (2) partagent cette opinion, que la rose ne peut servir 'en quoi que ce soit, pour juger de la bonté de l'acier.

1193. Actuellement que nous savons que tous les aciers se gercent ou se fendent en les trempant, il est facile d'en conclure que, toutes les fois qué la surface d'une barre, d'une plaque ou d'une masse d'acier sera plus gercée d'un côté que de l'autre, ce côté prendra une forme convexe, et celui qui y est opposé, une forme concave. On voit, par-là, combien

(1) Mémoire sur l'Acier, couronné par la Société de Genève, page 211. (2) Art de convertir le fer forgé en acier, 10 mémoire, page 262.

« AnteriorContinuar »