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11o Toutes les aiguilles, jetées pêle-mêle dans un tiroir, sont rangées parallèlement, en donnant au tiroir un mouvement oscillatif et tremblé, de droite à gauche, et d'avant en arrière.

12o On marque les aiguilles, à l'aide d'un coup de marteau, en les plaçant sur un tas d'acier qui contient cette marque en relief h, (fig. E). 13o Les aiguilles sont redressées, en les roulant une à une, sur une plaque de fonte, à l'aide d'une règle de fer.

14° On les jette pêle-mêle, dans une boîte, pour les ranger parallèlement par un mouvement oscillatif et tremblé.

1276. Cette première série comprend quatorze opérations; les aiguilles passent successivement dans les mains de quatorze ouvriers différents.

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1277. 1o. Les aiguilles sont pesées par tas de 15 kilogrammes, pour être portées dans l'atelier du trempeur.

2o Selon qu'elles sont de fer ou d'acier, qu'elles doivent être trempées en paquets ou nues, on les arrange : dans le premier cas, dans une boîte de tôle, en les stratifiant avec un cément charbonneux; dans le second, sur une platine, en les plaçant parallèlement à leur longueur.

3o Les boîtes ou les platines sont mises, deux à-la-fois, sur des barreaux de terre cuite du fourneau à chauffer; elles y acquièrent la chaleur rouge nécessaire à la trempe; elles sont retirées, l'une après l'autre, avec des pinces, puis portées sur un cuveau plein d'eau froide, dans lequel les aiguilles sont jetées en les éparpillant (1).

(1) Les aiguilles à nu, sur la platine, s'oxident à la surface; dans quelques usines, on chauffe, dans le cément, toutes celles qui sont fabriquées avec de l'acier; la chauffe en est plus longue, mais elle est plus uniforme, et l'acier augmente de dureté, tandis qu'il en perd lorsque les aiguilles sont chauffées à nu.

O'Relly conseille de chauffer les aiguilles dans un bain de plomb fondu, amené à la couleur rouge. Cette méthode, bonne pour préserver les aiguilles de l'action de l'oxigène, présente plusieurs inconvénients.

4o Un second ouvrier sort les aiguilles du cuveau, les place pêle-mêle dans une boîte, pour les ranger parallèlement, par un mouvement oscillatif et tremblé.

5o Les aiguilles trempées sont placées dans une toile serrée : on en forme un rouleau L, qu'on étrangle, et qu'on lie fortement par les deux bouts a, b. Un ouvrier le roule sur une table, en appuyant dessus, avec une règle, pour enlever l'oxidule qui s'est formé à la surface, en chauffant et en trempant les aiguilles.

6o On place les aiguilles sur une plaque de fer K, chauffée par le poële de fonte qu'elle recouvre, et où elles éprouvent un recuit qui diminue la dureté qui leur a été donnée par la trempe (1).

7o Après le recuit, les aiguilles sont jetées pêle-mèle dans une boîte, pour y être rangées parallèlement, par un mouvement oscillatif et tremblé.

8° Elles sont redressées, une à une, sur un tas d'acier, à l'aide d'un marteau M.

9o On arrange les aiguilles dans une boîte, à l'aide du mouvement, -oscillatif et tremblé, qu'on leur donne.

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1278. 1o Lorsque les aiguilles ont été trempées, recuites et dressées, elles sont portées dans l'atelier destiné à la confection des rouleaux. Plusieurs morceaux de vieille toile sont placés dans une espèce d'auge N; ils sont recouverts d'un morceau de toile mouillée, neuve, et à tissu serré; sur le fond de cette toile on place une couche de la matière avec laquelle on polit, et l'on met par-dessus plusieurs rangées d'aiguilles ; on les recouvre de nouvelles matières, sur laquelle on place une autre rangée d'aiguilles.

(1) Dans quelques usines, on recuit les aiguilles en les couvrant de graisse, et les chauffant jusqu'à ce qu'elles s'enflamment. Nous avons discuté cette méthode en parlant du recuit de l'acier.

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Après avoir stratifié cinq couches d'aiguilles, entre six couches de matières à polir, on arrose le tout d'huile de Colza; on forme, avec la toile, un paquet serré cd, qu'on lie fortement par les bouts et par le milieu, pour être ensuite envoyé au moulin.

2o Les rouleaux sont placés sur une table: on les recouvre d'un plateau du poids de 40 à 45 kilogrammes on donne, soit à bras P, soit par le moyen d'une roue hydraulique Q, un mouvement de va et vient à ce plateau, qui, par sa pression, procure un mouvement de rotation au rouleau les aiguilles sont ainsi continuellement roulées sur elles-mêmes et sur la matière à polir; elles éprouvent, dans cette opération, une forte compression par le poids qui pèse sur le paquet, et par les liens qui les y retiennent; elles obtiennent ainsi un premier poli.

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3o Les rouleaux, reportés chez le fabricant, sont déliés; les aiguilles sont versées dans une sébile recouverte de sciure de bois, et introduite dans un tonneau S, qu'on tourne avec plus ou moins de vitesse, afin de ressuyer et de dégraisser leur surface; puis on les fait tomber dans un van de cuivre V, placé au-dessous de l'ouverture du tonneau.

4o Les ouvriers vannent les aiguilles, comme on vanne le blé; la sciure s'envole, et les aiguilles se séparent de la matière à polir, que l'on jette.

5o Elles sont ensuite versées pêle-mêle dans une boîte, pour y être arrangées parallèlement, par un mouvement oscillatif et tremblé.

Cette opération est répétée de cinq à six fois, suivant la nature et la beauté du poli qu'on veut donner aux aiguilles, et selon le temps qu'elles restent au moulin, pour y éprouver l'action de la matière à polir.

1279. On emploie, pour le poli ordinaire, une espèce de schiste micacé: celui dont les Anglais font usage, et qu'ils nomment rotten-stone, est un schiste argileux micacé; celui qu'on emploie à Aix-la-Chapelle et à Nadlebourg, est un schiste quartzeux micacé.

Ce schiste est concassé et divisé avec des cribles, ou des tamis, en grosseurs différentes; le plus gros est employé dans les premières opérations on fait usage, dans les autres, des fragments de schiste successivement plus fins.

Pour obtenir le beau poli, nommé poli anglais, on emploie, au lieu de schiste micacé, dans les cinq premières opérations, de l'émeri en poudre; celui dont on se sert, à Aix-la-Chapelle, est tiré d'une roche micacée ferrugineuse, mêlée de talc et de quartz : dans la sixième opération, on remplace l'émeri par du quartz pulvérisé; et dans la septième, par des fragments de pierres calcaires. Celle dont on fait usage, à Aix-la-Chapelle, est bleue et compacte.

1280. Après avoir envoyé les aiguilles sept fois au moulin pour les y polir avec des fragments de schiste, d'émeri, de quartz, ou de pierre calcaire, arrosée d'huile de Colza; on les met seules, en paquet, une huitième fois, en les arrosant seulement d'un peu d'huile; elles sont encore remises deux fois en paquet avec du son de froment; les aiguilles qui doivent avoir un poli fin, sont mises une fois de plus en paquet avec du son.

1281. On est dans l'usage, dans plusieurs fabriques, de polir les aiguilles à la potée d'étain, dans la dernière opération qu'elles éprouvent au moulin, et avant de les passer à l'huile seule. O'Relly regarde cette opération, comme tellement nécessaire, qu'il croit très-difficile d'obtenir un beau poli, si les aiguilles ne sont pas passées au moulin, en les stratifiant avec un mélange de potée et de minium.

Parmi les substances employées pour dégraisser les aiguilles, après les avoir passées à l'huile seule, quelques fabricants font usage d'eau de

savon.

1282. Ainsi, les aiguilles ordinaires sont envoyées dix fois aux moulins pour y être polies, et chaque fois elles subissent cinq opérations: 1o confection des rouleaux; 2° polissage; 3° dégraissage; 4° vannage; et 5o arrangement des aiguilles dans la boîte; ce qui forme en tout cinquante opérations auxquelles les aiguilles ordinaires sont soumises pour être polies, et cinquante-cinq pour les aiguilles fines.

On termine l'opération du polissage, en essuyant les aiguilles, une à une, avec un linge; ce qui forme cinquante-six opérations pour cette série.

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1283. 1o Un ouvrier détourne les aiguilles; il les arrange de manière à ce que toutes les têtes soient d'un même côté; il sépare celles qui sont cassées par le milieu.

2o Un second ouvrier les étale, sépare celles qui ont la tête cassée, et les divise en deux classes, relativement à leur poli.

3o. Un troisième ouvrier sépare les aiguilles qui ont la pointe cassée; celles-ci sont portées à la meule, pour leur faire une nouvelle pointe. 4o Les aiguilles sont redressées au marteau et sur un enclume de bois.

5o Elles sont séparées en trois tas, selon leurs longueurs différentes. Ainsi cette quatrième série ne comprend que cinq opérations.

Cinquième série.- Mise en paquet et Affinage.

1284. 1o Un ouvrier coupe en carrés, qui ont trois fois la longueur des aiguilles, le papier dans lequel on doit les envelopper (1).

2o Un enfant plie ce papier au tiers, et forme ainsi le premier pli. 3o Un ouvrier divise les aiguilles par cent, et les place dans le papier. Pour éviter de les compter, il pèse cent aiguilles, et le poids qu'il obtient lui sert d'étalon, pour peser successivement et obtenir de nouvelles

centaines.

4o Un ouvrier achève de plier le papier; il l'arrange ensuite dans une boîte.

5o Le bleueur affine toutes les pointes sur une meule T; il leur donne un nouveau poli, qui se distingue, par une nuance particulière, de celui du corps de l'aiguille.

Cette opération essentielle, qui finit l'aiguille, se fait, dans quelques manufactures, comme celle d'Aix-la-Chapelle, sur des meules quadran

(1) Ce papier doit être sec et peu hygrométrique, afin de mieux préserver les aiguilles de l'humidité, et conséquemment de la rouille.

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