DES EXPEDITIONS MILITAIRES Par un OFFICIER de diftinction.] Aufquels on a joint la Relation de la Bataille A PARIS, à la Science. M. DCC. XXXIV. Avec Approbation & Privilege du Roy. I MEMOIRES E T TRÉS-FIDELES Des Expéditions Militaires qui Endant qu'on faifoit les ions ne paroiffoit être que pour la guerre, on ne laiffoit pas de répandre quelque bruit de paix. La plupart des inte Tome. 11. A 1677 1677. reffés y fembloient même avoir affez de difpofitions; les Suedois commençoient à reprendre le deffus fur le Dannemark & fur le Brandebourg; la Pologne s'accommodoit avec les Turcs, & l'Empereur avoit fujet de craindre qu'il ne fût obligé d'envoyer un plus grand nombre de Troupes en Hongrie. Tout cela donnoit efperance qu'il ne s'éloigneroit plus de faire partir fes Plénipotentiaires pour Nimegue; mais ces raifonnemens tout fpécieux qu'ils étoient, ne retarderent point l'exécution des projets de S. M. & dès le mois de Janvier les Troupes les plus éloignées de la frontiere eurent ordre de s'en aprocher. , Jufques-là perfonne ne comprenoit rien à tant de differentes mefures & la tempête qui fe préparoit fe faifoit apréhender en tant d'endroits, qu'il étoit prefque impoffible de prévoir fur quelle Place elle devoit tomber. Depuis Calais jufques à Charleville, on ne comptoit pas moins de quatre vingt mille hommes répandus dans les Villes ou dans les poftes que les François avoient occupez. pes Une partie du mois de Fevrier 1677. s'étoit écoulée pendant que les Trouavoient marché, mais avant la fin de ce mois, le Marquis de Louvois fe rendit à Douay, & fon arrivée fur la frontiere ne laiffa plus douter que quelque action d'importance n'éclatât bientôt les Efpagnols en prirent l'allarme, & comme ils ne voyoient qu'ennemis à leurs portes, il n'y eut gueres de leurs Places qui ne cruffent devoir être attaquées. Valenciennes étoit une de celles qui craignoit le moins, & fes Habitans confervant je ne fçais quelle fierté que leur infpiroient leurs privile ges, ou peut-être le malheureux fuccès da Siége que les François y mirent en 1656. fe croyoient permis de vivre en repos à l'abri de leur vaine gloire : cependant ils en fentirent les premiers coups, & dès les premiers jours de Mars leur Ville fut inveftic fous les ordres du Duc de Luxembourg. Je ne dirai point par quel nombre de Troupes, il y en arriva de tant de differents endroits; les quar, |