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prophétifé. Elle eut de Jupiter une fille nommée Herophyle, qui fut l'une des Sybilles, & d'autres enfans. Junon irritée & jaloufé les fit tous périr ce qui rendit leur mere fi furieufe & fi cruelle, qu'elle rôdoit par tout pour enlever les enfans d'autrui & les dévorer, De là vine la tradition populaire que les Lamies mangeoient les enfans. On difoit aufli qu'elles pouvoient ôter leurs yeux, & les reprendre quand bon leur fembloit; qu'elles les gardoient dans une boîte, quand elles éroient dans leurs maifons, & les prenoient quand el es fortoient. C'est T'emblêrre de la curiofité & de l'amour propre. Chacun eft aveugle comme les Lamies dans fa maison, c'est-à-dire, fur fes propres défaurs, & fe fert de les yeux pour appliquer curieufement les regards aux défauts de fon prochain.

LAMIE, fameufe Courtifane étoit fille d'un Athénien nommé Cleanor. De joueuse de Flute, elle devint Concubine de Ptolomée 1, Roi d'Egypte Elle fut prise dans la bataille navale que Demetrius Polioceries gagna fur ce Prince auprès de l'Ile de Chypre, & fe fit aimer de Demetrius, quoiqu'elle fût déja d'un âge affez avancé. La mie excelloit en bons mots & en réparties agréables. Les Athéniens & les Thébains lui éleverent un Temple fous le nom de Venus Lamie; par une flatterie baffe & impie en

vers Demetrius.

LAMOIGNON, (Guillaume de ) Marquis de Baville, &c. Premier Préfident au Parlement de Paris, & l'un des plus gr. Magiftrats de fon fiecle, naquit à Paris le 20 Octobre 1617, d'une famille noble, ancienne & féconde en perfonnes de méri te. Il étoit fils de Chrétien de Lamoignon, Présid. au Parl. de Paris, Seigneur de Baville, &c. & fut reçu Confeiller au même Parlement en 1635, puis Maître des Requêtes en 1644, & enfin Premier Préfent le 2 Octobre 1648. Il s'acquit une eftime univerfelle par fa fageffe, fa douceur, fön affabilité, fa capaci

ré dans les affaires, & son amour pour les Sciences & pour les Sav. On admire son éloquence, & l'étendue de fon génie dans les remon trances qu'il fit, & dans les Harangues qu'il prononça à la tête du Parlement. Sa capacité ne paroît pas moins dans le Procès-verbal des Ordonnances du mois d'Avr. 1667, & du mois d'Août 1670, & dans les Arrêtés qu'on a de lui fur pluf. matieres importantes du Droit Franç. Il m. à Paris le 10 Décemb. 1677, à 60 ans, regretté de tous les gens de bien. M. Flechier prononça fon Oraison funebre, & Boileau fait de lui, avec raifon, les plus gr. éloges. Chrétien-François de Lamoignon son fils aîné, naquit à Paris le 26 Juin 1544. 11 devint Avocat Général, enfuite Président à Mortier au Parlem. de Paris, & Académicien Honoraire de l'Acad. des Infcrip. Il fe fit admirer par fes Harangues, par fes talens & par fa probité, & m. le 7 Août 1709, à 65 ans. Il avoit remis fa Charge de Président à Mortier à M. de Lamoignon fon fi's aîné, en 1707. Pierre de Lamoignon, de la même famille, né en 1955, & fils de Charles de Lamoignon, Maître des Requêtes & Confeiller d'Etat, excella à faire des vers latins, & fut célébré par les Poètes de fon tems. Le Roi Charles IX, qui fe plaifoit à faire des vers, eftimoit beauc. ceux de Pierre Lamoignon, lequel m. en 1584.

LAMPE (Frederic - Adolphe ) cél. Théologien de la Rel. prét. réf. né à Dethmold dans le Comté de la Lippe le 18 Février 1683, fit paroître dès fon enfance des difpofitions merveilleufes pour les Sciences. Après avoir fait d'excellentes études à Franeker & à Utrecht, il devint fuccellivement Miniftre de pluf. Eglifes réformées, & en particulier de celle de Breme, puis Profeffeur de Théol. à Utrecht.; où aïant enfeigné avec réputation pendant quelques années, il retourna à Breme, où il fut Recteur, Minis tre & Profeffeur de Théologie. Il y m, le 8 Décembre 1729 à 46 ans

On a de lui plufieurs ouvr. dont les uns font en Allemand, & les autres en Latin. Les principaux de ces derniers font, 1. un Traité de Cymbalis veterum, in-12. qu'il publia érant fort jeune, & qui lui fit beaucoup d'honneur. 1. Une Hif toire facrée & Ecclefiaftique, depuis l'origine du monde, jufqu'au tems où il écrivoit. Utrecht 1721. in-4°. 3. un Commentaire fur l'Evangile de S. Jean en 3 vol. in 4°. 4. un Abregé de la Théologie naturelle, in-8°. 5. Abregé d'une Théologie pratique, in-4. 6. Hiftoire de l'Eglife réform. de Hongrie & de Tranfylvanie, in 4°. 7. des Exercitations facrées fur le Pfeaume 45 avec de fav. remarques. 8. de Urim & · Thummim, &c.

LAMPRIDE, (lius Lampridius) Hiftorien Latin du qe fiec. eft Auteur des Vies de 4 Empereurs; savoir, de Commode, d'Antonin Diadu. mene, d'Eliogabale & Alexandre Severe. Il a dédié les deux dernieres au Gr. Conftantin.

LAMPRIDE, (Benoît ) cél. Poète du 16e fiec. natif de Crémone, enfeigna les Langues Grecque & Latine avec réputation, à Rome & à Padoue, & fut enfuite Précepteur du fils de Frédéric de Gonzague, Duc de Mantoue. On a de lui des Epigrammes, des Odes & d'autres Pieces de vers, en grec & en latin. Il m. en 1540.

LANCELOT, (Jean Paul) cél. Jurifconfulte du 16e fiec. natif de Péroufe, s'acquit une gr. réputation en Italie, & fe fit eftimer des Souvetains Pontifes à caufe de fa capacité dans le Droit. Il m. à Péroufe en 1591, à 0 ans. On a de lui divers ouvr. eftimés, dont le plus connu eft celui des Inftitutes du Droit Canon, en latin, qu'il compofa par ordre du Pape, à l'imitation des Institutes du Droit Civil de l'Empereur Juftinien. Doujat en a donné une excellente édition en 2 vol. in12. avec des notes. 2. Corpus juvis Canonici, in-4°, &c. Il y a plufieurs autres habiles Jurifconfultes de cette famille.

LANCELOT, (Dom Claude) cél. Religieux Bénédictin, naquit à Paris vers 1615. Après avoir fait fes Etudes, il fe retira à Port-Roïal, où il enfeigna les Humanités avec beauc. de fuccès. Il fut enfuite Précepteur des Princes de Conty. Après la mort de la Princeffe leur mere, il fe fit Relig. dans l'Abbaïe de S. Cyran, & fut relegué dans la fuite à l'Abbaïe de Quimperlay, où il m. le 15 Avril 1695, à 79 ans. On de lui pluf. excellens ouvr. auxquels il n'a point mis fon nom, & que P'on attribue en général à MM. de Port-Roïal. Les principaux font. 1. La nouvelle méthode pour apprendre la Langue Latine. 2. Une nouvelle Méthode Grecque. Il a fait aufli des Abreges de ces deux Méthodes. 3. Le Jardin des racines Grecques. 4. Une Grammaire Italienne. 5. Une Grammaire Espagnole. 6. Les Dif fertations & les Obfervations & la Chronologie facrée qui fe trouvent dans les Bibles de Vitré. 7. Un Traité de l'Hemine, dont la meilleure édit. eft celle de 1688. 8. Enfin la Grammaire générale & raisonnée. Cet excellent ouvr. est à la vérité de l'invention de M. Arnauld; mais il eft de la compofition de Dom Lancelot, du moins pour la plus gr. partie. 9. delectus Epigrammatum, dont la Préface feule eft de M. Nicole. 10. Mémoires pour fervir à la vie de M. de S. Cyran en deux parties, dont la feconde à pour titre l'Esprit de M. de S. Cyran on l'accufe d'avoir écrit ces Mémoires avec beauc. de partialité & de préjugés. 11. Relation du voïage d'Alet in 12. C'eft un éloge du fameux Evêque d'Alet. Dom Lancelot s'attira pluf. difgraces à caufe de fon attachement à MM. de Port-Roïal.

LANCISI, (Jean-Marie) céleb. Médecin & habile Botanisle, naquic à Rome le 26 O&. 1654. Il devint Profeff. d'Anatomie dans le College de la Sapience, puis Médecin & Camerier fecret d'Innocent XI & de Clement XI. Il m. à Rome le 21 Janv. 1710, à 65 ans. On a de lui

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LA

un gr. nombre d'ouv. eftimés. Les
principaux ont été recuellis & im-
primés à Geneve en 1718, en 2 vol.
in-4°. en latin, ce font 1. un Trai-
té des morts fubites. 2. Un autre
de la Salubrité de l'air de Rome. 3.
Un Traité fur les mauvais effets
des vapeurs des marais, & de la
maniere d'y remedier. 4. Une excel-
lente Differtation fur la méthode
que les Médecins doivent fuivre
dans leurs Etudes. 5. Une Anato-
mie. s. De bovilla pefte. De Po-
lypodibus de Phyfiognomia: de
Generatione fungorum: de villa
Pliniana de fede cogitantis ani-
me, &c. il étoit de plufieurs Aca-
démies, & il laifla fa Bibliotheque
qui étoit de plus de 20000 volumes,
à l'Hôpital du S. Efprit, à condi
tion qu'elle feroit rendue publique.
LANCRET, (Nicolas) Peintre,
né à Paris en 1690, & mort dans la
même ville en 1743, s'eft attaché à
fuivre la maniere de Watteau, &
a fait pluf. Tableaux d'une compo-
fition tiante, dans le goût des mo-
des & des fujets galans; mais il eft
bien inférieur à Watteau."

LANDA, (Catherine ) l'une des
Dames fav. du 16e fiec. étoit de
Plaifance. Elle écrivit en 1526 une
Lettre latine à Bembe, qui fe trou-
ve avec celles de cet habile homme.
Elle étoit fœur du Comte Auguftin
Landa, & femme du Comte Jean
Ferino Trivulcio. Elle eft cél. par fa
beauté auffi bien que par fa fcience.
LANDO, (Hortenfio) cél. Mé-
decin du 16e fiec. natif de Milan, eft
Auteur de plus ouvr. qu'il publia
fous de faux noms. On le croit
Auteur du Dialogue intitulé, Phila-
lethes ut opienfis, contre la mémoire
d'Erafme. Il a aufli compofé les 2
Dialogues fauffement attribués au
Cardinal Jérôme - Aléandre, dont
l'un eft intitulé, Cicero relegatus,
& l'autre, Cicero revocatus. On a
encore de lui un Dialogue intitulé
Fortiana queftiones
où il examine
les mccurs & l'efprit des divers Peu-
ples d'Italie, & où il prend le nom
de Philalehes Polytopienfis. Le Re-
cucil de fes Lettres & de fes Opuf-

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LA

cules, fut réimprimé à Venife e
1554 in 8°. en Italien.

LANDON, fuccéda au Pape
Anaftafe III, le 16 Octobre 913, par
le crédit de Theodora, Dame très
puiflante à Rome. Il m. le 26 Avr.
914. Jean X lui fuccéda.

LANFRANC, cél. Archevêq. de Cantorbery au 11e fiec. étoit natif de Pavie, d'une bonne famille. Après avoir étudié à Bologne, il vint en France & fe fit Religieux dans l'Abbaie du Bec, dont il devint Prieur. 11 combartit l'Hérélie de Berenger, au Conci'e de Rome en 1059, & dans pluf, autres Conciles. Il devint enfuite Abbé de S. Etienne de Caen, d'où il fut tiré par Guillaume le Conquérant, pour être placé fur le Siége de Cantorbery en 1070. Lanfranc foutint avec zele les Droits de fon Eglife contre l'Archevêque d'Yorck, maintint la difcipline & les immunités eccléfiaftiques, & m. le 28 Mai 1089. On a de lui un Livie du Corps & du Sang du Seigneur contre Berenger, des Commentaires fur les Epîtres de S. Paul. des Notes fur Caffen, & d'autres ouvr. recueillis en 1647 par Doma Luc d'Acheri.

LANFRANC, (Jean) excellent Peintre d'Italie, naquit à Parme en 1581, de parens pauvres. Le Comte Horace Scotti, au fervice duquel il étoit, aïant remarqué fon inclination pour le deffein, le mit sous Auguftin Carache. Lanfranc étudia enfuite fous Annibal Carache, & devint l'un des plus gr. Peintres d'ltafie. Il réuffiffoit fur tout dans les gr, fujets & dans les lieux vaftes. 11 m. en 1647, à 66 ans.

LANG, (Jean Michel) habile Théolog. Proteft., nâquit à Ezelwangen, dans le Duché de Sultzbach, le, Mars 1664. Il fe rendit très fav. dans les Langues Orient. & devint Profeff. de Théol. à Altorff. Mais s'y étant attiré des Ennemis, il quitra fa Chaire & alla demeurer à Prentzlow, où il m. le 20 Juin 1731. On a de lui, Phila

logia Barbaro graca, & pluf. Traités en latin fur le Mahometilme &

l'Alcoran de Fabulis Mohamedicis. Ils font eftimés.

LANGBAINE, (Gerard) favant Ecrivain Anglois du 17e fiec. natif de Barton Kirke, dans le Weftmoreland, fut élevé à Oxford dans le College de la Reine. Il devint Doc. en Theologie, Prevôt de fon College, & Garde des Archives de l'U. niverfité. Il s'acquit l'eftime & l'a mitié d'Ufferius, de Selden & de pluf. autres fav. Hommes de fon fiec. 11 fonda un Ecole dans le lieu de fa naiffance, & m le 10 Févr. 1657, à 50 ans. On a de lui pluf. ouvr. dans lefquels on remarque beauc. d'érudition. Les plus connus font, 1. une Edition de Longin en grec & en latin, avec des notes. 2. Un Prologue latin fur le Livre de Jean Check de Rebellione. 3. Faderis Scotici examen. 4. Une Traduction en Anglois de l'Examen du Concile de Trente, par Chemnitius, &c. Gerard Langbaine, fon fils, fut auffi un habile homme.

LANGE, (Jean) très habile Médecin Allem. né à Leewenberg en Siléfic, l'an 1485, étudia à Leiplic, à Bologne & à Pife. Il exerça enfuite la Médecine à Heidelberg avec diftinction, & fut Médecin de qua tre Electeurs Palatin. Il m. à Hei delberg le 21 Juin 1565, à 80 ans. Le plus estimé de fes ouvr. elt Epif zolarum Medicinalium opus mifcelLaneum: Livre rempli d'une tare érudition, & dont la lecture eft utile à tous ceux qui veulent apprendre l'Hiftoire de la Nature.

LANGE, (Jofeph) fav. Littéra rateur Allemand, né à Keiferberg, dans la haute Alface, fe rendit habile dans les Mathématiques, & devint Profeffeur de la Langue Grecque à Fribourg dans le Brifgaw vers 1610. Il quitta la Religion Prét. réf. & rentra dans l'Eglife Catholique. On a de lui le fameux Recueil intitulé Polyanthea, in fol. Le Frolilegium, in-8. le Livre intitulé, Elementale Mathematicum, & d'autres ouvrages.

LANGE, ou Langius, (Paul) Bénédictin Allemand natif de

Zwickau en Mifnie, parcourut en 1515, tous les Couvens d'Allemagne, afin de rechercher & de fournir à l'Abbé Trithême des Mémoires pour fon Livre des Ecrivains eccléfiaftiques. On a de Langius une Chronique des Evêques de Zeitz en Saxe, depuis 958 jafqu'en 1515. Les Proteflaus ont fouvent cité cette Chronique parceque Langius y blâme les vices du Clergé & y loue Luther, Carloftad & Melanchthon.

LANGE, ou Langius, (Rodolphe) Gentilhomme de Weftphalie, & Prevôt de l'Eglife Cathédrale de Munfter, fur la fin du se fiec. fe diftingua par fa fcience & par fon zele pour la renaillance des Lettres en Allemagne. Il fut envoïé par fon Evêq. & par fon Chapitre vers le Pape Sixte IV. pour une affaire importan & s'acquitta très bien de fa cominiflion. Il profita en même-tems de ce voïage pour fe perfectionner dans les Lettres & dans les Sciences; & à fon retour, il fit établir un College à Munfter. Langius fut, par cet établissement & par fes Ecrits, le principal Reftaurateur des Lettres en Allemagne, & m. en 1519, à 81 ans. On a de lui pluf. Poëmes latins, fur le dernier fiege de Jerufalem; fur la Ste Vierge; fur S. Paul, &c. Ils font eftimés.

LANGE, (François) habile Avocat au Parlem. de Paris, natif de Reims, s'acquit beauc. de répu tation par fon Livre intitulé, le Praticien François. Il m. à Paris le 11 Nov. 1684, à 74 ans. Les meilleures Edit. de fon Livre font celles de 1699 & de 1702.

LANGEVIN, (Eleonor) habile Do&. de Sorbonne, natif de Carentan, eft Auteur d'un Livre de Controverfe contre M. Mafius, Profeff. de Copenhague. M. Langevin prouve dans fon Livre l'impoffibilité du changement de Doctrine dans l'Eglife Romaine, à l'égard de tous les Points controverfés. Il m. le 20 Juillet 1707.

LANGJEAN, (Remi ) Peintre,

matif de Bruxelles, eft le plus eftimé des Eleves de Vandyck, dont il a affez bien fuivi le co oris, fans avoir pu atteindre à la même fineffe de Deffein. Il m. en 1671 La plupart de fes Tableaux font des fujets de dévotion, peints en grand.

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LANGLE, Pierre de) né à Evreux le 6 Mars 1644. d'une famille distinguée, vint achever fes Etudes à Paris, & fe fit recevoir de la Maifon de Navarre, où il eut pour Collegue le cél. Boffuet. Il fut reçu Docteur de Sorbonne en 1670, & exerça fucceffivement à Evreux pendant plus de 20 ans les fonctions de Pénitencier d'Official & de Grand vicaire. M. Boffuet fon ami, l'attira enfuite à la Cour, & le fit choifir pour être Précepteur du Comte de Toulouse. M. de Langle reçut dans ce tems des marques d'eftime de Louis XIV, & fut nommé en 1698 à l'Evéché de Boulogne. Il s'appliqua auffitôt à faire fleurir les Sciences, & la difcipline Eccléfiaftique dans fon Diocèle, & s'y diftingua par fon zele & par fa régularité. Aïant appellé en 1717 de la Bulle Unigenitus avec trois autres Evêques, & aïant publié un Mandement à ce fujet, cet appel lui attira de facheufes affaires, non feulement du côté de la Cour, mais auffi des habitans de Calais, & de ceux de Quernes en Artois. Il s'oppofa avec M. de Colbert, Evêque de Montpellier à l'accommodement de 1720, ce qui le fit releguer dans fon Diocèfe, où il m. le 12 Avril 1724, à 80 ans. Dom Mopinot Bénédictin de la Congrégation de S. Maur fit les quatre vers fuivans en l'honneur de ce fameux Evêque de Boulogne.

Si Pietas, fi Relligio, fi Regula veri,

Non perit, aternum vives, ve

nerande Sacerdos :

Hos cineres, hac offa, fibi Deus
intimus hofpes
Confecrat, & Chrifti fervat jun-
genda Triumpho.

LANGUET, (Hubert) l'un des
hommes les plus illuftres du 16e
fiecle pas fon efprit, par fa capacité
dans les affaires, & par fa probité.
naquit à Vitteaux en Bourgogne
en 1518, d'une famille noble. Il fit
fes premieres études en fon païs,
& alla enfuite étudier le Droit en
Italic. Aïant lû à Bologne le Livre
des Lieux communs de Melanch-
thon, il conçut une fi gr. eftime
pour l'Auteur, qu'il prit la réfolu-
tion de l'aller voir à Wittemberg.
Il y arriva en 1549, y lia une étroi-
te amitié avec Melanchthon', & em
braffa la Relig. Luthér. Languet fit
quelque tems après, plufieurs voïa-
ges, & devint en 1565 l'un des pre-
miers Confeillers d'Augufte, Elec-
teur de Saxe. Ce Prince le chargea
des affaires & des négociations les
plus importantes, & Languet s'en
acquitta très bien. Il prononça, au
nom de fon Maître, une Harangue
très hardie en préfence de Charles
IX, & lors du Maffacre de la Saint
Barthelemi, en 1572, il fauva la
vie à André Wechel, & à Dupleffis
Mornai, fes intimes amis. Il étoit
admis dans les affaires de Guillau
me Prince d'Orange, auquel il don-
noit de bons confeils, lorfqu'il m.
à Anvers le 30 Septembre 1581, à
63 ans, fans avoir été marié. On a
de lui. 1. Des Lettres en latin,
qu'il écrivit à l'Electeur Augufte de
Saxe pendant le cours de fes Négo-
ciations. 2. D'autres Lettres latines
écrites aux Camerarius pere & fils.
3. Un troisieme Recueil de fes Let-
tres auffi en latin, écrites au Che-
valier Philippe Sidnei, fils du Vice-
roi d'Irlande. 4. Une Relation de
l'Expédition de l'Electeur Augufte
de Saxe, contre Guillaume Grum-
bach & autres révoltés de Saxe,
avec l'Hiftoire de ce que l'Empe-
reur fit contre ce Prince. 5. Sa Ha-
rangue en françois au nom des Prin-
ces Proteftans d'Allemagne au Roi
Charles IX en 1570. On lui attri-
bue encore l'Apologie de Guillau-
me Prince d'Orange contre le Roi
d'Espagne en 1581. Un Difcours
Mil. des Erais de l'Empire, & la

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