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pas le tems d'expliquer fa commifhon, & prenant le premier la parole. Ah! bonjour, M. Tapin! Allons vite, s'écrioit-il à la bonne femme qui le fervoit, mon petit pa quet, du linge & du tabac, & ii alfoit gaiement à la Baftille avec M. Tapin L'efprit de liberté & d'indé pendance, & fa fureur d'écrire, ne le quitterent jamais. Dans fes der nieres années même, où fon grand âge fembloit exiger une vie douce & tranquille, il aima mieux tra vailler & refter feul dans une effece de Galetas, que d'aller dementer avec une four opulente qui l'aimost, & qui lui offroit chez elle à Paris, un logement commode, fa table, & des Domestiques pour le fervir. Il eut été plus à fon aife, mais tout l'auroit gêné. L'heure fi xe du repas eut été pour lui un ef clavage. D'ailleurs, on affare qu'il s'appliquoit à la Chymie & qu'il cherchoit la pierre Philofophale, opération dans lesquelles il ne vouloit point de témoins. Mais il fut enfin la victime de fon indépendance & de fa vie bifatte & finguliere, car étant un jour tentté chez lui vers les fix heures du foir après avoir dîné chez fa four, il s'endormit en lifant un Livre nouveau qu'on lui avoit envoïé, & tomba dans le feu. Ses voifins accoururent trop tard pour le fecourir : il avoit la tête prefque toute brûlée & il étoft m., lorfqu'on le retira. Il m le 15 Janv. 1755, à 82 ans, & fut enterré à S. Severin. On a de lui un très grand nombre d'ouvrages fur les objets les plus divers & le plus di parates:

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Un Traité hiftorique & dogma rique des apparitions, des vifions & des révélations particulieres , 2 vol. in 12. L'Abbé Lenglet dit, qu'il avoit compofé cet ouve. dès 1797, pour répliquer aux Cordeliers: mais cela n'a aucune vrai femblance. 2 L'Imitation de J. C. en forme de Prieres, 169, in 12. Hven a eu 4 Editions. 3. Novum J. C. Teftamentum, noris hiftoricis & criticis illuftratum, 1703, 2 vol. ik 24. 4. Dionyfi Petavii rationa.

rium Temporum, Paris 1708, a volá in-12, avec des Supplémens depuis 1631 jufqu'en 1700, des Differtations & des Notes. 5. Diurnal Ro main, traduit en françois avec le latin à côté, 1705, 2 vol. in-12. Il fit cette Traduction à la follicitation de Mad. la Princeffe de Condé, qui difoit fon Bréviaire tous les jours. 6. Traité hiftorique & dogmatique du fecret inviolable de la Confeffion, in 12. ouvr. eftimé. Il le fit pendant le fiege de Lille, à l'occasion des troubles arrivés dans les Diocèfes d'Arras & de Tournai, où l'on accufoit quelques Prêtres de révéler les Confetions. 7. Neuf Mémoires fur la collation des Canonicals de Tournai, 1711, in 12. Ils font principalement contre le fameux Er neft Ruthdans, que les Etats Généraux avoient nommé au Doïenné do

la Cathédrale de Tournai. Nous en avons déja parlé ci deffus. 8. Commentaire fur les libertés de l'Eglife Gallicane, donné par M. Dupuy avec de nouvelles Obfervations, &c. 171, 2 vol. in 4. bon ouvrage, qui eflaya de gr. contradictions, & ne paffa qu'avec peine à l'impreffion Méthode 9. étudier l'hif

pour to re, avec un Catalogue des prin cipaux Hiftoriens, dont la derniere Eition eft de 1734, en 9 vol. in12, & 3 vol. in 12 de Supplement, en 1736. On l'a auffi imprimé in 4°. C'eft de tous les ouvr. de l'Abbé Lenglet, celui qui a eu le plus de fuccès,& qui lui a fait le plus d'hon neur. On l'a traduit en anglois & en italien. ro. Méthode pour étu dier la Géographie, dont les meilleures Editions font en 6 vol. in 12, & ens vol in-4°. Cet ouvr. eft eftimé. 11. Euvres de Clément Marot, avec la Vie du Poète, & des Notes, 1929, 6 vol. in 12, & 4 vol. in-4, par le Chevalier Gordon de Percel. C'est l'anagramme de Lenglet du Frefnoy. Les notes font favantes & curieufes, mais fouvent licencieufes, obfcenes, & injuricufes au cél. Poète Rouffeau, auquel l'Abbé Lenglet avoit des obligations effentielles. 12. Réfutation des ers

eurs de Spinofa, in-12. C'est un moires de Condé, Londres (Paris) Recueil de ce que MM. de Boulain- 1743, in 4°. 14. Lettres & Négovilliers, de Fenelon, le P. Lami Bé- ciations fecrettes fur les affaires prénédictin, &c. ont écrit contre ce fentes, Londres (Paris) 1744, infameux athée. 13. Arrefta amoris, 12. C'est la fuite des Lettres de M. cum Commentariis Benedi&ti Cur- de Van Hoé. 25. Tablettes chronorii, 1731, en 2 vol. in-12, belle logiques de l'Hiftoire univerfelle édition, dont la Préface eft curieu1744, 2 vol. in-8°, allez eftiinées, fe. 14. Imitation de J. C. tradutte quoique peu exactes. 26. Journal du en françois, dont la meilleure Edi- regne de Henri III, Cologne (Pation eft celle d'Amfterdam, 1731, ris) 1744, vol. in 8. Il y a ajouin 12. Elle eft remarquable par le té des pieces rares fur la Ligue. 17. xxvie Chap. du prem. Livre, qui Lettre d'un Pair de la Grande Bremanque dans toutes les Editions, togne fur les affaires préfentes de & que l'Abbé Lenglet a rétabli fur l'Europe, 1745, in 12. Elle eft cud'anciens manufcrits. 15. Les Curieufe. 28. L'Europe pacificée par vres du Poète Regnier, avec quelques nouvelles Notes & des Poefies, qui n'étoient pas dans les anciennes Editions, 1733, in 4°, magnifi que Edit., qui devoit être dédiée au cél. Poète Rousseau, par une Epitre fatyrique. Rouleau en aiant été informé par l'Abbé de Vayrac, empêcha que cette Epitre ne parût à la tête de Regnier. 16. De l'ufage des Romans, avec un Catalogue des Romans, 1735, 2 vol. in 12. L'Abbé Lenglet a inféré à la fin du prem. t., l'Epitre fatyrique, dont nous avons parlé au No précédent. 17. L'H ftoire juftifiée contre les Romans, 1735, in-12. L'Abbé Lenglet fit ce Livre contre le précédent, pour faire croire qu'il n'étoit pas de lui. 18. Le Roman de la Rofe avec d'autres ouvrages de Jean de Meung, Paris (Rouen) 1735, 3 vol. in-12. Il y avoit une Préface hiftorique & critique, qui a été fupprimée, & à laquelle on en a fubititué une autre. Il s'eft néanmoins échappé quelques Exemplaires de la premiere. 19. Principes de l'Hiftoire pour l'éducation de la Jeuneffe, 1736, en 6 vol. in 12, pas eftimés. 20. Hif toire de la Philofophie Hermetique, avec un Catalogue des Auteurs qui ont écrit fur la Chymie métallique, 1742, en 3 vol. in 12. 21. La MefJe des Fideles avec un ordinaire de la Messe, 1742, in 12. 22. Ca. tulli, Tibulli, Propertii, opera, Lugd. Bat. (Paris) 1743, in-12, belle Edit. 23. Le 6e tome des Mé

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l'équité de la Reine de Hongrie.....
par M. Albert Van-Heufen, &c.
Bruxelles 1745, in-12, ouvrage re-
cherché à caufe des traits hardis
qu'il renferme. 29. Mémoires de
Philippe de Commines, avec des re-
marques & des pieces juftificatives,
Londres Paris) 1747, en 4 vol.
in 4°. 30. Une bonne Edit. de Lac-
tance en 1748, 2 vol. in-4°. 31.
Mémoires de la Regence de M. le
Duc d'Orleans, 1749, ens vol.
in 12. L'Abbé Lenglet n'a été que
le Revifeur de cet ouvr. Il y a ajou
té des pieces cffentielles, furtout ia
confpiration du Prince de Cella-
mare, & l'abregé du fameux fyl-
tême. 32. Calendrier hiftorique, où
l'on trouve la Généalogie de tous
les Princes de l'Europe, 1750, in-
24. Ce petit ouvr. le fit mettre à la
Baftille. 33. Cours de Chymie de
Nicolas le Fevre, 1751, ens vol.
in 12. Les deux derniers vol. font
des recherches, par l'Abbé Lenglet.
34. Metallurgie d'Alphonfe Barba,
traduite de l'espagnol en françois
1751, 2 vol. in-12. Le fecond vol.
eft de l'Abbé Lenglet. 35. Recueil
de Differtations anciennes & mo•
dernes fur les apparitions, les vi-
fions & les fonges, avec une Préfa
ce hiftorique, & la l'fle de ceux qui
ont écrit fur cette matiere, 17529
4 vol. in-12.36 Hiftoire de Jeanne
d'Arc, dire Pucelle d'Orleans
1753,3 vol. in-12. Il a extrait cette
Hiftoire d'un Manufcrit du fameux
Docteur Richer, contenant l'His-

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toire de la Pucelle d'Orléans, qui luj avoit été confié. 37. Plan de Hiftoire générale & particuliere de la Monarchie françoife. Il n'en a donné que 3 vol. On lui attribue encore des Edit. de l'Aloyfia figea, du Cabinet fatyrique, & de pluf. autres Livres obfcenes, ou fatyriques. L'Abbé Lenglet fait paroître en général dans fes ouvr. beaucoup de feu, de vivacité, & d'imagination, une gr. mémoire, & une érudition littéraire finguliere; mais il manque de goût, & d'exactitude, fon ftyle n'eft point pur, & il eft trop mordant, & trop cauftique.

LENONCOURT, (Robert de ) iflu d'une des plus nobles & des plus anciennes Maifons de Lorraine fut Archevêque de Reims, & fe difingua tellement par fon éminente piété & par fa citarité, qu'il s'acquit le titre de Pere des Pauvres. Il facra le Roi François I, & m. en odeur de fainteté le 25 Septembre 1531. Robert de Lenoncourt, fon neveu fut Evêque de Châlons en Champagne, puis de Metz, où il contribua beaucoup à remettre cette Ville aux François en 1552. Paul III l'avoit déja fait Cardinal en 1538. Il fut auffi Archevêque d'Ambrun, d'Arles, &c. & mour. à la Charité fur Loire, le 4 Février 1561. Il ne faut pas le confondre avec Philippe de Lenoncourt, fon neveu, qui fut Cardinal & Archevêque de Reims, & qui s'acquit l'eftine & la confiance des Rois Henri III & Henri IV, & du Pape Sixte V. Il mourut à Rome le 3 Décembre 1591, à 65 ans.

LENS, LENSÉE, ou LENSÆUS, (Jean de) habile Théol. du 16e fiecle, étoit natif de Bailleul dans le Hainaut, & Chanoine de Tourmai. 11 enfeigna la Philofophie & la Théologie à Louvain, avec beaucoup de réputation, fut l'un de ceux qui compoferent la fameufe Cenfure de Louvain en 1588, fur la Doc trie de la Grace contre Leffius, & fit la juftification de cette Cenfure avec Henri Gravis. Il m. à Louvain en 1593. On a de lui divers

Traités de Controverfes: 1. De unica Chrifti Ecclefia. 2. De unica Religione. 3. De verbo Dei non fcripto. 4. De Libertate chriftiana. 5. De fidelium Purgatorio. 6. De Limbo patrum, &c.

LENTULUS, fameux Sénateur Romain, d'une illuftre & ancienne famille de Rome, qui a donné à la République pluf. Confuls & beauc. de gr. Hommes, entra dans la Conjuration de Catilina, pour laquelle il fut arrêté & mis à mort en prifon.

LENTULUS, (Scipion ) fameux Miniftre Proteftant, Napolitain au 16e fiecle. Après avoir abandonné l'Eglife Romaine, fe retira chez les Grifons, où il prit la défense d'un Edit que les Ligues Grifes publicrent en 1570, contre les Sectaires. On a auffi de lui une Grammaire italienne.

LEON, ALLATIUS, ALLATIO, OU ALLAZZI, voyez ALLAZI.

LEON 1, (S.) furnommé le Gr., Docteur de l'Eglife, & l'un des plus gr. Papes qui aient été fur le Siége de Rome, naquit en Toscane, ou plutôt à Rome. Il fervit utilement l'Eglife fous les Papes S. Céleftin & Sixte III. Il avoit part à toutes les gr. affaires, n'étant encore que Diacre. Le Clergé de Rome le rappella des Gaules, où il étoit allé réconcilier Albin & Aëtius, Généraux de l'Armée, & l'éleva fur le S. Siege après Sixte III, le o Mai 440. II condamna les Manichéens dans un Concile tenu à Rome en 444, acheva d'exterminer les restes de l'héréfie Pélagienne en Italie: Que ceux dit-il, d'entre les Pélagiens qui reviennent à l'Eglife, déclarent par une Profeffion claire & publique qu'ils condamnent les Auteurs de leur héréfie; qu'ils déteftent ce que l'Eglife universelle a eu en horreur dans leur Doctrine, & qu'ils reçoivent tous les Décrets des Conciles qui ont été portés pour l'extinction de l'héréfie Pélagienne, & qui ont été confi més par l'autorité du Siége Apoftolique, en reconnoiffant, par une déclaration claire, entiere &

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celle du Pere Quefnel, à Lyon, en 1700, in-fol. Le Pere Maimbourg a écrit l'Hiltoire de fon Pontificat. Saint Hilaire, ou Hilate, lui fuecéda.

LEON II, (S.) Sicilien, fuccéda au Pape Agathon le 17 Août 682. 11 favoit les Langues grecque & latine, la Mufique & les Canons de l'Eglife. Il te diftingua par fa piété & par fa charité, confirma le VIe Concile général, & gouverna l'Eglife avec fageffe. Il m. le; Juillet 683. On lui attribue fix Epitres. Benoît 11 fut fon fuecelleur.

LEON III, Romain, fut élu Pape après la mort d'Adrien I, le 26° Décembre 795. Patchal & Campel, neveux d'Adrien, irrités de n'avoir pû, ni l'un ni l'autre, fuccéder à leur oncle, attenterent fecrettement

Jouferite de leur main, qu'ils reçoivent ces Décrets, & qu'ils les approuvent en tout. S. Leon condamna auffi les Prifcillianiftes. 11 caffa tout ce qui s'étoit fait au Brigandage d'Ephèse en 449, & préfida, par fes Légats, au Concile général de Calcédoine en 451. Il s'oppofa néanmoins au Canon qui s'y étoit fait en faveur de l'Eglife de C. P., & qui lui donnoit le fecond rang au préjudice de celle d'Alexandrie. La Lettre que S. Leon avoit écrite à Flavien fur le Myftere de l'Incarnation fut reçue dans ce Concile avec acclamation, & les erreurs d'Eutichés & de Diofcore y furent condamnées. L'année fuivante, il alla au-devant d'Attila, qui s'avançoit vers Rome, & lui parla avec tant d'éloquence, qu'il l'engagea à retourner en fon Pals. Ce qu'on raconte de l'apparition faite à At-à la vie de Leon, & envoyerent en tila en cette occafion, eft regardé comme une fable, par les Sav. Genferic aïant pris Rome en 455, S. Leon obtint de ce Prince barbare que fes Troupes ne mettroient point le feu dans la Ville, & fauva du pillage les 3 principales Bafiliques, que Conftantin avoit enrichies de préfens magnifiques. Il fit obferver avec foin la discipline eccléfiaftique, & m. à Rome le 11 Novembre 461. Jamais l'Eglife de Rome n'a cu plus de véritable grandeur & moins de fafte, que du tems de ce gr. Pontife. Jamais Pape n'a été plus honoré, plus contidéré ni plus refpecté que lui, & ne s'eft conduit avec plus d'humilité, de fageffe, de douceur & de charité. Il nous refte de S. Leon 96 Sermous fur les principales Fêtes de l'année, & 141 Lettres. C'eft le premier de tous les Papes dont nous ayions un Corps d'ouvr. Son ftyle eft noble & élégant, & l'on admire dans tous fes Ecrits la folidité de fon jugement, la beauté de fon efprit, & la grandeur de fon courage. On lui attribue encore les Livres de la Vocation des Gentils, & la Lettre à la Vierge Démétriade. La meilleure Edit. des Euvres de S. Leon, eft

799 des Gens armés pour lui couper la langue & lui arracher les yeux. 11 fut d'abord chargé de mille coups, & jetté enfuite tout couvert de fang & de plaies dans la prifon d'un Monastere. On ne put néanmoins lui arracher la langue, & il ne fut point entierement privé de la vue, ceux qui devoient lui crever les yeux s'étant laiffés toucher & l'aïant épargné par compaffion. Peu de tems après, il fe fauva de la prison à l'aide de fes amis, & alla trouver Charlemagne. Ce Prince le reçut avec honneur & le renvoïa à Rome, où le Pape entra comme en triomphe, le jour de S. André. 11 couronna Charlemagne, Empereur d'Occident, le jour de Noel l'an 800, obtint de lui la grace de Paf chal & de Campel, que ce Prince avoit condamnés à mort, & m. le 11 Juin 816. On a de lui 13 Lettres. On dit qu'il eut en 809 une difpute avec les Evêques d'Efpagne fur l'Addition de la Particule Filioque, & qu'il fit mettre dans l'Eglife de Saint Pierre deux Tables d'argent, fur l'une defquelles le Symbole de Nicée étoit écrit en latin, & fur l'autre en grec, fans l'Addition de cette Particule. Etienne IV lui fuccéda.

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LEON IV, Romain, fut élu Pape d'un confentement unanime, audi tôt après la mort de Sergius II, le 12 Avtil 847. Il orna & répara la ville de Rome, & mit les Terres de l'Eglife à l'abri des courfes des Sarrazins. Il fit bâtir & fortifier à ce fujet une nouvelle Ville, qu'il appella de fon nom, Leopolis, & m. en odeur de fainteté le 17 Juillet 855. Benoît III fut élu Pape, s jours après la mort : ce qui détruit l'opinion fabuleufe de ceux qui ont placé le Pontificat prétendu de la Papeffe Jeanne entre ces deux Pontifes.

LEON V, d'Ardée, fuccéda au Pape Benoît IV, en 905. Il fur chaffé & mis en prifon environ un mois après par Christophe, & y m. de chagrin.

LEON VI, Romain, fuccéda au Pape Jean X, fur la fin de Juin 928, & mourut au commencement de Févr. 929. Etienne VII fut fon fuccefleur.

LEON VII, Romain, fut élu Pape après la mort de Jean XI, en 936. Il fit paroître beaucoup de zele & de piété dans fa conduite, & m. le 18 Juill. 939. Il eut Etienne VIII pour fucceffeur.

LEON VIII, fut élu Pape après la dépofition de Jean XII, le 6 Déc. 963, par l'autorité de l'Empereur Othon. M. Fleury en parle comme d'un Pape légitime; mais Baronius & le Pere Pagi le traitent d'Intrus & d'Antipape. Il m. au mois d'Avtil 965. Benoît V, qui avoit été élu pour fuccéder à Jean XII, lui difputa le Pontificat, & m. le s Juillet 965. Jean XIII fut élu Pape après la m. de ces deux Pontifes.

LEON IX, (S.) appellé auparavant Brunon, étoit Evêque de Toul depuis 22 ans, lorsqu'il fut élu Pape, dans une Affemblée tenue à Wormes, par l'Empereur Henri III, fon coutin, en 1048. Il fut reçu à Rome avec de gr. acclamations de joie, & y fut intronifé le 13 Févr. 1049. C'étoit un pienx & fav. Pape, qui travailla avec zele à la réforme de la Difcipline eccléfiaftique. Il

tint plufieurs Conciles en Italie, er France & en Allemagne, & fit li guerre aux Normands en 1053. Ses Troupes aïant été battues, les Normands le retintent prifonnier à Benevent depuis le 23 Juin 1053, jufqu'au 12 Mars 1054. Il m. faintement à Rome le 19 Avril fuivant. On a de lui des Sermons & des Ept= tres Décretales. C'eft fous fon Pontificat que le Schifme des Grecs, dont Photius avoit jetté les prem. fondemens, éclata par les Ecrits de Michel Cerularius, Patriarche de Conftantinople. Ces Ecrits furent solidement réfutés par ordre de Leon IX, auquel Victor II fuccéda.

LEON X Pape cél, & l'un des plus gr. Politiques du 16e fiecle, étoit fils de Laurent de Médicis & de Clarice des Urfins. Il eut d'habiles Précepteurs, entr'autres Pierre Eginete, & fut Difciple d'Ange Politien, de Demetrius Chalcondyle, & d'Urbain Bolzane; ce qui lui fit aimer & protéger les Savans & les beaux efprits. Il fut fait Cardinal à l'âge de 14 ans par Innocent VIII, & devint dans la fuite Légat de Jules II. Il exerçoit cette Dignité à la Bataille de Kavennes, gagnée par les François en 1512, où il fut fait prifonnier. Les Soldats qui l'avoient pris lui témoignerent une fi gr. vénération, qu'ils lui demanderent humblement pardon. Il fe sauva dans une conjoncture très favorable,,& fe fit porter en litiere dans le Conclave tenu après la mort de Jules II. Il fut fi bien profiter du caprice des jeunes Cardin. & de la credulité des plus anciens, qu'il fe fit élire Pape le 11 Mars 1513. Leon X fit fon entrée à Rome le 11 Avr., le même jour qu'il avoit été fait pri fonnier l'année précédente, étant monté fur le même cheval. Il fongea auditôt à fe mettre bien avec les Princes, furtout avec Louis XII, & enfuite avec François I, qu'il at tira à Bologne en 115. C'est là qu'il abolit la Pragmatique, & qu'il dref fa le fameux Concordat, dans lequel il fe joua des ftratagêmes & de la longue expérience du Chancelier du

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