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Prat. Il conclut en 1517 le Concile de Latran, commencé par fon Prédécefleur, & découvrit peu après une conspiration formée contre lui par deux Cardinaux. Il fit enfuite prêcher la Croifade contre Selim, Empereur des Turcs, & publia des Indulgences en faveur de tous ceux qui voudroient contribuer à la dépenfe néceffaire pour achever la Bafilique de S. Pierre. C'est à cette occafion que Luther s'éleva en 1518 contre les Indulgences, & qu'il commença à répandre avec éclat les erreurs qu'il avoit puifées dans les Livres de Jean Hus Le Pape, après avoir eflaïé en vain de ramener cet Héréfiarque par la douceur, publia une Bulic contre lui le 15 Juin 1520, qui commence par ces mots du Pleaume 73: Levez-vous, Dieu, défendez voire caufe, &e. Il le frappa d'anathême lui & fes Secateurs, dans une feconde Bulle dus Janvier 1521, & fe ligua enfuite avec l'Empereur Charles Quint pour chaffer les François de l'Italie. il m. à Rome le prem. Déc. 1521, à 44 ans. Jamais Pape ne favorifa avec plus de zele les Arts & Tes Sciences. Il fe faifoit gloire d'être ami de Pic de la Mirande, de Marfille Ficin, de Jean Lafcaris, de Chriftophe Landi, de l'Ariofte, & des autres Sav. C'est à lui princip. qu'on doit attribuer la renaiffance des BellesLettres en Ital. Il n'épargna ni foins, ni dépenfes pour recouvrer les anc. Manufcrits & pour en procurer de bonnes Eiit. Il favorifa furtout les Poètes & les Perfonnes d'efprit & de bon goût. On lui reproche néanmoins d'avoir trop aimé les plaifirs, la chaffe, & les dépenfes exceffives. Jove a écrit fa vie. Adrien VI fut

fon Succefleur.

Ancien ou le Grand, Empereur d'Orient, parvint à l'Empire après Marcien, par le crédit du Patrice Aspar, le 7 Févr. 417. Il fut couronné par le Patriarche Anatole, & c'est le premier Empereur qui reçut la Couronne des mains d'un Evêque. Leon fit paroître beauc. de zele pour la Relig. Catholique, & autorifa le Concile de Caicedoine contre les Eutychiens, ce qui lui fit donner de gr. éloges par S. Leon & par les Evêques d'Orient. Il conclut la paix avec Valamer, Général des Goths, en 461, retira l'année fuivante Eudoxie des mains de Genseric, & fit la guerre aux Vandales en 467. Le fuccès de cette guerre ne fut point heureux par la perfidie de Bafilifque. Il fit m. en 471 Afpar avec fon fils Ardabure, & m. lui même le 26 Jany. 474. II eut pour Succeffeur Leon le Jeune, fon petit fils.

LEON le Jeune, fils de Zenon, & d'Ariadne, fille de Leon 1, fuccéda à fon Ayeul en 474, à l'âge de 6 ans; mais Zenon, fon pere, regna d'abord fous le nom de fon fils, & fe fit enfuite déclarer Empereur au mois de Févr. de la même année; le jeune Leon m. au mois de Nov. fuivant, & Zenon demeura feul Maître de l'Empire.

LEON III 'Ifaurien, Empereut d'Orient, illu d'une famille obfcure, parvint à l'Empire après Théodofe III, le 25 Mars 717. Il défendit avec valeur la ville de Conftant. affiégée par les Sarazins, & s'éleva enfuite avec fureur contre le Culte des faintes Images. Il exila S. Germain, Patriarche de Conftantinople, qui avoit ofé lui résister à ce fujet, & fut excommunié par les Papes Grégoire II & Grégoire III. Il perfé." cuta les Savans, abolit les Écoles des Saintes Lettres, fit brûler la Bibliothèque de Conftantinople, & mourut le 18 Juin 741, après un regne malheureux de 24 ans. Conftantin Copronyme, fon fils, lui fuccéda >

LEON XI, (Alexandre Q&avien, de la Maifon de Médicis, Cardinal de Florence) fut élu Pape après la m. de Clément VIII, le prem. Avr. 160s, & m. regretté de tout le mon de, à caufe de fon tate mérite le 27 du même mois, à 70 ans, Paul V lui fuccéda.

LEON I, de Thrace, furnommé

LEON IV, furnommé Chazare, Emper. d'Orient, fuccéda à Conftantin Copronyme, fon pere, en

775. Il fut comme fes prédéceffeurs, gr. perfecuteur des faintes Images, & m. le 8 Sept. 780. Il eut pour fucceffeurs Conftantin & Irene.

LEON V. l'Arménien, fut proclamé Empereur d'Orient à la place de Michel Curopalate en 813. Il remporta une céleb. victoire fur les Bulgares, & fe fit enfuite détefter par les cruautés & par fon animofité contre le culte des Images. Il fut matfacré la nuit de Noel en 820, & eut pour fuccefleur Michel le Bégue.

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LEON VI, Empereur d'Orient, furnommé le Sage & le Philofophe, fuccéda à Bafile le Macédonien, fon pere, le prem. Mars 886. Il chaffa Photius du Siége de CP. fit la guerre fans fuccès aux Hongrois & aux Bulgares, & m. le 11 Mai 911, ne laillant qu'un fils nommé Conftantin Porphyrogenete, quoiqu'il eût eu femmes. Il fut furnommé le Philo Sophe à caufe de fon amour pour les Lettres, & non à caufe de fes mœurs qui étoient très déréglées. Il fe plaifoit à compofer des Sermons, & il nous en reite pluf. de fa façon. On lui attribue encore, 1. un Traité de Tallique, Livre important pour la connoiffance du Bas- Empire. 2. Novella Conftitutiones, qui aboliffent plufieurs nouveautés introduites par Juftinien. 3. Opus Bafilicon, où l'on a refondu toutes les Loix contenues dans les ouvrages de Juftinien. C'est ce Droit que les Grecs ont fuivi dans la fuire, &c. Alexandre, fon frere, lui fuccéda.

LEON DE BYZANCE, fam. Phi lofophe, natif de cetta ville, fut Difciple de Platon, & s'acquit une gr. réputation par fon efprit & par fa capacité dans les affaires. Les Byzantins l'envoïerent fouvent en Ambaffade vers les Athéniens & vers Philippe de Macédoine; ce Prince voïant qu'il ne pourroit jamais fe rendre maître de Byfance, tandis que Leon auroit part au gouvernement de cette ville envola aux Byfantins une Lettre fuppofée par laquelle ce Philofophe promettoit de lui liyrer la ville de Byfance. Le Peu

ple, trop crédule, ajouta foi à cette Lettre, & courut en furie vers la mailou de Leon. Celui-ci prit la fuite, & strangla pour se dérober à la fureur du Peuple. Il avoit compofé pluf. ouvr. qui ne font point parvenus jufqu'à nous.

LEON, (Jean) habile Géogra phe, natif de Grenade, fe retira en Afrique, après la prife de cette ville, en 1492, ce qui lui fit donner le furnom d'Afriquain. Après avoir longtems voiagé en Europe, en Afie & en Afrique, il fut pris fur mer par des Pirates & abjura le Mahométifme fous le Pape Leon X, qui lui donna des marques fingulieres de fon eftime. 11 m. ve 1526. Il compofa en Arabe la Defcript. de l'Afrique, qu'il traduit enfuite en Italien. Marmol l'a copié prefque par-tout, fans le nommer. On en a une Traduction latine, mais peu fidele, par Jean Florian, & une Traduction françoise par Jean Temporal. Nous avons encore de Jean Leon les Vies des Philofophes Arabes, que Hottinger fit imprimer en latin à Zurich en 1664, fur une copie que Cavalcanti lui avoit envoiée de Florence.

LEON, de Modene, cél. Rabbin de Venife au 17e fiec. eft Auteur d'une excellente Hiftoire des Rits & des Coutumes des Juifs, en Italien, dont la meilleure édit, eft celle de Venife en 1638. Richard Simon en a donné une Traduction francoife. Paris 1674, en 8 vol. in 12.

LEON, Legionenfis ( Aloïfius, ou Louis) fav. Relig. Auguftin fut Profeffeur de Théologie à Sa'amanque, & fe rendit très habile dans le grec & l'hébreu, & dans la connoiffance de l'Ecriture Sainte. Il fut élevé aux principales Charges de fon Ordre, & renfermé enfuite dans une obfcure prifon, étant devenu fupec d'hérélio aux yeux des Inquifiteurs, pour avoir traduit le Cantique des Cantiques en Espagnol. II donna des exemples héroïques de patience & de grandeur d'ame, & fortit triomphant de fa prifon au bout de deux ans. On le retablit

dans fa Chaire & dans fes Emplois, & il m. le 13 Août 1591, à 64 ans. Son principal ouvr. eft un favant Traité en latin, intitulé, de utriuf que Agni typici & veri immolationis legitimo tempore. Le P. Daniel a donné ce Livre en François avec des Réflexions.

LEON, (Pierre Cieça de ) Auteur Efpagnol du 16e fiec. alla en Amérique à l'âge de 13 ans, & s'y appliqua pendant 70 ans à étudier les mours des Habitans du Païs. Il compofa l'Hiftoire du Pérou & l'acheva à Lima en 1550. La premiere Partie de cet ouvr. fut imprimée à Séville en 1553 en Espagnol, in-fol. & à Venife en Italien, en 1557, in-8°. Elle eftimée des Espagnols.

LEON DE CASTRO, V. CASTRO. LEONARD, (S.) cél. Solitaire du Limofin, mort vers le milieu du 6e fiecl. a donné fon nom à la petite ville de S. Leonard le Noblet, à 5 licues de Limoges.

LEONARD D'UDINE, cél. Dominiquain du 15e fiec. ainfi nommé du lieu de fa naiffance, enfeigna la Théologie avec réputation & fut l'un des plus gr. Prédicateurs de fon tems. On a de lui un gr. nombre de Sermons, un Traité de Sanguine Chrifti, & d'autre ouvrages.

LEONARD DE VINCI, V.VINCI. LEONARDI, (Jean) Inftituteur de la Congrégation des Clercs Reguliers de la Mere de Dieu, de Lu. ques, naquit à Decimo en 1541. 11 erigea fa Congrégation en 1583 pour l'inftruction de la jeuneffe, fe fit effimer du Pape Clement VIII, & du Grand Duc de Tofcane, & m. à Rome le 8 Octobre 1609, à 69 ans. Louis Meracci, a éctit fa vie.

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protection de Pulcherie, cette Princefle fut fi charmée de fon efprit & de fa beauté, qu'elle la fit époufer à l'Empereur Théodole le jeune fon frere, en 421.

LEONCE, S.) cél. Evêque de Frejus en 361, mort le premier Décembre vers 450. Il ne faut pas le confondre avec S. Leonce lene, Evêque de Bourdeaux, vers 541, & mort vers $64.

LEONCE, le Scholaftique, Auteur Grec de la fin du 6e fie.. dent on a un Traité du Concile de Calcédoine, & d'autres ouvrages dans la Bibliotheque des Peres.

LEONICENUS, (Nicolas) cél. Médecin, naquit à Lunigo, dans le Vicentin, en 1428. Il fe rendit très habile dans les Belles-Lettres, & enfeigna la Médecine à Ferrare avec réputation pendant plus de 60 ans. Il traduifit le premier les Euvres de Galien en latin, & ne voulut point s'attacher à la pratique de la Médecine. Lorsqu'on lui en demandoit la raifon : Je rends plus de fervices au Public, répondoit-il, que fi je vifitois les malades, puifque j'enfeigne tous les Médecins. Leonicenus fit paroître dans toute fa conduite beauc. de fobriété, de chafteté & de défintéreflement. 11 m. en 1524, à 96 ans. Il attribuoit la vi goureufe fanté dont il jouit jufqu'à la mort, à fa gr. pureté de mours. Il faifoit très bien des vers, & l'on a encore de lui une Traduction latine des Aphorifines d'Hipocrate un Livre intitulé Anti-Sophifta: une Traduction italienne de l'Hiftoire de Dion, & des Dialogues de Lucien & pluf. autres ouvr. eftimés. Les deux Scaligers ont parlé de Leonicenus avec éloge.

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LEONICUS, (Nicolas ) vertueux & fav. Philofophe du 16e fiec. enfeigna à Padoue avec réputation, & m. en 1531. On a de lui une Traduction du Comment. de Proclus fur le Timée de Platon, & d'autres Traduct. latines, dont Erafme & M. Huet font un gr. éloge.

LEONIDAS I, Roi des Lacédé moniens, cél, par sa valeur & par

LE

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fon efprit, défendit le Détroit des
Thermopyles contre l'armée im-
menfe de Xercès, avec 300 h. tule-
ment, l'an 480 avant J. C. Leonidas
& fes Soldats y perdirent la vie;
mais ils y acquirent une gloire im
mortelle. On dit qu'en partant de
Sparte, fa femme lui aïant demandé
s'il n'avoit rien à lui recommander:
rien, lui répondit-il, finon de te re-
marier à quelque vaillant homme,
afin d'avoir des enfans qui me reffem-
blent. Quelqu'un lui aiant rapporté
que l'Armée des Perfes étoit gr.,
que le Soleil feroit obfcurci de leurs
Héches: Tant mieux, dit-il, nous
combattrons à l'ombre. Comme on
lui demandoit pourquoi les vaillans
hommes préféroient la mort à la
vie: c'eft, répondit il, parcequ'ils
tiennent celle-ci de la fortune,& l'au-
tre de la vertu. Il manda à Xercès,
qui lui offroit l'Empire de la Grece
pour le gagner, qu'il aimoit mieux
mourir pour fa Patrie, que d'y com-
mander injuftement. Et comme ce
Prince lui demandoit fes armes, il
lui fit cette réponse fi laconique,
viens les prendre.

LEONIDAS II, Roi des Lacédémoniens, regnoit 256 av. J. C. Il fut chaffé par Cleombrote, fon gendre, & rétabli enfuite.

LEONIN, ou LEEW, Leoninus, (Elbert ou Engelbert ) l'un des meilleurs Jurifconfultes & des plus habiles Politiques du 16e fiec. étoit de l'Ile de Bommel dans la Gueldre. Il enfeigna le Droit à Louvain avec tant de réputation, qu'il fut confulté de toutes les Parties de l'Europe, par le Gr. Seigneur & les Magiftrats des Païs-Bas. Il eut la confiance la plus intime du Prince d'Orange, & ne voulut plus rentrer dans le parti du Roi d'Efpagne, depuis qu'il fe fut déclaré pour la nouvelle République des Etats Généraux, à l'établiffement de laquelle il contribua beauc. Leonin fut fait Chancelier de Gueldre après le départ de l'Archiduc Mathias en 1581, & fut l'un des Ambaffadeurs que les Etats envoïerent à Henti III, Roi de France. Il harangua à la Haye, au nom

LE

des mêmes Etats, le Comte de Leicefter, que la Reine Elifabeth leur avoit envoïé; il fe fit eft mer de ce Comte & lui donna de bons confeils. Ilm. à Arnheim le 4 Déc. 1598, à 79 ans. Il ne fut point Protektant, & ne voulut jamais entrer dans les difputes fur la Religion. On a de lui Corfilia, in fol. Emendationum, five obfervationum l. 7. in-4°. & plusieurs autres ouvrages fur les matieres de Droit, qui font eftimés.

LEONIUS, Poète latin cél dans le 1e fiec. & Chanoine de Paris, sa Patrie, fe fit eumer du Pape Alexandre III, & de Louis le Jeune, Roi de France. On a de lui en MSS. prefque tout l'ancien Teftament en vers. D'autres le font Chanoine de S. Benoît à Paris, & difent qu'il fe fit Chanoine Régulier à l'Abbaie de S. Victor à Paris, où il m. Mais il paroît plus vraisemblable qu'il étoir Chanoine de Paris, comme le prouve M. le Beuf dans fa Differtation fur ce Leonius. Ce n'eft point lui qui a donné le nom aux vers Leonins, puifqu'ils étoient en vogue long-tems avant lui. L'artifice de ces Vers confifte à faire timer l'hémistiche avec la fin, comme:

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Damon languebat Monachus
tunc effe volebat;
Aft ubi convaluit, manfit ut
ante fuit.

LEONORE, (S.) Evêq. Regionaire en Bretagne, au de fiecle.

LEONTIUM, fam. Courtisane Athénienne, s'appliqua à la Philofophie, qu'elle étudia fous Epicure. Elle fut très aimée de ce Philofophe & de fes Difciples, & devint la femme ou la concubine de Métrodore: elle en eut un fils qu'Epicure recommanda aux Exécuteurs de fon Teftament. Métrodore étoit l'un des principaux Difciples de ce fameux Philofophe. Quelques uns croient qu'elle eft la même Leontium qui fut aimée du Poète Hermelianax mais cela n'eft pas certain. Quoi qu'il en foit, elle fit de gr. progrès dans la Philofophie, & compofa un

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Suvr.contre Théophrafte, qui étoit le plus ferme appui de la Secte d'Ariftote, & l'ornement de fon fiecle. Ciceron aflure que ce Livre étoit très *bien écrit. Leontium eut une fille très déreglée, nommée Danaé, qui devint concubine de Sophron, Gounerneur d'Ephèfe, & la confidente de tous les fecrets de Laodice, mais dans la fuite, aïant été caufe de l'évasion de Sophton, que Laodice vouloit faire mourir, elle fut condamnée à être précipitée, & fit paroître beauc. d'impiété en allant au fupplice.

LEONTIUS PILATUS, OU LEON, Difciple de Barlaam, Moine de Calabre, enfeigna la Langue Grecque à Petrarque & à Boccace. Il eft regardé comme le premier des Savans Grecs, à qui on eft redevable de la renaiffance des Lettres & du bon goût en Europe. C'est lui auffi qui enfeigna le premier le Grec en Italie. Il paifa dans la Grece pour en rapporter des Manufcrits, mais il fut tué d'un coup de tonnerre fur la Mer Adriatique, en s'en retournant er Italie. Les uns croient qu'il étoit de Teffalonique, & d autres affurent qu'il étoit Calabrois. Il vivoit au milieu du 14e fiecle.

LEOPARD, (Paul) habile Humanifte du 16e fiec. natif d'fem berg, près de Furnes, aima mieux pafler fa vie à enfeigner dans un petit College à Bergues S. Vinox, que d'accepter une Chaire de Profeffeur Roial en Grec, qu'on lui offrit à Paris. II m. le 3 Juin 1567, à 17 ans. On a de lui en latin 20 Livres de Mélanges, qui font eftimés

LEOPOLD, (S.) furnommé le Pieux, étoit fils de Leopold III, dit le Bel, Marquis d'Autriche, & d'Itte, fille de l'Empereur Henri III. Il fit paroître dès l'enfance un efprit capable d'approfondit les plus hautes Sciences, & beauc. de penchant à la vertu. Il fuccéda aux Etats de fon pere en 1096, & pensa auffitôt à policer les Peuples de fes Etats. Il diminua les Impôts, fe rendit d'un abord facile, & fe fit aimer & chézir de ses Sujets. Són Palais (embloit

être le Temple de la Juftice & le féjour de la vertu. S. Leopold se fignala par fa valeur fous l'Empereur Henri IV, & fuivit enfuite le parti de Henri V, qui lui donna Agnès, sa four, en mariage en 1106. Il eut de cette vertueule Princeffe 18 enfans, huit garçons & dix filles. Elle étoit veuve de Fréderic, Duc de Suate, dont elle avoit eu Conrad, qui fut depuis Empereur, & Fréderic Barberoufe. S. Leopold fit bâtir une Eglife magnifique à 2 lieues de Vienne, fur le Danube, & y établit des Chanoines Réguliers de S. Auguftin. Après la mort de Henri V, il eut des voix pour fuccéder à l'Em. pire; mais l'Election de Lothaire alant prévalu, il fuivit généreuse. ment ce Prince en Italie. Enfin il m. faintement en 1139, & fut canonifé par le Pape Innocent VIII, en 1485.

LEOFOLD 1, Empereur d'Allemagne, étoit fils de Ferdinand III, & de Marie-Anne d'Autriche, fecur de Philippe IV, Roi d'Efpagne. 11 naquit à Vienne le 9 Juin 1640, & fut élu Empereur à Francfort, après la mort de Ferdinand III, fon pere, le 18 Juillet 1658. Il ne voulut jamait courir le rifque des armes, ne fe trouva à aucun fiege ni bataille, &ne parut à la tête d'aucunes troupes. Il foutint néanmoins la guerre par fes Généraux pendant tout fon regne, & eut le bonheur de voir une gr. partie de l'Europe réunie pour le maintenir fur le Trône & lui conquérir des Provinces. Montecuculi, l'un de fes Généraux, ga gna avec le fecours des François la fameufe bataille de S. Gothard fur les Turcs, le 26 Juillet 1664 Trois ans après, l'Emper. fit trancher la tête au Comte de Serin, à Nadafti, à Frangipani & à plufieurs autres Seigneurs de Hongrie, qui étoient fur le point de fe révolter contre lui. Il envoïa en 1671 du fecours aux Etats Généraux contre la France; ce qui attira une rude guerre fur le Rhin, dans laquelle les troupes Impériales furent prefque toujours battues jusqu'à la mort

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