012-8-26H.A..II. ttttttttxx PREFACE. L A connoiffance de foimême & des Etres fenfibles éleve par dégrés jufques à l'Etre fuprême: & cette connoiffance fi digne de nous, la Phyfique nous la donne. Sans s'arrêter à fixer nos regards fur des dehors amufants, ou fur d'agréables illufions, comme quelques efprits paref feux & vains voudroient le perfuader pour faire tout à la fois l'Apologie de l'i gnorance & de la molesse, la Phyfique pénétre dans ce qu'il y a de plus intime en nous 13 elle nous offre nous-mêmes à nos yeux tels que nous fommes; elle dé. couvre l'artifice imperceptible, qui produit l'éclat & la varieté des Couleurs, ou T'harmonie des Sons; enfin, elle dévoile ces refforts fecrets qui préfentent partout à nos Sens, un fpecta. cle qui plaît toûjours; & par-là, jufqu'au milieu des ténébres du Paganisme elle fit reconnoître l'Auteur de l'Univers eft il étonnant, qu'aujourd'hui la plû part des perfonnes, qui ont l'efprit cultivé, montrent tant de penchant pour elle, & qu'elle foit honorée dans les endroits où l'on a quelque goût? L'Antiquité fçut eftimer la Phyfique avant nous; & pendant plufieurs Siécles elle fit feule, ou presque feule, les délices des Sçavans de la Gréce. Socrate, il est vrai, parut la négliger (1): Mais bien-tôt Pla » (1) Socrates fa naturâ involumihi videtur tis...avocaviffe id quod conftat Philofophiam. inter omnes, pri- Cic. Academ.quaft. mus à rebus oc- L. 1. Tufc. quaft. » cultis, & ab ip-|l. 5. ton la dédommagea de l'indifférence de Socrate (1). Et malgré les froideurs de quelques Socrates, qu'elle a rencontrés de temps en temps, elle eft venuë de Siécle en Siécle jufques à nous. En venant de fi loin, la Phyfique a tellement changé, que l'on s'imagine qu'elle n'eft plus la même. Delà deux fortes de Phyfique dans le langage or dinaire des Philofophes, la Phyfique Ancienne & la (1) Plato E-tes repudiabat "gyptum peragra-addifceret. « Cic. vit... poft, Ta- De finibus bonorum & malorum. lib. q. » rentum...ut. » ca.. quæ Socra |