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mier Homme,qui fortit immédia& fi parfait des mains de Dieu même, ait vû dans l'efpace de 930 ans, qu'il fut fur la Terre, tant de Phénomenes, tant 'de chofes merveilleufes & fur la Terre & dans les Cieux fans réfléchir, malgré la curiosité naturelle de l'efprit, fur le rapport des effets & des caufes, qui font la beauté de la Nature ; & qu'il n'ait pas connu, du moins, auffibien que Moffe, la naiffance de l'Univers à laquelle il fe trouva lui-même en personne ?

Voilà donc enfin l'origine de la Phyfique en général, auffi ancienne que l'origine du Monde même.

: Revenons fur nos pas, Arifte : le retour fera prompt. Mais auparavant, remarquons deux chofes :

1. Le premier Homme qui vit,

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pour ainsi dire l'univers fortir des mains du Créateur, vit encore pendant 930 ans les richeffes & les Phénomenes divers que la Terre & le Ciel offroient tourà-tour à fes fens. Mathusalem fils d'Enoch nâquit l'an 687 après la création du Monde, c'eft-àdire, 243 ans avant la mort du premier Homme, & ne finit fes jours que très-peu de temps avant le Déluge, c'est-à-dire l'an 1655 Le Déluge arriva l'an 1656. Noé né en 1056, ou 126 ans après la mort du premier Homme,vécut 950 ans. Il fut donc fur la Terre avec ceux qui avoient vû le premier Homme, & environ 600 ans avec Mathufalem. Après le Déluge, les trois enfans de Noé partagérent la Terre entr'eux. Sem eut l'Afie Méridionale; Japheth, l'Afie Septentrionale jufqu'au Tanaïs, avec l'Eu

rope; Cham, la Syrie, l'Egypte, toute l'Afrique. Noé, qui fut témoin de ce partage, ne mourut que 40 ans après la naiffance d'Abraham.

2. La Physique renferme & la connoiffance des effets sensibles, & la connoiffance des causes fecrettes, qui leur donnent l'être. Il y a cause premiére, causes secondes. La connoiffance des effets fenfibles, c'eft l'Hiftoire naturelle. Joignez à l'Hiftoire naturelle la connoiffance des caufes: c'eft la Phyfique entiére.

Cela fuppofé, revenons rapidement fur les traces de la Phyfique, &, pour ainfi dire, fur la route qu'elle femble avoir tenuë depuis fon origine jusques -ànous. Elle paffa du premier Homme par les mains de ceux qui le virent, & par celles de Noé, jufques aux colomnes élevées avant

le Déluge; & par le moyen des colomnes & de Noé, non feulement aux enfans de Noé, mais jufques à Tharé pére d'Abraham; jufques à Abraham lui-même,' qui put voir affez long-temps Noé. Les enfans de Noé la firent connoître, plus ou moins, dans les contrées qu'ils eurent en partage. Delà, les premiers Rois de la Chine fe fignalérent par l'Aftronomie. Abraham qui defcendit de la Caldée dans la Palestine & en Egypte, y perfectionna le goût de cette fcience; ou plûtôt, il l'y porta. Diodore de Sicile dit que les Caldéens étoient incontestablement les plus habiles Aftronomes, & que nulle part on n'avoit cultivé fi longtemps l'Aftronomie ( 1 ). Et Jo

(1) Caldæos Af-,in eâ verfati fint trologiæ ultra ca-effe peritos. Diodateros, cum diutius ri Siculi rerum ang

fephe affûre que les Egyptiens; avant l'arrivée d'Abraham, ne fçavoient ni l'Aftronomie, ni l'Arithmetique (1).

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Jacob, qui n'ignoroit pas la force de l'imagination des animaux fur le Foetus puifqu'il faifoit naître fes agneaux avec la couleur qu'il fouhaitoit, Job, & Moïfe font affez voir que la connoiffance de la Nature n'étoit pas une fcience toute-à-fait inconnue dans ces pays-là. Cette fcience fuivit les Hebreux`jufques à Jerufalem, où,fans parler

tiquarum lib. 2. cap. jufmodi difciplina-8. p. 58. rum, quæ à Cal(1) Numerorum dæis ad Ægyptios fcientiam & fide-profecta, hinc ad rum benignè illis Græcos

tandem communicavit;nam pervenerunt. Joante Abrahami ad feph. Antiquitafe adventum Egyptum Judaïcarum tii rudes erant hu- lib. 1. cap.8.

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