Imágenes de páginas
PDF
EPUB

TROISIE'ME LETTRE.

ARISTE A EUDOX E.

Arifte s'offre à remonter jusqu'à l'origine de la Ihyfique. Mais il · veut un guide, & que ce guide foit Eudoxe.

J

'Ai vû la Physique Nouvelle dans vos entretiens, Eudoxe ; & je lui trouve des graces chez les Phyficiens modernes : eft-il étonnant que je fois prévenu pour elle ? L'Ancienne Phyfique peut avoir fes agrémens, toute ancienne qu'elle eft: mais je n'ai guére pû la connoître encore que fur le rapport de quelques Phyficiens récents. Les anciens Phyficiens, je ne les ai vûs qu'en peinture : & on lesa peints avec

des

des traits un peu trop févéres pour toucher des perfonnes de mon âge.

Néanmoins, en cherchant le vrai, j'aurois regret de donner la préférence, aux dépens de la vérité. Je veux fçavoir le prix de chaque chofe. Le deffein en eft formé: je vais jufques à la fource de la Phyfique. Mais voudriezvous, Eudoxe, que j'effayaffe de le faire feul? ce feroit m'expofer: à m'égarer dans des pays inconnus au travers des épines & des écueils, parmi les Latins, & au milieu des Grecs mêmes. Il me faut un guide, & vous dirigerez. mes pas. Je dois à vos entretiens la connoiffance de la Physique Nouvelle. Vous me ferez connoître, du moins par lettres, la Phyfique Ancienne, & les rap ports que l'ancienne & la nou velle ont enfemble.

[blocks in formation]

Ma curiofité feroit piquée, ce femble, de voir d'abord dans une belle & longue lettre l'antiquité de la Physique en général; puis la fuite & le caractére des principaux Phyficiens. Ne craignez jamais, Eudoxe, que vos lettres foient trop-longues. Je les trouverai toûjours trop courtes: car je fuis avec beaucoup de refpect, mais en même temps avec toute l'estime poffible, &c.

368 3698 9836 +38

QUATRIE ME LETTRE.

EUDOXE A ARISTE.

Eudoxe conduit rapidement Arifte en idée jufqu'à la fource de la Phy fique en general: mais avant que de faire obferver en détail les rapports de l' Ancienne & de la Nouvelle, comme il faut parler des principaux Phyficiens, foit an ciens, foit modernes 5. on en promet l'idée, les caractères, la fuite.

V que

Solvor eiókerdi, upen

Ous voulez donc, Arifte nous effayons de dév couvrir d'abord d'antiquité de la Phyfique en général,&que jep remonte avec vous, comme par degrés, jufques à l'origine la plus reculée de cette fcience. Ce font bien des Siècles & des Pays à par

courir en idée mais les efprits vont rapidement, lorfqu'ils vont de concert, que l'amour de la · Vérité les pique & les guide & que l'amitié fe trouve de la partie. Commençons notre recherche.

[ocr errors]

Il faut avouer que la Phyfique parut le dernier Siécle fur l'Horifon avec des graces nouvelles, & avec un air de nouveauté. Mais enfin,les Siécles précédents, on l'avoit vûë avec quelque plaifir, fous des dehors & des noms différents. Elle étoit tantôt Platonicienne, tantôt Péripateticienne,quelquefois revêtuë, pour ainfi dire, des couleurs des Sectes diverfes. Au treiziéme fiécle, faint Thomas lui fit honneur. On fçait que Remond-Lulle, employa la Chymie, pour en pénétrer les fecrets; & il eft difficile de s'éten-" dre davantage fur ce qui la re

i

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »