Imágenes de páginas
PDF
EPUB

4.58.

bé entre les mains de Monfieur Ri gord, qui a fait fur cette Médaille une fçavante Differtation. L'Agrippa Céfar, troifiéme fils de M. Agrippa & de Julie, adopté par Augufte avec Tibere, & qui eft au Cabinet de Monfieur de Seignelay, eft unique & vaut par conféquent tout ce qu'on veut. On en voit un grec au Cabinet

du Roi.

[ocr errors]

V. Encore que l'on trouve de tems en tems des Médailles que l'on ne connoiffoit point auparavant, & qui d'abord paffent pour uniques; néan moins réguliérement parlant, les Médailles dont le Type eft extraordinai re, & dont les Antiquaires n'ont jamais parlé, peuvent paffer pour fufpectes; parce qu'il n'eft pas à préfumer qu'elles fe foient pû dérober si long-tems, à la connoiffance des Antiquaires, & de tant de perfonnes intereffées à publier ces fortes de découvertes. Ainfi il en faut examiner foigneufement le métal & la fabrique, & ne pas donner aifément dans le piége que les Brocanteurs fçavent tendre aux nouveaux Curieux.

VI. La maniére de ranger les Cabinets dépend de l'inclination de cha

que particulier, & du nombre de Médailles qu'il poffède. Il n'y a guéres que les Princes qui puiffent avoir des Cabinets complets; c'eft-à-dire, où l'on voye toutes les différentes fuites, dont nous avons parlé dans la premiere & dans la troifiéme inftruction. Ainfiil faut se borner à quelques-unes, & fur-tout prendre garde à ne point mêler les métaux ni les grandeurs. La tentation eft grande; mais quand on ne veut point gâter fon Cabinet, il faut avoir le courage d'y réfilter.

[ocr errors]

Sur les Médaillons.

p.59.

[ocr errors]

60.

1. On convient que les Médaillons p. 59. n'ont jamais fervi de monnoye, le travail en étant trop exquis, & le volu me trop incommode: Ainfi c'est de cette espèce de Médailles, qu'il faut entendre ce que Suetone dit d'Augufte, que pendant les Saturnales il prenoit plaifir à faire des préfens à fes Favoris, & à leur donner entr'autres chofes, Nummos omnis nota etiam veteres, Regios & peregrinos. De-là vient que ces fortes de pièces n'ayant jamais été dans le commerce, font ordinairement mieux confervées que les Médailles communes.

p.60.

II. On prétend que jufqu'à l'Em÷ pire d'Hadrien, le Sénat a eu le pouvoir de faire frapper les Médaillons de bronze, auffi bien que la Monnoye, & que c'eft pour cela, que , que jufqu'à ce tems-là on y voit le S. C. On veut qu'Hadrien curieux de ces fortes de Monumens, pour les rendre plus précieux, fe foit attribué à lui feul le pouvoir d'en faire fabriquer; & pour foutenir ce fentiment, combattu par de certains Médaillons, qui depuis Hadrien portent le S. C. comme ce-Bag. 204. lui de M. Aurele, rapporté par Monfieur Vaillant, & ceux de Decius que tout le monde connoît: On dit que ces Médaillons ne font proprement que des Médailles de grand bronze, un peu plus fortes que les ordinaires, & que Décius ayant eu la bonté de remettre au Sénat la puiffance de Tribun, celle de Cenfeur, celle de Proconful, & quelques autres Titres que lès Empereurs avoient réunis dans leur perfonne: il lui rendit peut-être auffi 2.p. 443. 443. celui de frapper des Médailles, qu'Ha drien lui avoit ôté. Mais par malheur, tout cela préfupofe comme un principe incontestable, que les Empereurs avoient laiffé au Sénat le pou

;

voir de battre toute la Monnoye de bronze, & ne s'étoient réfervé que celle d'or & d'argent. Or les difficultés qu'il faut réfoudre pour foutenir ce principe, font voir.combien il est dangereux, ainfi que nous avons dit, d'avancer des propofitions générales en cette matiére: car outre ce que nous avons remarqué dans l'inftruction V. que je ne répéterai point ici s'il étoit vrai que le Sénat eût fait battre toute la Monnoye de bronze, & l'eût fait marquer du S. C. d'où vient que le petit bronze ne porte point communément cette marque ? L'on ne peut en donner aucune bonne raifon; car elle conclurra toujours ou trop ou trop peu. Trop fi l'on en veut inférer que le S. C. devroit être fur toutes les Médailles; trop peu, fi l'on en veut conclure qu'il ne devroit être fur au

cunes. Eh! dire de la qualité que p. 62.

que

prennent indifféremment les Triumvirs Monétaires fur les Médailles. Auro, Argento, Eri, Flando, Feriundo? Ceux du Sénat n'auroient ofé la prendre pour l'or, ni pour l'argent; ceux des Empereurs n'auroient ofé la prenpour le bronze. Il faudroit donc faire voir que les Directeurs des Mon

dre

qu'il

noyes ont effectivement changé de Titre, fuivant le métal de la Monnoye qu'ils faifoient frapper, & pouvoir en marquer diftinctement le tems & la raifon:ce qui n'eft pas aifé de faire.

III. On connoît les Médailles par le volume; j'entens par l'épaiffeur, par l'étendue, par le relief, & par la groffeur de la tête ; de forte que fi quelqu'une de ces qualités y manque, ce n'eft plus au lieu d'un Médaillon qu'une Médaille de grand bronze; cela s'entend du haut Empire; car dans le bas Empire, dès que la Médaille a plus d'étendue, ou plus de relief que le moyen bronze ordinaire, on la fait paffer pour Médaillon. J'excepte, pour l'épaiffeur, & pour le relief, les Médailles Contorniates, qui n'ont ni l'une ni l'autre de ces deux qualitez, & qui ne laiffent pas de paffer la plûpart pour Médaillons.

IV. On ne trouve que très-peu de Médaillons d'argent battus en Italie, qui foient du poids de quatre dragmes. Il n'y a eu que les Grecs qui nous ayent donné communément des Médaillons de ce volume, foit de leurs Villes, foit de leurs Rois, foit des Empereurs. Monfieur Vaillant rapporte dans fon

« AnteriorContinuar »