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ΑΙΕΙ ΓΗΡΑΣΚΩ ΠΟΛΛΑ ΔΙΔΑΣΚΟΜΕ

OUVELLES

DECOUVERTES

DANS

LA SCIENCE

DE S

MEDAILLES.

ES belles connoiffances dont on a formé les Sciences & Arts, ne fe font pas prefen-.. tées à l'efprit des hommes,

ni tout à la fois, ni toutes en un mê

me- temps, ni toutes à une même perfonne, ni toutes affez clairement développées, pour fe trouver d'abord dans leur dérniére perfection. L'étude, le travail, la réflexion, l'expérience des différentes perfonnes qui fe font appliquées à la connoiffance des chofes, les ont perfectionnées avec le temps, & ce que l'œil d'un feul n'a pû appercevoir tout d'abord, s'eft enfin découvert par les yeux de plufieurs, qui fe font attachéz à le confidérer avec une plus conftante attention.

Ce n'eft point pour flatter notre fiècle, ni pour lui donner une aveugle préference fur les fiécles pafféz, que je dis qu'on doit avouer que les Sciences & les Arts y font dans un dégré de perfection, où l'on n'avoit encore pû les conduire. Je fçai le refpect qu'on doit aux grands Génies, qui en ont été les premiers Inventeurs, & qui fans avoir de guide, ont tracé les chemins que leurs fucceffeurs n'ont fait qu'applanir, & rendre plus praticables. J'ai peine à fouffrir l'odieuse comparaison qu'on fait des Anciens & des Modernes; & j'entre avec plaifir dans le fentiment du fçavant Italien, qui a entrepris de combattre

l'orgueil & la préfomption de ceux, qui donnent fans façon à notre fiécle l'avantage fur tous ceux qui l'ont précédé. C'est dans un petit Ouvrage qu'il intitule l'Aujourd'hui détrompé Hoggidi Difinganno.

Mais fans entrer dans une conteftation qui ne devroit pas, ce me femble, partager les Sçavans, il me fuffic de dire que les Sciences & les Arts, cultivéz dans notre fiècle avec plus d'application que dans les précédens, font heureufement arrivées à ce haut point de jufteffe, où elles n'avoient point encore été conduites.

Je ne veux pour juftifier ma penfée, m'arrêter qu'à la Science des Médailles, qui comme toutes les autres a eu fes commencemens & fes progrès durant les deux derniers fiécles & qui depuis cinquante ans principalement, s'eft merveilleusement perfectionnée. Il eft aifé par la fimple lecture des Ouvrages qui ont paru fur cette matiére, de faire remarquer combien les derniers qui ont écrit ont d'avantage fur ceux qui les ont précédez, & combien l'on a découvert de myfteres, dont les Auteurs plus lus anciens n'avoient pas les premiéres idées.

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Je ne prétens point donner d'at-teinte à la gloire de ceux qui ont entrepris les prémiers, d'expliquer les Médailles antiques, qu'ils avoient ou ramaffées eux-mêmes dans leurs Ca-binets, ou tâché d'expliquer, pour. la fatisfaction de ceux qui en avoient fait des fuites. Je veux qu'on leur ait: obligation, même de celles qu'ils n'ont pas affez heureufement expliquées :: pourvû qu'on convienne qu'il n'y a pas de comparaifon à faire, entre les› connoiffances que nous ont données Hullius Nonnius, Hufius, Strada, Erizzo, Occo, Hemmelarius, Vico, Paruta: & femblables avec ce que nous ont appris Patin, Mezzabarba, Vaillant, Morel, Spanheim, & ceux qui ont écrit depuis les trente derniéres années, qu'on s'eft appliqué non-feulement à faire des Cabinets, plus amples & plus, curieux qu'il n'y en avoit jamais eu ;; mais encore à en expliquer toutes les Médailles, avec une érudition & une exactitude incomparablement plus grande.

Ce feroit trop embraffer embraffer, que , que d'en vouloir donner la preuve, par un dénombrement général de toutes les Médailles que les Anciens ont laiffées, ou

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