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fans explication, ou avec des explications peu heureuses: J'aime mieux me borner à un certain nombre de nouvelles explications, dont les Sçavans ont été le plus frappéz, & qui ont été plus univerfellement applaudies. J'aurois bien voulu y mettre un ordre méthodique pour en rendre l'ufage plus facile; je ne fçai fi l'on fera: content de celui que j'ai fuivi. Je le foumets avec une entiére déférence au jugement des Sçavans.

NOUVELLES DECOUVERTES..

SECTION

PREMIER E.

Pour l'explication de certaines Lettres Initiales, qui jufqu'à nos jours étoient demeurées inconnues.

M KI A. M.

ces

§. I. Perfonne n'avoit expliqué ce que vouloit dire, fur une Médaille du Roi de Cappadoce Ariarathes lettres MKIA. On apprend que c'eft une Médaille frappée à Céfarée: l'onzième année de ce Roi. Ainfi il

faut Malaxa Kamadoxías. An. XI.car Céfarée portoit encore fon ancien nom. De-là même on a découvert que le monograme d'une Médaille de Mithridate Eupator. MS. eft MAZAKA.

REM ARQUE.

§. I. Les deux Médailles dont il eft queftion dans cet article, ont été décrites & expliquées par le P. Hardouin (1), dont le P. Jobert adopte ici le fentiment. Je ne crois pas que la Médaille d'Ariarathe ait jamais été gravée mais pour celle de Mithridate, on la trouvera dans l'hiftoire des Rois du Pont (2) de M. Vaillant, & dans le grand Ouvrage de M. Spanheim (3). Il s'agit à préfent d'examiner fi les lettres MK, ou le Monogramme MK, fignifient certainement Mazaca, dans l'une & dans l'autre de ces Médailles. Il eft fans doute très vrai-femble que les Monnoyes d'Ariarathe ont été frappées à Mazaca capitale de fon Royaume : il pourroit même fe faire qu'on y en eût frappé au coin de Mithridate Eupator, qui s'empara plus d'une fois de la Cappadoce comme on peut le voir dans l'abrégé de Tite-Live (4), dans Appien (s), & dans Juftin (6). Mais d'un autre côté le Mono

(1) Hard. Numm. Pop. Opp. Sel. p. 41. 42.
(2) Vaill. Hift. Reg. Font.T. II. p. 181.
(3) Spanhem de Praft. Num. T. 1. p. 48 3.
(4) Epit. Liv. 1. LXXVI.

(5) Appian. Mithridatic.

( 6 ) Jußin. 1. XXXVIII. 6. 1. 2. 3.

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gramme MX, fe rencontre auffi dans le champ d'une Médaille de Mithridate Evergéte, pére de Mithridate Eupator (1), quoique ce Prince n'ait jamais été maître de la Cappadoce, & qu'il n'ait par conféquent jamais eu droit de faire battre Monnoye à Mazaca. L'explication propofée par le P. Hardouin, n'eft donc pas fans difficulté, puifque le Monogramme qu'il a rendu par le mot de Mazaca, ne fe trouve pas moins fur les Médailles d'un Roi qui n'a jamais été maître de cette Ville, que fur celles de fon fucceffeur › qui l'a comptée pendant quelque tems, au nombre de fes conquêtes, (1) Vaill. ub. fupr. p.61.

F. C.

§. II. On avoit ignoré la fignification de ces lettres F. C. fur une Médaille de deux Triumvirs, Antoine & Octavius Céfar. On les a expliquées naturellement par rapport au Vaiffeau qui y eft gravé, & à la marque de la Sicile, qui s'y rencontre, M. Oppius Capito Propratore Prafectus Claffis Frumento convehendo. On fçait que Rome tiroit de la Sicile une trèsgrande quantité de bled qu'on en avoit grand befoin dans ces temslà, & qu'il falloit avoir une flotte pour escorter les bâtimens de charge, afin qu'ils ne fuffent point enle

,

véz par les ennemis. Voilà deux Ini tiales parfaitement expliquées.

REMARQUE.

S. II. Quoiqu'en dife le P. Jobert il n'eft pas certain que les deux lettres Initiales F. C. ayent été bien expliquées jufqu'à présent.Nous connoiffons plufieurs Médailles d'argent de Marc Antoine au revers defquelles on lit L. BIBV. M. F. PRAEF. CL. F. C. L. ATRATINVS AVG. PRAEF. CL. F. C. & M. OPPIVS CAPITO PROPR.PRAEF. CL. F. C. Le Type qui eft le mêmefur ces différentes Médailles, représente un Navire, & elles paroiffent toutes avoir été frappées en Sicile mais pour nous convaincre qu'on a parfaitement découvert le fens de la Légende, il faudroit prouver r. qu'il y avoit une Flotte uniquement destinée à faire la traite des grains de Sicile 2°. qu'on tiroit des bleds de cette Isle, pour fournir à la fubfiftance d'Aléxandrie, Antoine réfidoit, lorfque ces Médailles ont été frappées 3°. Qu'on donnoit le titre de Propréteur au Commandant de cette Flotte qni ne devoit être compofée que de Vaiffeaux Marchands; 4o. Il faudroit enfin jus tifier par quelque expreffion femblable, tirée: des bons Auteurs, qu'on difoit en Latin PraFectus claffis frumento convehendo, pour défigner le commandant d'une Flotte destinée au tranfport des grains. Jufqu'à préfent j'ai cherché inutilement des exemples, qui autorifent cette façon de parler, elle me papoîtroit cependant plus Latine que celle-ci,

:

qu'un fçavant Antiquaire a voulu lui fubftituer il y a quelques années, PRAEFectus CLaffis Federatarum Copiarum. En effet quoiqu'on dife en Latin Navales copie comme Terreftres copia; on n'a jamais dit Claffis copiarum, non plus qu'exercitus copiarum. Ces fortes d'interprétations ne méritent donc pas le nom de découvertes puifque rien ne peut dispenser un Sçavant qui explique un Monument Antique, de le faire parler correctement. Je ne donnerois pas même ce nom à l'explication de Meffieurs Vaillant,, Morel, & Havercamp, qui lifent PRAEFectus CLaffis Fieri Curavit; car ou ils entendent par là que Bibulus Atratinus & Oppius ont fait faire le Vaiffeau représenté fur la Médaille, ou ils croyent que ces trois Lieutenans d'Antoine ont fait frapper la Monnoye fur laquelle leur nom eft gravé. Onoppofe au premier fentiment une Médaille d'argent des Familles Cacilia & Eppia, ou l'on lit EPPIVS LEG. F. C. des deux côtés de la figure d'Hercule, fans qu'il paroiffe que ces deux derniéres lettres ayent aucun. rapport au Type; on ajoute qu'il n'eft pas aifé de croire que la Flotte d'Antoine eût reçu tant d'échecs, qu'il ait fallu que trois Commandans ayent pris foin de la rétablir fucceffivement. Si c'est à la Médaille même qu'on applique les deux lettres F. C. alors il faut chercher un autre mot que Fieri qui n'eft pas convenable au fujet. Si on li foit Feriendum Curavit en fous-entendant Nummum, l'expreffion feroit plus Latine, & pourroit s'entendre également des Commandans de la Flotte d'Antoine, & d'Eppiuss

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