Imágenes de páginas
PDF
EPUB

y

[ocr errors]

teur, aucun Monument, ne donne à Carteia les noms d'Augufta Julia, & d'ailleurs la Famille Pedecaa ou Peducaæa eft connuë parmi les Familles Romaines; ainfi Q, PEDECAI CARTEIA, c'eft le nom du Magiftrat, joint à celui de la Ville qui a fait frapper la Médaille. On doit encore moins s'en rapporter à M. Haym, lorfqu'il prétend que Carteia, & Julia Traducta n'étoient qu'une même Ville, pui que Pomponius Mela (1) les diftingue expreflément; cet Antiquaire a fait une nouvelle faute en affurant qu'une autre Médaille de Carcia a été frappée fous Jules Célar, parce qu'on lit au revers IIIÏVER DO; & que les Quatuorvirs Monétaires ont été établis par ce Dictateur, & fuppriméz enfuite fous Augufte. Il ne s'agit point du tout dans la Médaille de Carteia, des Officiers de la Monnoye de Rome, mais des Magiftrats qui gouvernoient la Colonie; on fçait que les prémiers Magiftrats Municipaux, portoient le nom de Duumvirs dans les Villes où on n'en élifoit que deux, & qu'ils s'appelloient Quatuorvirs dans les Villes où il y en avoit quatre; tels étoient les prémiers Magiftrats de Clunia autre Ville d'Efpagne, comme on le voit fur des Médailles de Tibére ( 2 ), & tels devoient être ceux de Carteia, ce qui explique parfaitement la Médaille de Monfeur Haym.

(1) Pomp. Mel. L. II. c. 6.

(2) Vaill. Num. Col. T. I. p. 72€ 734°,

[ocr errors]

l'Hercule Egyptien, ajoute (1) que fes os y avoient été enfevelis. Nous avons la figure de cet Hercule adoré à Cadix, fur une Médaille d'Hadrien rapportée par Tristan ( 2 ). Le Dieu y paroît debout & nû, tenant de la main droite fa maffue, & de la gauche un globé fur lequel font tracéz trois petits cercles, qui défignent les trois parties du monde connue's pour lors derriére la fi-' gure d'Hercule eft un Navire, & devant lui un fleuve couché tenant deux rofeaux; on lit dans le champ de la Médaille HERculi GADITano. Les deux Médaillons que j'ai citéz, prouvent que Cadix étoit un Municipe dès le tems d'Augufte, & Dion (3) nous apprend que ce titre lui avoit été donné par Jules Célar. Gaditanis etiam univerfis civitatem dedit, quam deinde populas rátam effe juffit; auffi en eft-il parlé comme d'un Municipe, dans une Lettre d'Afinius Pollio à Cicéron (4), & par conféquent on ne fçauroit attribuer à Cadix aucune des Médailles, où on trouve Colonia Augufta Julia. Haym dans fon Teforo Britannio (5), a voulu auffi donner le nom d'Augusta Julia, à Carteia Ville de la Bétique. Il s'eft uniquement fondé fur une Médaille, où l'on voit d'un côté la tête de Jupiter couroné de lauriers, & au revers un Dauphin, avec Cette Légende Q. PEDECAI. CÂRTEIA qu'il explique par Quintio PEDE Colonia Augufta Julia CARTEIA. Mais aucun Au(1) Pomp. Mel. L. III. c. 6.

(2) Trift. Comm. Hift. T. I. p. 480. (3) Dio. L. XLI. p. 164.

(4) Cic. Fam. L. 1. 3.

(s) Haym, Tef. Br. T. I. p. 258.

[ocr errors]

teur, aucun Monument, ne donne à Carteia les noms d'Augusta Julia, & d'ailleurs la Famille Pedecaa ou Peducea eft connuë parmi les Familles Romaines; ainfi Q. PEDECAI CARTEIA, c'est le nom du Magiftrat, joint à celui de la Ville qui a fait frapper la Médaille. On doit encore moins s'en rapporter à M. Haym, lorfqu'il prétend que Carteia, & Julia Traducta n'étoient

[ocr errors]
[ocr errors]

qu'une même Ville puifque Pomponius Mela (1) les diftingue expreflément; cet Antiquaire a fait une nouvelle faute, en affurant qu'une autre Médaille de Carreia a été frappée fous Jules Cétar, parce qu'on y lit au revers IIIIVIR DO; & que les Quatuorvirs Monétaires ont été établis par ce Dictateur, & fuppriméz enfuite sous Âugufte. Il ne s'agit point du tout dans la Médaille de Carteia, des Officiers de la Monnoye de Rome, mais des Magiftrats qui gouvernoient la Colonie; on fçait que les prémiers Magiftrats Municipaux, portoient. le nom de Duumvirs dans les Villes où on n'en élifoit que deux, & qu'ils s'appelloient Quatuorvirs dans les Villes où il y en avoit quatre; tels étoient les prémiers Magiftrats de Clunia autre Ville d'Espagne, comme on & le voit fur des Médailles de Tibére ( 2 ), tels devoient être ceux de Carteia, ce qui explique parfaitement la Médaille de Mon fieur Haym.

(1) Pomp. Mel. L. II. c. 6.

(2) Vaill. Num. Col. T. 1. p. 72, 739,

§. XIV. On n'avoit pû deviner le 2. qui fe trouve fur la Médaille d'A myntas, qui eft le plus ancien Roy de Macedoine dont on ait les Médail les, qui regnoit environ l'an 230. de la fondation de Rome. On l'a expliqué par zaμíwv, à cause du nom de Po lycrate qui s'y rencontre, & qui regna à Samos.

REMARQUE.

S. XIV. Notre Auteur confond ici deux' Médailles très-différentes. Le P. Hardouin dans fa Chronologie de l'Ancien Teftament(1), cite une Médaille d'argent d'Amyntas, où l'on voit d'un côté la tête de ce Prince âgé au moins de 60 ans ; au revers un cheval Theffalien, & pour Légende AMYNTA, elle eft dans le Cabinet du Roi. Le P. Hardouin ajoute qu'Amyntas avoit commencé de régner dix ans avant la mort de Polycrate, arrivée fuivant Pline l'an 230 de Rome. Le même Antiquaire dit enfuite qu'ily' a dans le Cabinet du Roi une Médaille fur laquelle la lettre E, fignifie Zauior, & п0-ATKPA Polycrate Tyran de Samos. Ce n'eft donc point fur la Médaille d'Amyntas, que le P. Hardouin a'lû le E, qu'il interprête (1) Hand Opp. Sel p. 572.

[ocr errors]

Σαμίων Exμr, & par conféquent le P. Jobert a tort de fuppofer ce fait, & de faire entendre que perfonne jufqu'au P. Hardouin n'avoit pu découvrir le fens de cette Lettre, puifque le P. Hardouin eft le premier & même le feul Antiquaire, qui ait fait mention de la Médaille de Polycrate.

SECTION SECONDE,

Pour remplir les mots Abrégéz.

SAL

&.

§. I. On ne pouvoit convenir de la fignification de ces trois lettres SA L. qui fe trouvent fur une Médaille de Sextus Pompeius, tout le monde étant accoûtumé à les croire Salus ou Saluti. On a mis les Antiquaires d'accord en leur apprenant qu'il falloit lire Sal duba, Sarragoffe, parce qu'en ce temslà elle retenoit fon premier nom, ne s'appelloit pas encore Cafar-Augufta, comme elle a fait depuis. PIETAS COS Confulis, y fait allufion au nom de Pompée, qui fe nommoit Magnus Pius, & marque en mêmetemps les foins qu'il fe donnoit pour la République, pendant les troubles dont elle étoit agitée, durant les guer

« AnteriorContinuar »