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res Civiles de Jules-Céfar, & de Pom pée, Chefs des deux Partis.

REMARQUE

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S. I. Meffieurs Patin, Vaillant, & Mozel ont rapporté parmi les Médailles de la famille Pompeia, celles cù l'on voit d'un côté la tête du Grand Pompée, & pour Légende SEX. MAGN. PIVS. IMP. SAL ; ou MAGNVS. IMP. SA; au revers PIETAS, avec le Type de la Piété, représentée par une femme debout, qui tient d'une main un rameau de laurier & de l'autre une hafte fans fer. Le mot SAL, eft le feul qui puiffe caufer quelque difficulté dans cette Légende; mais l'explication fuivie par le Pere Jobert, femble fuppofer que les Médailles où elle fe trouve ont été frappées dans le tems de la Guerre civile entre Jules Célar & le Grand Pompée. Cependant fi l'on fait attention au prénom SEXtus, qui fe lit fur quelques-unes de ces Médailles, on fera forcé d'avouer, qu'elles ont été frappées du tems de Sexte Pompée, qui y a fait graver la tête de fon pére. Or cela étant il n'eft pas poffible que le mot SAL défigne la Ville de Salduba en Espagne; car outre que les Villes d'Efpagne n'ont jamais frappé de Médailles en argent, chacun fçait que l'Efpagne n'étoit point foumife au pouvoir de Sexte Pompée, & qu'elle obéiffoit aux Triumvirs fes ennemis. Quelqu'un a prétendu que Pompée le fils, étoit appellé IMPerator SALacius, parce qu'il commandoit fur mer

mais dans quel Auteur Latin trouve-t-on le

mot Saliacus, pour fignifier Marin? Nous Salarius connoiffons à la vérité une Déeffe Maritime nommée par les anciens Salacia; mais il ne s'enfuit pas de-là que ce nom propre foit devenu une épithéte générale, & nous n'avons aucun droit aujourd'hui de groffir nos Dictionnaires Latins, de tous les mots qui ne devroient leur naiffance qu'au défir d'expliquer des abbréviations, qui font des énigmes pour nous. Je croirois qu'il feroit plus fage de s'en tenir à l'explication com mune du mot abrégé SAL. par SALus, Sexte Pompée a peut-être voulu placer fur une feule Médaille, le nom des deux Divinitéz aufquelles il fe croyoit redevable de fa confervation, la Déeffe Salus, & la Piété. On ne doit pas même être furpris que SALus, paroiffe au premier coup d'oeil ne former qu'une feule Légende avec les noms de Pompée, à la fuite defquels on l'a placé. On trouve de même dans les Médailles des familles Memmia & Pomponta les noms de QVIRINVS, & de MVSA, joints à ceux de C. MEMMI. C. F; & de Q. POMPONI. Le Sçavant Perizonius a déja cité (1) ces exemples, on en trouvera plufieurs autres dans fon Livre qui mérite d'être confulté.

(1) Periz. Differt. Triad. p. 247. feqq.

ΚΑΤΑΔΟΥΛΩΣ

§. II. Il. y a une Médaille d'argent de Marc-Antoine, avec ces mots, M.

ANT. APMENIAN KATAAOYANE. Perfonne n'avoit fuppléé ce qui manque au dernier mot, on l'a fait, en lifant Μαρκος Αντώνιος Αρμενίαν Κατα Souλwoas, Armenia fubacta. On n'a pû en difconvenir, & l'on s'eft étonné de ce qu'on avoit été fi long tems à s'appercevoir, d'une chofe fi aifée à deviner, puifque l'on avoit fur les Médailles Latines Armenia devicta.

REMARQUE.

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S. II. Cette Médaille d'argent de M. Anboine a été gravée dans les Faftes de Goltzius voit la tête de ce Triumvir avec ; on y cette Légende, M. ANT. APMENIAE KAΤΑΔΟΥΛΩΣ; au revers la tête de Cléopatre voilée ΚΛΕΟΠΑΤΡΑ ΑΡΜΕΝΙΑΙ ΓΥΠ. ΒΑZIAIZEA. Le P. Froelich en a rapporté (1) une femblable de moyen bronze où il a lû M. ANT. APMENÍAN KATAAOYAQE & au revers ΚΛΕΟΠΑΤΡΑ ΑΙΓΙΠΤΟΙ ΒΑΣΙAIZZA, mais la forme des lettres & leur inégalité prouvent affez qu'elle eft fauffe; celle de Goltzius ne l'eft pas moins: voici comme en parle M. Havercamp (2) Nummus eft recens Argenteus, majoris moduli, adfabre factus quem ipfe plus femel vidi. Tous les Antiquaires que j'ai confultéz, m'ont de même affuré que cette Médaille n'a jamais été vûë

(1) Froelich. Append. ad Num. Gr. p. 153. 2) Havercamp. Thef. Morell. T. 1. p. 593.

que

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que de coin moderne; ainfi l'explication du P. Hardouin devient inutile.

ΕΚΟΡΛΥ.

§. III. On voit deux Médailles, T'une d'Augufte, l'autre de Tibére on y lit EKOPAT. On n'avoit jamais pû deviner ce que cela vouloit dire. Par une heureuse découverte rappellant d'autres Médailles, où l'on lit diftindement ΕΠΙΚΟΡΛΥ. On a trouvé qu'il faut faire de ces fix lettres trois mots différens, d'E. EпI. de KOP. KOPΝΗΛΙΟΥ.de ΛΥ. ΛΥΠΟΥ.Sub Cornelio Lupo. On y a acquiefcé fans conteftation.

REMARQUE.

5. III. Cette découverte eft dûe à l'Illuftre Gilbert Cuper, qui la publia (1) dans fes explications de quelques marbres & de quelques Médailles antiques, à la fin de fon Apothéofe d'Homére imprimée en 1683. Elle fut adoptée par le P.Hardouin,dans fes Nummi Populorum & Urbium, qui parurent l'année suivante, & par M. Vaillant dans la nouvelle édition des Médailles choifies de Seguin (2), publiée en 1685. On trouve dans le Cabinet Tiepolo, imprimé depuis deux ans à Venise (3), une petite Mé

(1) Cup. Apoth. Hom. p. 231.

(2) Paill. not. ad Seguin. Num. Sel. p. 408.
(3) Muf. Theup. T. 1. p. 127.
Tome II.

H

daille d'argent de Tibére, qui a pour Lé gende du côté de la tête TIBEPIOS KAIΣΑΡ ΣΕΒΑΣΤΟΣ Ε ΚΟΡΑ, au revers ΘΕΟΣ ΣΕΒΑΣΤΟΣ ΕΛΕΥΘΕςναίων, c'eft-à-dire, Tiberius Cafar Auguftus; fub Cornelio Lupo: Divus Auguftus Eleuthernenfium.

MAC. AV G.

§. IV. Je mets ici, contre l'ancien fentiment du commun des Antiquaires, une Médaille de Neron, dont le revers représente un très-bel édifice, avec ces trois lettres M AC. AUG. jufqu'à présent, en fe copiant les uns les autres, on a expliqué Macellum Augufti. On fe mocque aujourd'hui de cette ancienne explication, comme fi

l'on avoit une entiére certitude de la

nouvelle, qui eft Maufolaum Augufti Cafaris. On veut bien même s'en rapporter à Suetone, qui marque le Maufolée d'Augufte : inter Flaminiam viam, Ripamque Tiberis, On s'appuye fur les reites de ce Maufolée, qu'on voit encore aujourd'hui à Rome, qui femblent marquer un édifice femblable à celui que la Médaille répréfente. On regarde donc en pitié ceux qui font afféz bons pour croire, 1°, Que Neron ait été capable de fonger à embellig

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