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SAC. PER. IS.

§. XIII. On a beaucoup écrit fur les Jeux & les Combats qui fe trouvent marquéz fur les Médailles. Leurs noms différens étant ordinairement expriméz par des mots coupéz, ont fait naître des conteftations entre les Sçavans. On eft convenu que SAC. étoit pour Sacra. OECVM. pour acus menica. IS. & ISEL. pour Ifelaftica. On demande fi PER fignifie Perpetua, & ce que ce mot veut dire? On fçait maintenant que cela ne fignifie autre chofe, finon que ces Jeux le devoient faire tous les ans, au lieu qu'il y en avoit d'autres qui ne fe faifoient que tous les trois ans, ou tous les cinq ans ou tous les cent ans, appellez pour cela Secularia..

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REMARQUE.

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§. XIII. Les mots abrégéz qui font le fujet de cet article, fe lifent fur trois Médailles frappées à Sidon dans la Phénicie il y en a deux d'Elagabale, & une d'Annia Fauftina. On a eu raifon de rejetter le fentiment de M. Vaillant, qui prétendoit que (1) CER. PER. fignifioit CERtamen (1) Vaill. Colon. T. II. p. 90.

PERiodonicum, mot inconnu & même barbare; mais on eft tout au moins auffi bien fondé à rejetter l'explication du P. Hardouin (1), quoique le P. Jobert l'ait regardée comme une découverte. CERtamen PERpetuum ne peut pas fignifier des Jeux qui fe célébroient tous les ans, on les auroit nomméz certamen annuum; car perpetuum fignifie qui eft perpetuel, qui dure toujours. Or comment nommer ainfi ce qui n'arrivoit qu'une fois toutes les années ? Pour moi je pense qu'on n'a rien propofé de plus vrai-femblable fur ces combats, que ce qu'en a dit M. Ifelin dans une Differtation dont T'extrait eft inféré dans la partie Hiftorique des Mémoires de l'Académie des Belles Lettres (2). Suivant le Docte Académicien par CER. PER on doit entendré CERtamen PER iodicum, c'eft-à-dire, des Jeux où l'on avoit réuni toutes les différentes fortes de combats, ufitéz dans les quatre grands Jeux de la Gréce. On leur donna le nom de certamen periodicum, parce que Vaincre dans les Jeux Olympiques, Pythiques, Ifthmiques, & Neméens, s'appelloit vxrrr xegiodor.

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(1) Hard. Opp. fel. p. 156.

(2) Mem. de l'Acad. des Bell. Lett. T. V. p. 277.

NVBIS CONS.

§. XIV. On lit fur les Médailles du jeune Romulus, fils de Maxentius DIVOROMVLON V. FILIO & NVBIS CONS. On n'avoit pû

convenir de la féconde Légende, qu'en difant qu'il y avoit de la faute de la

moyen,

part du Monétaire, qui avoit ômis l'R. qui devoit faire Noftra Vrbis Cons, On ne prend pas plaifir à entendre calomnier les Monetaires, principalement quand la fabrique eft belle, & que les caracteres en font fort nets, comme dans les Médailles dont il eft question, On a donc trouvé le fans accufer perfonne, d'expliquer ces lettres en diftinguant les mots, & lifant Noftra Vrbis Bis Confuli. On prétend que Romulus eft né à Reims dans les Gaules pendant que fon pere y commandoit; Que les Remois en confidération du pere, avoient choifi le fils, quoique fort jeune, pour l'un des Confuls de leur Ville, qu'ils lui avoient fait cet honneur deux fois, & qu'ils en avoient voulu conferver la mémoire fur leur Monnoye. On convient que N. V. fignifie Noftra Vrbis, on juftifie le refte par de pareilles Infcriptions où Bis Conful fe rencontre. On foûtient, 1°. Que I'R qui eft dans l'exergue fignifie Remis & non pas Rome, 2°. Que Romulus à fon âge n'ayant jamais été à Rome, ne pouvoit avoir été Conful Romain. 3. Que le mot de Consul se

donnoit aux Magiftrats des Villes, que nous appellons Echevins & dans beaucoup de Païs, Confuls. 4°. Que les Princes fe faifoient honneur d'être nommez à ces Charges, comme à cel les de II-Virs dans les Colonies, qui étoient toutes pareilles à celles-là. 5o. Que dans le bas Empire la qualité de Conful, qui s'exprimoit auparavant fur les Médailles par COS. s'eft exprimée par CONS.ou CONSVL. Témoin la Médaille de Maxence où il eft marqué CONS. pour la premiére fois, & CONSVL. II. pour la feconde. Témoin encore celle que rapporte Occo de ce même Romulus N. V. COS. qui fignifie nettement Noftra Vrbis Conful,

REMARQUÈ.

6. XIV. Triftan (1) avoit voulu expliquer les mots NVBIS CONS, par Noftre ÚrBIS CONServatori; mais pour admettre cette explication, il faudroit fuppofer que les Monétaires ont affecté d'obmettre la let tre R dans le mot VRBIS ou qu'ils l'ont oubliée fur toutes les Médailles de Romulus fans exception, ce qui n'eft pas vrai femblable. Le Cardinal Noris ( 2 ) ayant crû voir fur une Médaille du Cabinet du Grand

(1) Trift. Comm. Hift. T. III. p. 469. (2) Norif. Diff. I. De Nuwa, Diocl, & Maxim. c.

Duc DIVO ROMVLO NOBIS CONS, crut que la vraie interprétation des deux mots abrégéz étoit, NOB liffimo CONSuli; mais comme toutes les Médailles connue's & bien confervées de Romulus • portent diftinctement NVBIS CONS, on peut affurer que ce Sçavant Cardinal a mal lû la fienne qui d'ailleurs eft semblable en tout aux Médailles de nos Cabinets. Le P. Hardouin de fon côté, dans fon Ouvrage fur les Médailles du fiécle de Constantin (1), propofa la conjecture rapportée dans cet article, & ily joignit l'explication que le P. Jobert a pris pour une découverte très-importante. Il fuffit pour la détruire que d'une part le P. Hardouin convienne que Romulus, étoit fils de Maxence, & de l'autre qu'il foit certain par le témoignage unanime de tous les Auteurs Eccléfiaftiques & Prophanes, que la domination de Maxence a été bornée à l'Italie & à l'Afrique, & qu'elle ne s'eft jamais étendue en deça des Alpes. Soutenir après cela que fon fils ait été fimple Echevin de la Ville de Reims; c'eft une abfurdité qui ne mérite pas d'être réfutée férieufement; d'ailleurs qu'a-t'on répondu & que peut-on répondre à cette Médaille de Romulus rapportée dans le Recueil du P. Banduri (2), DIVO ROMVLO. NVB. AVG. fi NVB. CONS. fignifie Noftre Vr bis. Bis CONSuli, NVB AVG, doit figni. fier NOftra Urbis Bis AVGufto. Or qu'est-ce que l'Augufte d'une Ville? fi Reims avoit fon Augufte, chacune des principales Villes

(1) Hard Opp. Sel p. 463.

(2) Bandur. Num. Ímpp. T. II. p. 159.

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