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alliance, vinrent s'établir à Antioche & У formérent comme une petite ville Latine, foûmife toûjours aux Empe reurs. Ils y battirent de la Monoye pour leur ufage, & pour entretenir le commerce avec l'Empire; ils la firent Latine avec la tête des Empereurs & leS. C. qui fe mettoit fur la Monoye de l'Empire, ce qui dure jufqu'à préfent. Depuis Trajan, ils en battirent en Grec, s'étant comme naturalifez avec les Antiochiens, mais ce ne fut que du côté de la tête de l'Empereurs car pour montrer qu'ils étoient originairement Latins & Sujets de l'Empire, ils mirent toûjours au revers, le

S. C.

,

Après la vingt-cinquième année de l'alliance, on commença à mettre fur les Médailles, le nom des Envoyez du Prince pour la renouveller, comme on le faifoit folennellement tous les ans, & l'on y mit ΕΠΙ ΟΥΑΡΟΥ, Ε'πὶ Σιλάνου, &c. On continua à frapper des Médailles avec la tête des Empereurs jufqu'à Antonin Pie.

Alors Antioche ayant été ruinée par les Parthes on ceffa d'y battre des Médailles, jufqu'au régne de Caracalla qui rétablit la Ville; & l'ayant

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repeuplée, la fit une véritable Colo nie. Elle en prit fort agréablement le nom & ne fongeant plus qu'à fon Restaurateur, elle ne marqua plus l'Epoque d'Augufte; mais ayant recommencé fon commerce avec l'Empire, elle eut grand foin de frapper des Médailles à tous les Empereurs, jufqu'à Vofien, & d'y marquer l'agrément du Sénat par S. C. & la bonne volonté du Peuple par A. E. mais en plus petit caractere, comme la bienféance le demandoit. Il falloit un habile homme pour démêler tout cela, & même pour faire revenir les efprits, prévenus fur la raifon qu'on donne du Belier qu'on voit fur les Médailles d'Antioche. Ce n'eft point comme on dit, le Signe célefte d'Ariés, fous la protection duquel on fuppofe qu'étoit la Syrie, qui certainement n'y a pas plus de part que les autres Provinces;mais la marque des meilleures & des plus fines laines, dont elle faifoit un grand commerce. Ce n'eft pas non plus parce que l'année commençoit à Antioche fous le Signe du Belier; puifque toutes les Villes Grecques en Orient, commençoient leur année en Automne; & ne fe font jamais avifées de marquer cela

comme un privilége confidérable; au lieu que nous voyons que celles qui avoient quelques animaux ou plus excellens, ou en plus grand nombre que les autres, les mettoient fur leurs Médailles.

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REMARQUE.

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. V. De ce que l'hiftoire générale, ne nous fournit pas de quoi répondre à toutes les queftions qu'on peut faire, fur les Médailles frappées dans une Ville particuliére, ou même dans une Province; perfonne n'eft en droit d'imaginer à fon gré une hiftoire de cette Province ou de cette Ville. Les ravages des Barbares, & l'ignorance qui leur a fuccédé nous ont fait perdre la plus grande partie des Monumens hiftoriques des anciens tems. Prefque tout ce qui nous en reste se réduit à des abrégéz, à des Chroniques & à des hiftoires très-générales. Avec de fi foibles fecours, eft-il étonnant que nous ne puiffions pas avoir une connoiffance exacte, même de ce qui appartient fimplement à l'hiftoire générale ? & peuton jamais efpérer de fçavoir parfaitement tous les détails des hiftoires particuliéres ? La plupart des Villes Grecques, foit de l'Europe, foit de l'Afie, avoient eu leurs Hiftoriens; mais malheureufement, il n'y en a aucun dont les écrits foient parvenus jufqu'à nous. Si ceux de Paufanias, s'étoient confervéz, il y a apparence que nous fetions pleinement inftruits de tout ce qui

concerne la Ville d'Antioche, du moins jufqu'au tems d'Antonin Pie, ou même de Marc-Auréle. Ce célébre Auteur avoit travaillé fur l'Hiftoire de Syrie en général ; fon Ouvrage que nous trouvons fouvent cité par Etienne de Byfance fous le nom de Zupiana (1), étoit divifé en plufieurs livres. Paufanias avoit encore écrit fur la Ville d'Antioche en particulier, & il eft fait mention de ce traité dans le même Etienne de Byzance (2), & dans les Chiliades de Tzetzés (3). Quoique ces deux Ouvrages fe foient perdus, comme la Ville d'Antioche a toujours été une des plus célébres de l'Em pire, on peut en recueillant ce qu'on en trouve dans différens Auteurs qui en ont parlé par occafion, en composer une hiftoire afféz fuivie; mais nous ne fommes plus en état d'entrer dans tous les détails néceffaires pour fatisfaire pleinement notre curiofité. Antioche fut fondée par Seleucus Nicator premier Roi de Syrie (4), la premiére an née de la CXXe Olympiade, c'eft-à-dire, l'an de Rome 454, & 300 ans avant l'ére Chrétienne elle devint auffi-tôt la Capi tale de la Syrie, & le féjour de fes Rois. Pompée ayant vaincu Mithridate & Tigrane, paffa de l'Arménie dans la Cappadoce, & de là entrant dans la Syrie avec fes Légions victorieuses, il la foumit à l'Empire des Romains (5), & la réduifit en Provin

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(1) Steph. Byz. v. Maşıaμría faza Of.

( 2 ) Id. v. Σελευκοβηλος.

(3) Tzetz. Chil, VII, Hift. 118.

(4) Joan. Malel. Chron. L. VIII, p. 254. 255a
65 ) Juftin. L. XL. 6. 25

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il

e l'an de Rome 690, 64 ans avant J. C. Il avoit d'abord pris des ôtages des habitans d'Antioche; mais enfuite il les leur rendit, & moyennant une fomme d'argent ( 1 ), déclara la Ville Autonome, c'est-à-dire, qu'il lui permit de fe gouverner fuivant fes propres Loix. L'an de Rome 705. Scipion beaupére de Pompée étant venu dans la Syrie, impofa des contributions exceffives, fur toutes les Villes de cette Province; mais Pompée ayant été défait à Pharfale l'année fuiyante, Jules Céfar qui paffa d'Egypte en Syrie l'an 707, fit aux Syriens une remise générale de toutes ces impofitions & en même tems il confirma l'Autonomie de la Ville d'Antioche, où l'Edit qui portoit cette remife venoit d'être publié. De-là les Antiochiens prirent occafion d'établir une nouyelle Ere qui prenoit fon commencement, non du jour de la publication de l'Edit de Jules Céfar; mais de l'Automne de l'an de Rome 70s, comme le Cardinal Noris l'a démontré (2). Antioche fit marquer encore une autre Ere fur fes Médailles, après qu'Augufte fut devenu feul maître de l'Empire par la défaite d'Antoine à Actium. Cette Ere commençoit dans l'Automne de l'an de Rome 723; mais on a ceffé de s'en fervir dès le tems même de Tibére.

La condition des Villes & des Peuples compris dans l'Empire Romain, n'étoit pas uniforme, les uns étoient appelléz compagnons, Socii, les autres alliéz, Federati, d'au tres, Libres, Liberi; d'autres enfin Autono

1) Prophyr. in coll. Scalig. ad Eufeb. p. 27. (2) Norif. Epoch. Syromac. Diff. ill. c. 4. si

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