Et la rufe s'y trouve en un fi haut credit,
Qu'on ny penfe rien moins que ce que l'on y dit
Ces deffauts ne font point das l'aimable Angelique
Son jeune cœur reffent ce que fa bouche explique
Et lors qu'il fe promet à ma fidelité,
Ses yeux me font garants de fa fincerité.
FABRICE.

(tre
De l'air dont elle eft faite elle en vaut bien une au
Il eft vray; mais fon pere eft ennemy du vôtre
Et quoy que vous faffiez, Monfieur de Fatencour
De fa Fille jamais n'approuvera l'amour,
Il vous faut fon aveu pour devenir fon gendre.
D'ISLMARETS.

L'obstacle eft mal-heureux;mais devois-je l'attédi
Depuis deux mois & plus que je fuis en ces lieux
Angelique par tout s'eft montrée à mes yeux
Surpris de fa beauté, j'ay taché de luy plaire,
Et preft à decouvrir mon amour à fon Pere,
Pouvois-je deviner qu'un maudit point d'honneu
Divifant nos maisons troubleroit mon bon-heur.
Cependant blâmes-tu ma paffion extrême,
Malgré nos differens Angelique eft la mefme,
Sa tendreffe fubfifte & fon cœur tout à moy
Tous les jours en fecret me repond de fa foy..
FABRICE.

.

Florine a de l'efprit, & je fçay que par elle
Vous avez le plaifir de voir fouvent la belle;
Mais on peut d'écouvrir vos fecrets rendez-vous,
D'ISLMARETS.

Et lors....

Efperons mieux, l'amour fera pour nous, Il ne faut qu'un moment pour bien changer d FABRICE. (chofe Oüy quand d'une querelle on veut pefer les caufe On vient alors fans peine à l'accommodement ? Mais icy vous perdez vôtre raifonnement: Meffieurs les Capagnards font gés fur ces matiere

A

A ne s'en rapporter qu'à leurs longues rapieres, Qu'un mot les ait choquez ils font aux champs d'abord,

Se font tenir à quatre, & fans leur faire tort, Monfieur de Fatencour, & Monfieur vôtre Pere, En font deux auffi francs, foit dit fans vous déplaire; Mais qui les en croiroit pour un banc chaque jour. On livreroit bataille.

D'ISL MARETS.

Epargnes mon amour, Pourquoy luy fais tu voir les mal-heurs qu'il doit

craindre.

Sans Mr. de Valcreux vous feriez plus à plaindre,
Pour appaifer les gens fi les efforts font vains,
Il empefche du moins que l'on en vienne aux mains;
Mais Florine furvient.

FLORINE.

part.

Elle eft toûjours chagrine, Et doit eftre au jardin dans une heure au plus tard, Voila ce que j'allois vous dire de fa Vers la petite porte ayez foin de vous rendre, J'ay la clef pour l'ouvrir vous n'aurez qu'à m'atD'ISLMARETS. {tendre. J'y feray : quel mal-heur qu'il faille nous cacher, Pour jouir du bon-heur qui nous eft le plus cher: Ne pouvoir plus nous voir qu'avec certe cótraints.

B

FLORINE.

Elle hazarde un peu ; mais j'affaiblis fa crainte,
Et fais fi bien le guet.....

D'ILSMARETS.

Il eft vray que fans toy Je perdrois tout efpoir, aufsi Florine croy, Que je n'auray jamais bien, fortune, avantage, Dont je ne fois ravy...

SCENE VIII

CRISPIN, D'ILSMARETS,

SI pour

Cela va bien, courage,

pour vous la chaleur n'a rien de trop mal-fain, Continuez tandis que vous eftes en train.

Plaift-il?

D'ILSMARETS.

CRISPIN.

Le temps eft cher, fol eft qui ne l'employe
Allons donc pourfuivez,il n'eft que d'etre en joye:
Peut-on trop égayer la belle que voila.
D'ILSMARETS.

Va, paffe ton chemin.

CRISPIN.

Je veux demeurer là.
FABRICE à fou Maifire.

Comme il ouvre les yeux !

D'ILSMARETS.

Meriteroit....

1

Son infolence extrême

FLO

FLORIN E.
Prens garde......

CRISPIN.

Eh prens garde toy-mefme:

J'aurois demangeaifon de te . je ne dis mot,
Qui font ces droles là ?

D'ILS MARETS.

Parlez donc maiftre fot.
CRISPIN.

Je ne veux pas parler moy.

D'ILS MARETS le menaçant.

Sans ceremonie

Delogeons, autrement je pourrois....

CRISPIN.

Oh jarnie,

Ne vous y frotez pas, vous n'eftes point hupé

il le pouffe

Affez haut pour.... je croy que vous m'avez frapés Si j'en estois certain je vous ferois connoiftre.... Doralde luy donne un foufflet,

Un foufflet fans rien dire! ah c'eft fraper en traiftre, Ventre, j'ay de l'honneur &.....

D'ILS MARETS.

Si tu ne t'en vas.....

FLORINE.

Eh pour l'amour de moy ne le mal-traitez pas,

CRISPIN.

Ah! pour l'amour de toy, c'est bien dit, patience, Rira bien qui rira le dernier, va.

D'ILS MARETS.

il fort.

Je pense

C'eft le fils

Qu'il a l'efprit perdu, quel eft il?

FLORINE.

D'un nommé Jean Ruftant, le fermier du logis
Il revient d'Italie, & s'eft mis à la refte

De m'époufer,

B

D'ISLMARETS.

Ma main à fouffleter trop prefte,. Ta dépleu mais Florine il faut me pardonner, Mon brufque emportement doit peu te chagriner, J'en ay, je te protefte, un déplaifir extrême, Et j'en veux au plûtôt faire excufe à luy mefme.. FLORINE.

Bien que j'en fois fâchée, il meritoit cela..

FABRICE.

Eh là là,

Il aura de bon bien & c'eft affez pour plaire.

D'ISL MARETS.

Et tu l'épouferas ?

Il m'ayme.

FLORIN E.

Pourquoy ne pas le faire,

FABRIC E.

Je t'entens, c'est à dire en un mot

Que n'eftant par luy même encor qu'à demy fot,. Tule rendras complet.

FLORINE.

Voyez....Il faut l'entendre.. FABRICE.

S'il te faut du fecours tu n'auras qu'à me prendre.

FLORINE.

C'eft bien à toy vrayement à donner ton avis:
Mais là bas j'apperçois un coufin du logis,
Il viendra m'aborder, éloignez-vous de grace.
D'ISLMARETS s'en allant..

Souuiens toy que.....

FLORINE.

Je fçay ce qu'il faut que je faffe,

Venez-au-rendez-vous fans vous inquieter. il'importun coufin fe pouvoit éviter.....

Mais