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Mais il vient droit à moy, pefte de la querelle
Qui nous attire icy cette fotte fequelle:

Depuis qu'elle a fait bruit,chez nous de toutes parts Je vois à tous momens pleuvoir des Campagnards:: Celuy-cy nous accable à toute heure.

SCENE XIX.

DE LOISONNIERE, FLORINE. DE LOISONNIERE en jufte au corps

de velours noir.

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Et je crois qu'elle fe porte bien,

N'en déplaife pourtant à fon Chirurgien,

Qui luy foûtient que non.

LOISONNIERE.

Je la tiens maladive,.

FLORINE.

Son plus grand mal ne gift qu'en l'imaginative,
LOISONNIERE.

La coufine leur fille Eh? tu ne m'en dis rien.
FLORINE.

Tous ont la fanté bonne, & le chat, & le chien,

Sans conter deux Meffieurs à pance large & ronde,,

Qui difnent an logis, tout eft le mienx du monde..

LOISONNIERE. "-
B 3

Qui font-ils ?

FLORINE.

Je ne fçay; mais ce font de ces gens,

Qui ne craignent perfonne à chamailler des dents,
Et qui d'un ennemy fe deffond fort en hafte,
S'il leur dure auffi peu que fait un lievre en paste :
En quatre coups d'efcrime il eft expedié.,

LOISONNIERE.

L'intereft du coufin nous a tous mis fur pié,
On fe fait voir amy dans les grandes affaires.
FLORINE.

Vous cftes tous fur pied; mais vous n'avancez gueres.

Pourquoy par un accord ne pas tout terminer Plûtoft que d'eftre prefts fans ceffe à degainer; Tant de Gentil-hommeaux à nourrir embaraffent. LOISONNIERE.

Ce font des points d'honeur, Florine qui te paffent.
FLORINE.

Ma foy le point d'honneur qui vous anime tous,
C'eft de venir icy boire comme des trous:
Vous trouvez votre conte à vous voir neceffaires,
Et feriez bien fâchez d'abreger les affaires,
Sur la moindre raifon pour vous toujours de poids,
Vous accourez icy cinq ou fix à la fois,

Deux mots fur la querelle & quatre heures à table.
LOISONNIERE.

Tout le monde n'eft pas d'un fentimét femblable, Les avis differens donnent à raisonner.

FLORINE.

Et le tout n'aboutit jamais qu'à bien difner:
Ce font raifonnemens éternels que les vôtres,
Pour deux qui s'en roar, il en revient fix autres.
Et vous faites bien moins la guerre tour à tour,
A Monfieur de Fondnid qu'à notre baffe cour.
Ces veritez chez nous un peu trop fe connoiffent,
Dés que vous paroiffez nos poulers difparoiffent,

Et

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Et vous voir arriver difpos, frais & gaillards, C'est un arreft de mort pour nos meilleurs canards, Lapins, dindons,brochets,carpes tout vous redoute. LOISONNIERE.

Cela confte au coufin quelque chofe fans doute; auffi pour le fervir, il a de braves gens,

Tous prets à s'égorger quand il en fera temps: Comme au champ de bataille ils courent tous en hafte...

FLORINE.

Et cependant de peur que notre vin fe gaste,
Ils l'entonnent toujours à bon conte, pour moy
Je fens que tout me choit fi toft que je les voy.
L'un avalant d'abord trois ou quatre lampées,
Parle de piftolets, de fufils & d'épées.

L'autre en fon jeune temps affeure qu'il a mis,
Plus de breteurs à bas que tué de perdrix,
Cet autre en atrandant l'heure de la crevaille,
Le fleurst à la main attaque la muraille,

Et d'une telle force allonge de grands coups,
Qu'il en fait rerentir & vitres, & verroux,

Celuy cy le plus fot, quoy que le plus tranquille,
Sur le ton doucereux yeut ajufter fon Style,
Il fait le raifonnable & par tout ce qu'il dit

On voit qu'il a fans ceffe un travers dans l'efprit.
Celuy là grand jureur, faifant le diable à quatre,
Lors qu'il ne voit perfonne enrage de fe battre,
Point d'accommodement c'eft fon opinion.
Je n'ay jamais paflé qu'un hyver à Lyon;
Mais je n'ay rien veu là qui ne foit contraire,
4 ce qu'aux campagnards tous les jours je voy faire.
Sçavez yous ce qu'on dit a

LOISONNIERE.
Moy? non,

FLORINE.

polo 146 On dittout frape,

Que

Que vos confeils ne vont qu'à répandre du fäng Que vous eftes fâché quand on fe r'accommode, • Sans faire quelque playe.

LOISONNIERE.

Oüy, c'eft là ma methode.

Pour temperer les gens qui prennent trop d'effor,,

Il eft bon.....

SCENE X.

CRISPIN,LOISONNIERE, FLORINE.

NICOLAS,ROBIN,GRATIAN,
GRAND JOBE.

Frappe

CRISPIN. en entrant.
Ah! parbleu, je le retrouve encor

Rappe Gratian, frappe:

NICOLAS luy jettant un fac fur la tête

par derriere, luy faififfant fon épée tandis que les autres le frappent avec leurs gaules.

Ah! tatigué mon drofle

Vous fouffletez les gens.

LOISONNIERE fe demenant.
Qu'eft-ce done?

NICOLAS frappant avec les autres.

A l'école,

Margué vous apprendrez qui je fomme.
LOISONNIERE, fuyant.

FLORINE.

Coquin.

Eftes-vous poffedez: arreftez-les,Robin.

NI

NICOLAS le pourfuivant. Oh j'arnigué j'aurons nôtre revanche, NICOLA S.

Il s'enfuit, ferme aprés grand Jobe.

NICOLAS revenant.

Affomme,

Voilà comme

Je traittons les batteux de gens. Oh pal fangué,

Il en a tout le fou.

CRISPIN..

Grand mercy.

NICOLAS.

Ventregué,

Miferable!

S'il ne m'eut pas montré les talons.....
FLORINE, à Crispin.

As-tu perdu l'efprit, dis?

CRISPIN.

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CRISPIN.

Prens garde à ne pas trop m'échauffer les oreilles

Je pourrois bien, vois tu....

NICOLAS.

Tout doux Monfieu Crispin.

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