EVX qui liront cette Come die, y verront une image de ces Gentils-hommes de Cam

pagne, qui fouvent fe picquent plus de l'Antiquité de leur Nobleffe, que d'avoir de la raison. On y verra auffi des Caracteres qui leur font tout à fait oppofez, & qu'on peut dire raisonna bles. Ie ne tafcheray point icy, à prevenir le Lecteur, en faveur de cette Piece, j'advoüeray feulement que je ne la croy pas indigne des autres que j'ay faites: je m'en rapporte à qui las Lira, & fuis

fon tres-humble ferviteur,
De HAUTE-ROCHE.

J

que

E confens M. AMA ULRY, Marchand Libraire à Lyon, falle imprimer ma Comedie des Nobles de Province, de telle maniere qu'il voudra, De HAUTE-ROCHE.

A Paris ce 9. Febvrier 1678.

ACTEVRS.

Mr. de VAL CREUX.
Mr. de FATENCOUR.
Mr. de FONDNID.
Mr. D'ISL-MARETS,
Madame de FATENCOUR.

Amant d'Angelique.

ANGELIQUE, Fille de M.De Fatencour.
FLORINE, Suivante d'Angelique.
Coufine d'Angelique.

ARPALIS,

FABRICE, Valet de M. d'In-Marets. LOISONNIERE, Coufin de M.de Fatencour

LATOUR,

Exempt.

CRISPIN,Fils du Fermier de M.de Fatencour.

GRAND JOBE

GRATIAN

NICOLAS

ROBIN

Mr. CHIROS,

Chirurgien.

La Scene eft dans le Vivareft,partie à la Campagne, partie dans la maison de M.de Fatencour, dans celle de Mr. de Valcreux.

Payfans.

ACTE

FATENCOUR

On Monfieur de Valcreux il ne fera point dit

N

Vous m'accusez en vain d'avoir l'humeur boüillate,
Madame de Fondnid eft une impertinente;
le voudrois bien fçavoir qui luy donne l'orgueil
Quand ma femme furvient de garder le fautueil:
Le vouloir emporter fur ma femme.

VALCREUX

Eh de grace..

FATENCOUR.

Si l'Ancienneté fait le prix d'une race,
Fen ay.... Vous le fçavez fi c'eft depuis un jour,
Que l'hiftoire fait bruit du nom de Fatencour

VALCREUX..

Je ne.contefte point ce qui fe peut connoiftro,

Vous eftes Gentil-homme autant qu'on le peuteftre

D'accord,pretendez vous que la bonne maison
Donne droit de fermer l'oreille à la raifon ?
Moderez vôtre bile & vous rendez traitable.
FATENCOUR.

J'écoute la raison quand elle eft raifonnable,
Et c'eft parler raifon que de vous foûtenir
Que fur le pas devant je me dois maintenir.
Ma Nobleffe...

VALCREUX.

On le fçait elle eft fort ancienne.
FATENCOUR.

J'en veux dreffer la carte afin qu'on s'en fouvienne.
En l'an-mil quatre cens nonante & deux, j'en ay
De bons titres, s'il faut prouver que je
dis vray,
Gafpard de Fatencour feul dés lors de fa forte,
Eut l'honneur d'époufer Claire de Branchemorte,
Heritiere fameuse, & qui tres-noblement
Portoit en champ de gueule onze chevaux d'argent.
Belles armes.

VALCREUX,
Sans doute.
FATENCOUR.

Et ce fut en memoire,

De l'un de fes ayeux, qui tout couvert de gloire, Sur onze Turcs, montant chacun un cheval blanc, Avant que d'expirer vangea fon propre fang, Quand d'une belle ardeur fuivant la noble atteinte, Godefroy de Bouillon conquit la terre Sainte. VALCREUX.

Je croy qu'il eft ainfi.

FAT ENCOUR.

Ce Gafpard mit au jour,
Mefsire Valantin Blaife de Fatencour,
De ce Valantin Blạife, & d'une Bestenuille,

Nafquit

Nafquit un Olivier: celuy là fut fertile,
Car d'une cochonzac, il laissa huit enfans s
Sçavoir Richard, Thibaut René.....
VAL CREUX.

C'eft perdre temps,
Déja plus d'une fois vous m'avez fait la grace,
De m'éclaircir à fond fur toute vôtre race,
J'en fçay les descendans.

FATEN COUR.

C'eft pour vous témoigner Que le fang dont je fors n'eft pas à dedaigner, Et que des Fatencours la Nobleffe authentique, Eft un peu plus que Noble, & c'eft ce qui me pique Qu'une femme,....

VAL CREU X.

Elle a tort on ne peut le nier.
FATENCOUR..

Richard qui fut l'aifné des huit fils d'Olivier,
De Barbe d'Arpenroc eut Quentin.....
VAL CREUX.

.....

Je vous prie
Encor un coup laiffons leur Genealogie,
Et puifque je vous trouve en ce lieu fans témoins,
De mon zele pour vous fouffrez les derniers foins,
Si vous fortez d'un fang confiderable, illuftre,
La maifon des Fondínids ne maque point de luftre,
Et vouloir de hauteur la contraindre à ceder,
C'est à quoy de plus prés vous devez regarder.
FATENCOUR

Par mes armes, on voit de grandes alliances,
Qui de nous aux Fondinids, font voir des differéces:
D'ailleurs par des tombeaux comme par le blafon,
Je puis encor prouver l'éclat de ma maison,
S'il ne tient qu'à fournir des contrats,

de grands

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