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PLANCHE III

La nudité totale de cette petite Statue, découverte à Portici, lors des premières excavations, indique affez Vénus, Divinité qui n'est jamais mieux caractérisée que quand elle n'a d'autres attributs que fes feuls attraits. Vénus ne feroit plus la Déeffe de la Beauté par excellence, fi, pour être reconnue telle, elle avoit befoin d'acceffoires étrangers.

Cependant, comme le dit Arnobe, Venus fans voile étoit la Déeffe particulière de ces Beautés faciles qui font trafic du plaifir, & qui imitent les négocians; lefquels, dans les marchés publics, pour trouver des acheteurs, étalent leurs denrées du beau côté, & dans un jour favorable : « Venus nuda, » & aperta; tanquam fi illam dicas publicare, & divendere me

ritorii corpus formam, VI. II. » Un Scholiafte de Terence enrichit encore sur cette idée : « Menander apertè dixit, mere

trices juxta domum fuam vel in atrio folitas habere aram Veneris Vulgaria, cui quotidiè facrificarent. » Les Grecs appelloient cette Vénus Pandemon : aujourd'hui fi cette Divinité populaire a perdu fes autels, elle ne s'eft confervé que trop d'adorateurs.

Notre bronze a beaucoup fouffert; & la position des bras de la figure indique qu'elle portoit dans fes mains une pomme ou une colombe, ou un flambeau, ou une conque, ou un dard, ou un miroir; emblêmes qui portent avec eux leur explication.

PLANCHE I V.

Cette Vénus, découverte à Portici, le 26 Janvier 1753. paroît occupée à rajufter fa coëffure. Une draperie en forme de ceinture la couvre depuis la naiffance des cuiffes, jufque fur les pieds dont on voit à peine le bout.

PLANCHE V.

Cette autre Vénus, retirée des fouilles de Gragnano, le 6 Juin 1755, n'a point de voile, & n'en paroît pas moins pudique. Comme la Vénus, dite de Médicis, elle cache son sexe avec fa main. Ce gefte caractérisoit la Venus de Gnide. Ovide en achevera la defcription:

Ipfa Venus pubem, quoties velamina ponit,
Protegitur lava femiredada manu.
Art. II. 614.

PLANCHE V I.

Encore une Vénus dont nous fommes redevables aux premières excavations faites à Portici, mais celle-ci a les cheveux peignés en boucles très-foignées. De fes deux mains, ele place une bandelette autour d'elle fur fon fein. Cette espèce de ceinture étoit défignée fous le nom de Fafcia mamillaris, parce qu'elle étoit fpécialement confacrée à foutenir le fein, ou du moins à lui conferver fes formes heureuses:

Urebant oculos, duræ, ftantefque papillæ.

El. f.

dit Gallus. Mais fans doute que Vénus, le type de la beauté, ne se sert point ici de cette ceinture pour relever des charmes qui, quand on les donne pour modèle, ne doivent pas avoir besoin de ce fecours. On aime plutôt à croire que cette bandelette n'étoit le plus fouvent qu'une efpèce de barrière que les Dames Grecques & Romaines oppofoient aux entreprises téméraires de l'Amour. C'étoit un obftacle de plus qu'on lui donnoit à vaincre, pour lui faire mieux fentir tout le prix de la Victoire.

PLANCHE VIL

Le jeune Homme qu'exprime ce bronze bien travaillé, & trouvé à Portici, le 22 Janvier 1746, est absolument nud. Un cafque fans ornement, fans panache, lui couvre la tête. Ses deux mains rapprochées l'une de l'autre, tenoient probablement une lance. On remarquera que cette figure a la poitrine large & très-élevée. Ces détails fuffifent-ils pour indiquer le Dieu Mais?

On trouve ce vers dans les Priapées :

Nemo eft feroci pedorofior Mane.

Carm. 35.

On ne connoît que trop ce Dieu de fang que les Romains honoroient d'un culte tout particulier, que la Mythologie plus raisonnable plaçoit quelquefois dans la claffe des Divinités infernales, & auquel les Poëtes, plus philosophes qu'on ne pense, ont confacré l'épithete d'infanus. Voyez Virgile, Æn. VII. 550.

Une Religion toute de paix, en détruifant les Temples du Paganisme, n'a pas encore tout-à-fait éteint dans le cœur des Hommes, cet efprit de vertige & de fureur qui les porte s'entredétruire les uns les autres, trop fouvent faute de s'entendre. Le fanatisme religieux eft paffé; mais le fanatifme guerrier, s'allume encore au premier choc.

PLANCHE VIII.

Petite ftatue de Pallas, à laquelle il manque une main, & fans doute une pique ou quelque chofe d'approchant qu'elle devoit tenir de l'autre main.

Ce bronze travaillé dans le ftyle Etrufque, nous vient de Civita, où il fut découvert le 30 Janvier 1761.

PLANCHE IX

Petite figure d'Apollon, retirée des excavations de Réfine; le 16 Décembre 1740. Le Dieu tient fon carquois fermé d'une main, & de l'autre fon arc. C'est ainsi qu'on représentoit cette Divinité, quand on l'invoquoit sous l'épithete d'Apollon propice.

PLANCHE X.

Hercule avec fa peau de lion & fa maffue. On le trouva ainfi dans la fouille de Civita, le 8 Avril 1762.

PLANCHE XI.

Ce petit Efculape, avec fa patère, & fon ferpent entortillé autour d'un bâton, fut retiré des fouilles de Réfine, le 13 Décembre 1740.

Nous avons rapporté de fuite la ftatue d'Esculape après celle de Pallas, d'Apollon & d'Hercule, parce que ces quatre Divinités préfidoient à la Médecine. Les Vestales, dans leurs prières publiques, invoquoient Apollon avec le furnom de Medicusà Virgines Veftales ita indigitant, Apollo medice, dit Macrobe, Sa turn. I. 17. A Sparte, il y avoit un Temple à Minerve Ophal mitides, & à Athènes, une statue de Minerve Salus, ou Minerva medica. Sur une inscription rapportée par Muratori, Hercule eft furnommé Salutifer.

Peut-être a-t-on donné ces trois Divinités pour adjoints à Efculape, afin d'avertir les Médecins d'être dans leurs fonctions prudens comme Minerve, mefurés comme Apollon, & fermes comme Hercule.

PLANCHE XII

L'an 1768, en prolongeant les excavations de Civita, on découvrit près du Théâtre de Pompéia, les reftes d'un camp, ou d'un quartier militaire ; on en jugea du moins ainfi d'après la grande. quantité de cafques & d'armures qui fe trouverent en cet endroit, & parmi lesquels on retira ce fragment de baudrier, gravé fous ce No.

On remarquera le gefte qu'y fait le Silene avec fes doigts. Ce figne mystérieux, allusion aux cornes de Bacchus, étoit de convention dans les Orgies Bacchiques.

PLANCHE XIIL

Cette lame de bronze eft encore un fragment de baudrier; on ya représenté deux Têtes.

L'une d'un jeune Homme coeffé d'un bonnet, Petafus. Der

rière, pendent des bouts de rubans: c'eft peut-être un Mer

cure; on le croioit fils de Venus & de Bacchus.

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L'autre Tête femble appartenir à une Bacchante, du moins elle en a la couronne de pampres, le diadême, les bandelettes qui lui retombent fur le fein, & la chevelure éparfe fur fon col. - On pourroit conjecturer que ces deux Buftes font les por➡ traits de Bacchus & d'Ariane.

PLANCHE XIV.

Cette figure de Vieillard, trouvée à Réfine, a la main gauche ouverte & élevée par-deffus fa tête, comme pour la garantir de quelque coup qui la menace. Son habit court a de longues manches; fes culottes qui lui couvrent la jambe jufque fur les pieds, paroiffent rayées ou formées de plufieurs bandes

coufues enfenible.

PLANCHE X V.

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