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de Joux, s'arrête un peu en-deçà de Jougne, à l'endroit que l'on nomme Hôpitaux vieux, ce qui repréfente un des lieux que l'on rencontre en quelques endroits fur les voies romaines, avec le nom de Stabulum, que que l'on doit prendre dans une même fignification qu'Hofpitium, gîte pour les voyageurs, pofte ou relais, que l'empereur Conftance voulut être compris dans les ouvrages publics, & fur lefquels le Code Théodofien contient des réglemens de Valentinien I & de Valens. M. Dunod Hift. des Séquan. cite des actes du moyen-âge, dans lefquels Pont-Arcie, ou Arecii, défigne Pont-Arlier, ce qui n'empêche pas de reconnoître dans le nom actuel, moins altéré qu'il n'eft dans ces actes, une analogie marquée avec l'ancienne dénomination d'Ariolica.

P. 1921

47°, 22°.

On voit un autre lieu fous le même nom d'Ariolica dans la Table, & dont la diftance de Rodumna, ou de Rouanne, eft marquée XII. Mais, comme on retrouve cette position dans celle d'un lieu nommé Avrilli, en fuivant le cours de la Loire, fur le même rivage que Rouanne, & que la distance est d'environ 17000 toifes, il en résulte que l'indication de la Table tient lieu de xv, puisque le calcul de 15 lieues gauloifes eft de 17000 toifes. Cette route continuoit au-delà d'Avrilli, comme on le reconnoît par le nom d'Eftrée, Strata, que conferve un lieu fitué plus bas, vis-à-vis de la MotteS. Jean: & cette continuation de route eft même exprimée dans la Table par une ligne tirée de la position d'Ariolica à celle dont le nom eft Sitillia, quoique la distance foit omife en cet endroit de la Table comme en plufieurs autres. Une autre branche de voie fort d'Ariolica, pour conduire à Auguftonemetum, ou Clermont, par différentes pofitions, fur lefquelles on doit recourir aux articles qui les concernent chacune en particulier. 49, 50 & 51°; 14—21°.

ARMORICANUS TRACTUS & NERVICANUS,

Les cités maritimes de la Gaule étoient appellées Armorica civitates. On lit dans Céfar, au feptième livre des Commentaires; univerfis civitatibus quæ Oceanum attingunt, quæque Gallorum confuetudine Armoricæ appellantur: & dans Hirtius; civitates pofitæ in ultimis Galliæ finibus, Oceano conjuncta, quæ Armoricæ appellantur. On fçait, en effet, qu'Ar-Mor dans, la langue Celtique défigne ce qui eft fitué fur la mer, ad Mare: & dans la langue Sarmatique ou Slavone, Po-Mor, d'où eft venu le nom de Poméranie, qui borde la Mer Baltique, a la même fignification. Cette dénomination générale des cités Armoriques, paroît avoir été appliquée plus particulièrement aux peuples fitués depuis les bords de la Seine jufqu'à la Loire; ce qui a fait dire à Erric, qui a écrit en vers la vie de S. Germain d'Auxerre, que la nation connue antérieurement fous le nom d'Armoriquaine, étoit renfermée inter duos amnes. Tout ce qui s'étend ainfi fur cette côte de la Celtique. & même en paffant plus loin fur celle de la Belgique, eft appellé dans la Notice de l'Empire Armoricanus tractus & Nervicanus. Mais, je remarque que nonobftant cette extenfion dans la Belgique, que le nom des Nervit ajouté à celui des Armoriques paroît indiquer; le détail que donne la Notice, des lieux où le commandant géné ral de ce grand diftrict tenoit des commandans particuliers fous fes ordres, eft contenu dans les limites de la feconde & de la troifième Lionoife. Finalement, le nom d'Armorique s'eft renfermé dans la Bretagne, après que les Bretons d'outre-mer, fuiant le joug des Saxons & des Anglois, s'y furent établis. Le neuvième canon du con-cile tenu à Tours en 567, eft remarquable par la diftinc-tion qu'il fait dans cette Armorique, des nouveaux habitans d'avec les anciens, qui y font appellés Romains: adjicimus etenim, ne quis Britannum, aut Romanum, in Armoricâ, &c. ordinare præfumat.

49°, 22°.

ARTIACA. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin entre Tricaffes, ou Troies, & Duro-Catalauni Châlons. La distance à l'égard de Tricaffes, eft marquée M. P. xvIII, Leugas XII ; à l'égard de Duro-Catalauni, M. P. xxxIII, Leugas xxII. Il y a dans ces indications une exacte correfpondance entre les milles & les lieues, à raifon d'un milfe & demi pour une lieue. L'efpace qui fépare la position d'Arci-fur-Aube, qui eft Artiaca, d'avec Troies d'un côté, & d'avec Châlons de l'autre, est déterminé par des opérations fur les lieux. Le premier de ces efpaces étant d'environ 14000 toifes, & le fecond de 25 à 26000, le total eft de 39 à 40000 toises. Or, ce que l'Itinéraire fait compter en deux distances, fçavoir 51 milles, ou 34 lieues, ou 34 lieues, fournit par un calcul rigoureux 39556 toifes.

46°, 21°.

ARVERNI. Ce peuple étoit un des plus puiffans Eib. IV, p. 191. de la Gaule : &, fi l'on en croit Strabon, les Arverni avoient étendu leur domination jufqu'au territoire de Marseille, & jufqu'aux Pyrénées, jufqu'à l'Océan, & jufqu'au Rhin. Les plaintes que les Edui porterent à Rome contre les Arverni, furent une des caufes qui attirerent les armes Romaines dans la Gaule, fous le commandement de Fabius-Maximus, & de DomitiusAhenobarbus. Lorfque Céfar prit poffeffion du gouver nement de la Gaule, deux factions qui la partageoient étoient celles des Arverni & des Edui. Céfar range dans la dépendance immédiate des Arverni, plufieurs peuples voifins, les Vellavi, les Gabali, les Cadurci. Etienne de Byzance cite les Arverni comme une des plus belliqueufes entre les nations Celtiques. Dans Pline ils font qualifiés de liberi, & ils ne font point omis dans Ptolémée. Strabon auroit dû nommer chez les Arverni le fleuve Elaver, ou l'Allier, plutôt que la Loire. On ne

devine

devine point par quel endroit les Arverni pouvoient fe
dire du même fang que les Romains, & iffus comme
eux des Troyens, felon ces vers de Lucain:

Arvernique aufi Latio fe dicere fratres,
Sanguine ab iliaco populi.

Leur territoire eft actuellement représenté par le diocèfe
de Clermont, & par celui de S. Flour, qui eft un dé-
membrement du premier, & du nombre des évêchés,
qui doivent leur érection au pape Jean XXII, dans le
quatorzième siècle.

48°, 18°.

ARVII. C'est un peuple, dont Ptolémée seul fait mention dans la Gaule Lionoife, à la fuite des Diaulita, ou Diablintes. On lit Arubii dans le texte Latin: mais, la leçon que donne le texte Grec paroît préférable. J'en ai découvert la fituation jufqu'à préfent ignorée, & c'est le fujet d'un mémoire, que j'ai foumis au jugement de l'Académie en cette année 1757. Ce mémoire eft accompagné d'un plan des veftiges de la capitale de ce peuple, & ces veftiges confervent le nom de cité d'Erve ou d'Arve, fur le bord d'une rivière dont le nom dans les titres eft Arva, & qui fe rend dans la Sarte, près de Sablé. Ainfi, les limites actuelles du diocèfe du Mans contenoient outre les Cenomani, & les Diablintes, un troisième peuple, fçavoir les Arvii. La conjecture de M. de Valois, que ces Arvii pourroient P. 167 être les mêmes que Curiofolites, parce que ceux-ci ne font point mentionnés dans Ptolémée, eft donc détruite par l'existence des Arvii dans un autre emplacement que celui que l'on connoît aux Curiofolites.

52°, 25°.

ASCIBURGIUM. Ce lieu étoit illuftré par une fable, qui attribuoit fa fondation à Uliffe, comme le rapporte

Tacite. Un détachement des troupes Romaines qui gar- De Mor. Germ. doient la frontière du Rhin, y avoit fon quartier, felon fest cet hiftorien. Il en eft mention dans la Table Théodo- fect. 33.

* O

Hiftor. lib. IV

P. 829

fienne entre Vetera & Novefium. La diftance y eft mar-
quée xir à l'égard de Vetera, xIII à l'égard de Nove-
fium. On a des indices de l'emplacement de Vetera au-
près de Santen, & Novefuum eft fans difficulté Neuff ou
Nuis. Dans cet intervalle les veftiges d'Afciburgium font
connus dans le lieu nommé Asburg, fur la trace même
de la voie qui fubfifte, & qu'on appelle dans le pays die
Hoghe-Straet, ou le haut-chemin. En fuivant cette trace
fur des cartes fort circonftanciées, je retrouve les 14
lieues gauloifes entre Neuff & Afburg, & environ 13
entre Asburg & Santen. Il ne fçauroit être queftion du
mille romain dans ces diftances, non plus que dans les
autres qui remontent le long du fleuve. Car, la mesure
de la route entre Neuff & Santen s'évaluant à plus de
30000 toifes, il en résulteroit 40 milles romains, au
lieu de 27 que l'on compte
dans la Table. L'Itinéraire
d'Antonin, en omettant Afciburgium, indique fur la
même route deux autres lieux, Gelduba & Calone, omis
dans la Table. Il n'en faut pas conclure qu'il y eût deux
routes différentes pour faire la communication des pla-
ces établies fur la même frontière.

43°, 17°.

ASPALUCA. L'Itinéraire d'Antonin indique ce lieu fur une route, qui part de Cafaraugufta, ou de Saragoce, pour conduire à Beneharnum. La pofition d'Af paluca précède immédiatement Iluro, ou Oloron, en fuivant cette route; & la distance eft marquée xii. On connoît la vallée d'Afpe, qui du pied des Pyrénées s'étend jufqu'auprès d'Oloron: mais, il n'y a point de ville d'Afpa, qui ait donné le nom à la vallée, comme le croit M. de Valois : oppidum, quod nomen fuum dedit valli Afpalucenfi. La grande carte des Pyrénées, levée par ordre du Roi, me fait juger qu'en remontant d'Oloron le long du Gave d'Afpe, jufqu'au village d'Acous, qui doit être Afpaluca, la diftance en droite ligne ne donne pas complettement les 12 lieues gauloifes: mais, on comprend

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