Imágenes de páginas
PDF
EPUB

bien qu'une route, qui fuit un torrent, dans une vallée fort refferrée par les montagnes qui bordent ce torrent, doit avoir des détours qui mettent de la différence entre la mesure itinéraire & la mefure directe.

46°, 23°.

ASSA PAULINI. Je crois qu'il faut écrire Alfa, comme a fait Surita, plutôt qu'Afa, felon d'autres éditions. Ce nom ayant été écrit Anfa, il s'enfuit, pour trouver plus de rapport dans la dénomination, qu'il convient moins de gliffer entre les deux voyelles, comme fi la confonne étoit feule, que de prononcer comme la confonne doublée le demande. Ce lieu fubfifte fous le nom d'Anfe, & il eft diftingué par la tenue de plufieurs conciles qui y ont été affemblés. La distance à l'égard de Lugdunum, que marque l'Itinéraire d'Antonin, fçavoir M. P. xv, Leugas x, eft très-convenable entre Lion & Anfe. L'efpace en ligne directe paffe 11000 toifes, & le calcul de 10 lieues gauloifes eft de 11349 toifes.

44°, 21°.

ATACINI. Les habitans des bords de l'Atax étoient nommés Atacini. De-là vient que dans Méla, Narbone Lib. II, cap. 3. eft appellée Atacinorum colonia. Cette ville devoit fon origine & fa première existence, colonis propriis, felon

Sat. X.

Ifidore. Terentius Varro, qui a vécu du tems de la dic- Origin. lib. XV. tature de Céfar, & du Triumvirat, eft appellé Narbo- cap. 1. nenfis, & Atacinus, ab Atace fluvio dictus, par Porphyrion, commentateur d'Horace. Ce peuple Narbonois, fous le nom d'Atacini, me donne lieu de m'expliquer fur les Bebryces, que plufieurs auteurs entre les anciens placent dans ce canton, à partir du pied des Pyrénées. Dion, felon un de fes fragmens, & felon Tzetzès, a In Lycophr.p.911 parlé des Bebryces comme du peuple de Narbone. Silius-Italicus les avoit introduits dans fon poëme avant Dion, en parlant du paffage d'Annibal. Marcien d'Héra. Per. lib. II. clée les cite pareillement en même pofition; & Etienne

Punic. lib. III.

ces,

de Byzance diftingue les Bebryces de la Gaule, d'avec ceux qui avoient habité la Bithynie, fur le rivage méridional du Pont-Euxin. Mais, cette mention des Bebryà laquelle fe joint une fable des amours d'Hercule avec Pyrene, fille de Bebryx, paroît très-fufpecte, quoique répétée de cette manière en plufieurs endroits. Tous les hiftoriens & les géographes les plus autorifés, Polybe qui a décrit la marche d'Annibal, Tite-live, Strabon, Méla, Pline, gardent un profond filence fur ces Bebryces, dont les fçavans Bénédictins, qui ont écrit Tome 1, p. 607. l'histoire de Languedoc, n'ont pas jugé plus favorablement que je penfe qu'on doit le faire.

Lib. IV, p. 182.

44°, 21°.

ATAX FLUV. Strabon fe trompe à l'égard de cette rivière, en la faisant également fortir du mont Cemmenus, que l'Obris & l'Araura, qui ont en-effet leur fource dans la chaîne du mont Cebenna. Méla s'en explique plus convenablement; Atax ex Pyrenæo monte digreffus: & en pourfuivant, nifi ubi Narbonem attingit, nufquam navigabilis.... lacus accipit eum Rubrefus. Dans Pline; flumen Atax è Pyrenao, Rubrenfem permeans lacum. Lib. III, cap. 4. Ptolémée décrivant la côte, marque l'embouchure de l'Atagus entre celles de la rivière de Rufcino & de l'Orobius. Il eft à remarquer, que la rivière d'Aude, ou Atax, fe divife en deux bras à environ 5 milles audeffus de Narbone. Les anciens conviennent, que c'est l'Atax qui paffe à Narbone. Méla & Pline le défignent, en conduifant cette rivière dans le lac Rubrefus, qui reçoit en-effet le canal paffant à Narbone. Strabon dit précisément qu'on remonte de Narbone à la mer par l'Atax. Cependant, celui des deux bras qui conferve aujourd'hui le nom d'Aude, n'eft point celui de Narbone, qui fe nomme Robine d'Aude, & dont il eft parlé dans l'article Rubrefus lacus. On trouve dans Etienne de Byzance, que près de Narbone eft un lac, qu'il nomme Narbonites, & un fleuve qu'il nomme Atacus.

P. 189

44°, 25°.

Lib. II, cap. 5.

Lib. III, cap. 4•

Chorogr. de

chap. 6,

ATHENOPOLIS. Méla nomme Athenopolis, après avoir fait mention de Forum-Julii, en paroiffant tendre le long de la côte vers Marseille. Pline, qui paroît fuivre une route contraire, nomme Athenopolis avant Forum-Julii : in orâ autem Athenopolis Maffilienfium, Fcrum-Julii, &c. Selon cet ordre, Athenopolis devroit fe trouver en deçà de Fréjus ; & Honoré Bouche se fixe à l'emplacement qu'occupe Grimaut, quoiqu'on puiffe Prov. liv. III., objecter que cette pofition n'eft point fur la côte, in orá, comme Pline le demande, & comme on doit le présumer d'un établissement des Marseillois. Car, il leur avoit été fi peu loisible de s'étendre dans les terres, qu'ayant imploré le fecours des Romains contre les habitans naturels du pays, le fruit des avantages que C. Sextius remporta fur les Salyes, fut pour les Marfeillois, comme on l'apprend de Strabon, de reculer leurs limites à Lib. IV, p. 180; 12 ftades, ou un mille & demi de la mer aux environs des ports, & à 8 ftades feulement aux autres endroits de la côte. Ne voyant donc point de fituation convenable qu'au-delà de Fréjus, on jetteroit les yeux fur la Napoule, fi Vincent de Salerne, moine de Lérin, n'avoit écrit, que ce lieu portoit le nom d'Avenionetum, avant que de s'appeller Neapolis. Il y a une anfe remarquable entre Fréjus & la Napoule : & felon un plan particulier de cette baie, elle a environ 400 toifes d'ouverture entre deux promontoires, autant de profondeur, & elle eft défendue par un ancien fort fur une pointe à la droite en entrant. Cette fituation auroit-elle été négligée par les Marfeillois, qui étant bornés à la côte en ont occupé les ports; & celui-ci ne pourroit-il pas nous indiquer Athenopolis? Ce qu'il y a de bien certain, c'eft que le nom du port dont il s'agit eft purement Grec, en étant fait mention dans le récit du martyre de S. Porcaire, abbé de Lérin, l'an 730, fous le nom d'Agathon. Le nom en ufage actuellement eft Agay. Je remarque que

Comment. VI.

dans les plus anciennes cartes il eft écrit Agat. On trouve les Athénopolita cités dans Varron, lib. VII. de linguâ Latiná.

51°, 21°.

ATREBATES. Il en eft parlé en plufieurs endroits des Commentaires de Céfar, & particulièrement au fujet de la confédération des Belges contre les Romains. Strabon, Pline, Ptolémée, n'ont point oublié d'en faire mention. Mais, Ptolémée les déplace étrangement, en difant, qu'ils font voifins de la Seine. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Atrabatum, ou la capitale de ce peuple, eft une des cités de la feconde Belgique. On connoît des Atrebates dans la grande Bretagne, diftingués d'un autre peuple qui porte le nom de Belga. Quoique l'Artois ait tiré le nom d'Adertifus, qu'on lit dans les capitulaires de Charle le Chauve, de celui des Atrebates, les limites de cette province, dont les Morini occupoient une partie, ne répondent point au territoire de la cité d'Arras.

51°, 24°.

ATUATUCA, pofteà TUNGRI. Céfar parle d'Atuatuca comme d'un château, fitué prefque au milieu du territoire des Eburones: id caftelli nomen eft, hic ferè eft in mediis Eburonum finibus. La légion romaine que Céfar perdit par le foulévement des Eburones, avoit fon quartier à Atuatuca. Le nom des Tungri ayant fuccédé à celui des Eburones, Ptolémée fait mention d'Atuacutum (ou plutôt Atuatucum) comme de la ville principale des Tungri. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofienne, placent Aduaca, ou Atuaca, dans la pofition qui convient à Tongres. Ainfi, cette ville eft du nombre de celles qui ont perdu leur nom particulier en prenant celui de la nation; & c'eft fous le nom de Tungri qu'elle eft citée dans Ammien-Marcellin, dans la Notice de l'Empire, & dans celle des provinces de la Gaule. Mais, la ville de Tongres ayant été ruinée par

'Attila l'an 451, le fiége épifcopal fut transféré à Trajectum Mofa, Maftrict; d'où il a paffé à Liége, Mastrict ayant éprouvé le même fort que Tongres, en 881, de la part des Normans.

44°, 18°.

De Fluminio

ATUR FLUV. Je crois, avec M. de Valois, qu'il P. 523 convient d'écrire ainfi, comme Liger plutôt que Ligeris, Arar plutôt qu'Araris. On trouve Aturus ou Aturrus dans Aufone, pour terminer un vers hexamètre. Il lui donne l'épithete de Tarbellicus, parce qu'il traverse le pays des Tarbelli : & on lit dans Vibius Sequefter, 'Atur (ou Atyr) Tarbella civitatis Aquitania. Ptolémée, où le nom eft Aturis, marque fon embouchure immédiatement à la fuite du promontoire Eafo, qui termine l'Espagne. Il y a environ 300 ans que cette embouchure de l'Adour, près de Baïone, fut bouchée par des monceaux de fable, qu'une groffe mer y jetta; de manière que la rivière prit fon cours le long du rivage de la & s'ouvrit une iffue à environ fix lieues au nord de Baïone, dans un endroit que l'on a nommé le vieux Boucau, depuis que la rivière a repris fa première embouchure. Mais, c'eft après qu'on eut longtems & en vain travaillé à rouvrir cette embouchure, qu'une autre tempête ayant violemment agité la mer, a débouché le paffage; & la communication avec le vieux Boucau paroît même interrompue aujourd'hui.

mer,

45°, 24°.

'AVANTICI. Il en eft mention dans Pline en ces ter- Lib. III, cap. 47 mes adjecit formula Galba imperator, ex Inalpinis, Avanticos, atque Bodionticos; quorum oppidum Dineà. Il faut être prévenu que Pline traite de la Narbonoise, à laquelle par conféquent fe rapporte l'expreffion adjecit; & au rôle de laquelle, formula, furent infcrits par addition les Avantici & les Bodiontici, en les détachant des peuples renfermés dans les Alpes, ex Inalpinis. La mention qui eft faite de Dinia, détermine le canton des

« AnteriorContinuar »