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P. 171.

Avantici, comme des Bodiontici. Car, quand la pofition de Digne ne leur feroit pas commune, & fe rapporteroit particulièrement aux Bodiontici, il eft à préfumer que les Avantici leur étoient voifins. Honoré Bouche croit retrouver ceux-ci dans un lieu dont le nom eft Avançon, entre Chorges & Gap. Mais, cette pofition paroît trop voifine de celle de Caturiges, pour qu'on fe perfuade qu'elle eût un diftrict diftinct & féparé; & M. de Valois y répugne par la même raison. La liaison & le voifinage des Avantici avec les Bodiontici fait préfumer, qu'ils occupoient la partie du diocèse de Gap, qui s'allonge au midi de la Durance, & qui eft refferrée entre cette rivière & les limites du diocèfe de Digne. M. de Valois n'eft point d'avis qu'on reconnoisse le nom des Avantici, dans celui de la petite rivière de Vançon, qui coule dans ce canton, & qui fe rend dans la Durance, un peu au deffous de Siftéron.

48° 21°.

AVARICUM, pofteà BITURIGES. Céfar parle d'Avaricum, comme de la plus grande ville, & de la plus forte place des Bituriges; oppidum maximum, munitiffimumque, in finibus Biturigum: comme d'une des plus belles villes qui fût dans la Gaule; pulcherrimam propè totius Galliæ urbem, quæ & præfidio & ornamento fit civitati: & il décrit l'avantage de fa fituation; quòd propè ex omnibus partibus flumine & palude circundata, unum habeat & peranguftum aditum. Elle tiroit le nom d'Avaricum de la rivière d'Avara, ou Avera, felon les tems poftérieurs, & dont le nom actuel eft Evre. La plupart des capitales de cités ayant quitté le nom qui deur étoit propre, pour prendre celui du peuple où elles tenoient le premier rang, le nom d'Avaricum a fait place à celui de Bituriges, qui fe lit auffi Bituriga. Dans un vieux roman de chevalerie, le nom de Biorgas qui y eft employé, femble conduire par fon altération à la dénomination actuelle de Bourges, Cette ville peut pré

tendre

tendre la préféance fur les autres villes de l'Aquitaine, en qualité de métropole de l'Aquitaine première; & dans Adrévald, qui à écrit les miracles de S. Benoît, Avaricum eft qualifié caput regni Aquitanici.

44°, 23.

AVATICI. Ils ne font connus que parce que Méla & Pline leur attribuent Maritima, qu'il convient de rapporter à Martigues. Le témoignage de ces auteurs doit prévaloir fur Ptolémée, qui place les Anatilii, plutôt que les Avatici, dont il ne fait point mention à Maritima, ce qui fouffre d'autant plus de difficulté, que l'emplacement des Anatilii se trouve indiqué dans une autre position, comme on peut voir à l'article qui les concerne.

44°, 24°.

Lib. II, cap. 5:

Lib. III, cap. 4i

AUCALO FLUV. Selon Honoré Bouche, une inf-Chorog. de Prov: cription trouvée près d'Apt, nous apprend que le nom liv. I, ch. se de la rivière de Calaon, qui paffe fous cette ville, &

qui tombe dans la Durance, eft Aucalo.

44°, 23°.

Lib. IV, p. 185

AVENIO. Cette ville eft citée dans Strabon, avec Araufio, l'une & l'autre étant également du territoire des Cavares. Méla fait mention d'Avenio Cavarum, en- Lib. II, cap.5、 tre les villes de la Narbonoife qui fe diftinguent par leur richeffe. Pline met Avenio du nombre des villes Lati- Lib. III, cap. 4ì nes, quoique dans Ptolémée elle soit qualifiée du titre de Colonie ; & on remarque que Pline eft contredit fur ce fujet à l'égard de plufieurs autres villes de la Narbonoife. Si l'on en croit Etienne de Byzance, Avenio,' fituée fur le Rhône, eft une ville Marfeilloife, comme il le dit auffi de Cavaillon. Dans la Notice des provinces de la Gaule, on trouve civitas Avennicorum entre celles de la province Viennoise. Le terme ethnique d'vennicus eft employé par Sidoine-Apollinaire. Avignon n'eft devenue métropole que par un démembrement de la province eccléfiaftique d'Arles, qui a même confervé

* P

Hiftor. I, Sect. 68.

Pag. 427.

comme une marque de fon ancienne extenfion, les dio cèfes d'Orange & de S. Paul-trois-Châteaux, au-delà de ceux qui compofent actuellement la province d'Avignon. Jofeph Scaliger ne s'explique pas exactement quand il dit; Avenionem à Pontificibus Romanis inftitutam metropolim, cùm anteà fuffragaretur Vienna, ut & tres reliquæ civitates, Carpentorace, Cabellio, Vafio.

47°, 25°.

AVENTICUM. Tacite, qui eft le premier qui en fasse mention, qualifie cette ville du titre de capitale chez les Helvetii; gentis caput. On lit dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne, Aventicum Helvetiorum. Elle étoit colonie romaine fous Trajan comme une infcription en l'honneur d'un des lieutenans de cet empereur, & rapportée par Gruter, le témoigne.. Entre les noms que prend cette colonie dans l'infcription, celui de Flavia nous fait connoître, que c'est à Vefpafien, felon que Frédégaire le dit précisément, ou à l'un de fes enfans, que la colonie d'Aventicum a dû fon établissement. J'accede volontiers à l'opinion de plufieurs fçavans, que c'eft mal-à-propos que Ptolémée comprend Aventicum, ainfi que la Colonie Equeftre dans la cité des Sequani. Il y a toute apparence que cette ville fituée au delà du mont Jura, n'avoit rien de com mun avec les Sequani, avant la formation d'une province fous le nom de Maxima Sequanorum, par l'union du pays Helvétique avec l'ancien territoire Séquanois. C'eft rélativement à ce que renfermoit cette province, que civitas Helvitiorum Aventicus fe trouve dans la Notice des provinces de la Gaule, à la fuite de civitas Equeftrium, fous la métropole de Befançon. AmmienMarcellin, qu'on peut accufer de méprife en rangeant Lib. XV, cap.2. Aventicum dans les Alpes Gréques, parle de cette ville dans l'état de défolation où les Germains l'avoient réduite fous l'empire de Gallien; defertam civitatem, sed non ignobilem quondam. Elle eft du nombre de celles

que

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leurs habitans avoient divinifées; & Dea Aventia eft le fujet de plufieurs infcriptions déterrées dans le voisinage d'Avenche, où l'on fçait qu'existoit Aventicum. Un château élevé dans fes ruines, par un feigneur qu'on dit avoir été nommé Vivilo, lui a fait donner le nom de Wiflisburg, mais fans faire oublier l'ancien, qui fe conferve dans celui d'Avenche. Je trouve une preuve pofitive du rang fupérieur qu'elle tenoit chez les Helveiii, dans le numéro d'une colomne milliaire trouvée à Baden en Suiffe, fur le Limat au-deffous de Zurich. M. Bochat préfume avec raifon, que ce numéro qui eft LXXXV ne peut fe rapporter qu'à la position d'Aventicum; & voici ce qui me le perfuade en examinant le local. L'Itinéraire & la Table nous tracent une partie de la route qui pouvoit conduire ad Aquas Helveticas, ou à Baden, par celle d'Aventicum à Salodurum. Le compte, qui eft de 23 ou 24 dans cet intervalle, ne peut convenir à l'efpace actuel, qu'en mefurant par lieues gauloifes, & il en eft de même de l'indication des distances dans d'autres parties de l'ancienne Helvétie. De Salodurum, outre la voie qui conduifoit à Augufta Rauracorum, marquée dans l'Itinéraire & dans la Table, il y en avoit une qui tendoit à Baden, & il en refte des veftiges, felon Guilliman, entre Arau & Baden. La mefure itinéraire, plus longue que la mefure lib. I, cap. 2. directe, parce que le cours de l'Arau la fait circuler en 32 à 33 lieues quelques endroits, peut s'eftimer de foifes. Ainfi, depuis Aventicum 56 ou 57, & il en faut conclure 8 milles romains, felon le numero de la 85 colomne de Baden. La difficulté qui paroît naître de voir des milles par cette colomne, nonobftant ce que je viens de dire, que les diftances indiquées par les Itinéraires répondent à des lieues, eft précisément la même à l'égard d'une pareille colomne placée à Epamanduodurum, comme je le rapporte dans l'article de ce nom : & j'observe, que par conformité, l'une &

Pij

gau

Rer. Helvetic

l'autre de ces colomnes milliaires font du même emper reur, qui eft Trajan. Mais, la position d'Epamanduodurum, ou de Mandeure, par rapport à Besançon, étant convenable à la diftance indiquée en lieues gauloifes, de même que par la proportion qui eft entre le mille romain & la lieue gauloife elle convient au numéro de la colomne qui marque des milles, & les faits bien avérés ne fouffrant point de contradiction; il en doit être de même de Baden par rapport à Aventicum. Ce qui dénote particulierement ici une grande prérogative dans Aventicum, c'est de voir que le district des distances qui partent de fa pofition comme du centre de la cité Helvétique, comprenne Vindoniffa, dont l'emplacement se rencontre au paffage de la même route, en deçà de Baden à l'égard d'Aventicum. C'est un indice marqué de la dignité de capitale, qui confirme le témoignage de Tacite, Aventicum gentis caput.

45°, 23°.

AUGUSTA. L'Itinéraire d'Antonin, celui de Bour'deaux à Jérufalem, & la Table Théodofienne, en font mention. Le nom eft Auguftum dans la Table, Auguf ton dans l'anonyme de Ravenne. Mais, dans les titres du Daufiné on trouve Augufta, comme dans les deux Itinéraires; & ce qui refte de ce lieu conferve le nom d'Aoufte. La distance à l'égard de Valence eft marquée XXII dans l'Itinéraire d'Antonin & dans la Table. On compte le même nombre de milles dans l'Itinéraire de Jérufalem, en deux diftances, comme on peut voir à l'article Cerebelliaca, dont la pofition fait la divifion de ces distances. A l'égard de Dea Vocontiorum, la distance marquée xxIII dans l'Itinéraire me paroît convenable nonobftant que ce qu'il y a d'efpace direct entre Aoufte & Die ne s'eftime guère que 13000 toifes, & que le calcul de 23 milles romains foit de 17400 ou environ. C'est que la route circule en remontant dans la vallée le long de la Drome, pour éviter les montagnes qui

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