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bordent cette vallée. Un lieu nommé Quint fur cette voie, & qui indique le Quintum milliare rélativement à Die, donne par analogie cette mesure itinéraire, en la pouffant jufqu'à Augufta. L'erreur est manifeste dans la Table, par l'omiffion d'un x, en marquant XIII. L'Itinéraire de Jérufalem, qui fait compter 28 en deux distances, divifées par une pofition nommée Darentiadoit fouffrir une réduction ; & je pense que la première distance tient lieu de vii, ce qui étant fuivi de xvi, la fomme fera xxIII comme dans l'Itinéraire, dont l'indication fe vérifie par le local. Si l'on en croit le P. Philibert Monet, Augufta a été fubmergée par un lac, & cet accident lui auroit été commun avec le Lucus Augufti, dans la même contrée au-deffus de Die. Une grande carte manufcrite du Daufiné, & très-circonftanciée, ne me fait point connoître de lac auprès d'Aoufte, comme on fçait qu'il y en a près du Luc.

48°, 26°.

AUGUSTA RAURACORUM. La capitale des Rauraci devint colonie romaine fous Augufte, & Munatius-Plancus en fut le fondateur, comme de celle de Lion. On lit fur fon monument à Gaïette, dans le royaume de Naples: in Gallia colonias deduxit Lugdunum & Rauricam. Pline & Ptolémée ont écrit le nom des Rauraci conformément à cette infcription: Colonia Raurica, & oppidum Rauricum, dans Pline. Ptolémée eft le premier chez lequel on trouve le nom d'Augusta, que l'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodolienne donnent également à la même ville. Dans AmmienMarcellin c'eft par le nom du peuple qu'elle eft déf Lib. XV, cap. 177 gnée: apud Sequanos, Vifontios vidimus, & Rauracos. Cette ville ayant beaucoup fouffert de la part des Alemanni dans le quatrième fiècle, elle ne paroît dans la Notice des provinces de la Gaule que fous le titre de caftrum Rauracenfe. Le lieu dans lequel elle eft enfevelie fous fes ruines près du Rhin, a néanmoins confervé

'Tom. I.

Alfatia illuftr. le nom d'Augufta dans celui d'Augft: & on ne peut fçavoir trop de gré à M. Schoepflin d'en décrire les veftiges, & de les mettre fous les yeux par la représentation du local qu'il a publiée.

50°, 22°.

AUGUSTA SUESSIONUM, pofteà SUESSIONES, priùs NOVIODUNUM. Ptolémée, dans le texte duquel le nom des Sueffiones, ou Sueffones, fe lit Ouefones, fait mention de leur capitale fous le nom d'Augufta. La pofition de Soiffons fe trouve auffi désignée par le même nom, dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne. Cette ville eft néanmoins appellée Sueffona en deux endroits de l'Itinéraire, parce que la plupart des capitales ont quitté le nom qu'elles portoient, pour prendre celui de la cité ou du peuple de leur reffort, & que cet Itinéraire paroît d'ailleurs avoir été compilé fur divers routiers, dreffés en des tems différens. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Sueffionum fuit immédiatement la métropole de la feconde Belgique, comme le fiége épiscopal de Soiffons tient encore le premier rang entre les fuffragans de Reims. La Notice de l'Empire parlant des attéfiers établis dans la Gaule pour fabriquer des armes, fous les ordres du magifter officiorum, cite entr'autres, fabricam Sueffionenfem fcutariam, baliftariam, & clibanariam. Quant à ce qui concerne le Noviodunum, dont il est fait mention dans Céfar, il y a des raifons de préfumer, que cette ville pouvoit étre la principale des Sueffiones. Céfar, en marchant contre les Belges, avoit pris pofte fur la rive ultérieure de la rivière d'Aifne, & près de Pont-à-Vère, felon les circonftances les plus convenables au local. Le lendemain du jour qu'il a diffipé & mis en fuite l'armée énemie, il entre dans le Comment. II. territoire des Sueffiones; & une longue traite, magno itinere confecto, le fait arriver près de Noviodunum, où la troupe des fuiards du Soiffonois, omnis ex fugâ Saef.

fionum multitudo, fe renferme la nuit qui fuit fon arri-
vée. Il ne reçoit cette ville à compofition, qu'à la prière.
des Remi, & en prenant pour otages les plus confidé-
rables de la cité, primis civitatis, & entr'autres les en-
fans de Galba, qui regnoit alors dans le pays. La ville,
dont le nom étoit Noviodunum, peut avoir été décorée
fous Augufte du nom d'Augusta, de même que Bibracte
chez les Edui a pris le nom d'Auguftodunum. Si l'on
objecte, que l'affiette de Soiffons ne repréfente point le
dunum Celtique, on peut répondre qu'il ne paroît pas
davantage dans la position de Tours, qui n'en eft pas
moins Cafarodunum ; & que l'élévation d'une place par
la hauteur de ses remparts, muri altitudo, comme Ĉé-
far le dit précisément du Noviodunum des Sueffiones, a
pu
faire appliquer à cette place le terme de dunum, par.
la même raison que des fortereffes, fans être fur des ro-
ches, ont été appellées Rupes, ou Rocca. Ceux qui
ont voulu placer le Noviodunum à Noyon, qui appar-
tenoit aux Veromandui, & non aux Sueffiones, ne pren-
nent pas garde que le nom de Noyon, qui leur en a
impofé, eft Noviomagus, & non pas Noviodunum.

50°, 2·5°.

AUGUSTA TREVÉRÓRUM, pofteà TREVERI Quelque antiquité que des auteurs modernes affectent d'attribuer à la ville de Trèves, qui eft affez recomman dable par d'autres titres qu'on ne fçauroit lui contefter: elle n'eft point connue fous une plus ancienne dénomination que celle d'Augufta, ayant reçu une colonie romaine fous les aufpices d'Augufte. Mèla eft le premier des auteurs qui en parlent: urbs opulentiffima in Treve- Lib. II, cap. 5. ris Augufta. On la trouve enfuite dans Ptolémée, avec le même nom. Tacite l'appelle fimplement Coloniam Treverorum. Dans un tems poftérieur, c'eft fous le nom de Treveri qu'elle eft défignée. Depuis Conftance Chlore, plufieurs empereurs, que le foin de veiller à la frontière du Rhin retint dans la Gaule, choifirent Trèves

pour leur féjour; d'où vient qu'Ammien-Marcellin la qualifie de domicilium principum clarum ; & qu'Aufone relève la dignité de cette ville en difant, Trevericæ urbis folium. La Notice de l'Empire fait mention de plufieurs établissemens faits à Trèves: Triberorum fcutaria, & baliftaria, thefauri & moneta Triberorum. Cette ville étoit devenue métropole de la première Belgique. Tous ces avantages ne fervirent qu'à rendre le défaftre de Trèves plus confidérable dans les incurfions des barbares, vers la chute de l'Empire en occident: Treverorum urbs De Gubern. Dei, excellentiffima, dit Salvien, quadruplici everfione proftrata. On fçait que les Alemans la nomment Trier.

lib. IV.

45°, 23°.

AUGUSTA (Tricaftinorum) vel NEOMAGUS. La Lib. III, cap. 4. capitale des Tricaftini eft nommée Augufta dans Pline; & le nom de la ville des mêmes Tricaftini eft Næomagus, felon Ptolémée. Jofeph Scaliger, Holftenius, le P. Sirmond, le P. Hardouin, diftinguent Naomagus d'Augufta, & veulent que ce foit Nions, qui eft une petite ville au nord de Vaifon, & comprife dans fon diocèfe. Je me laifferois volontiers entraîner par l'analogie de la dénomination de Nions avec celle de Nãomagus, comme par l'autorité des fçavans que je viens de citer, fans les difficultés qui fe rencontrent dans cette opinion. Car, Nions par fa fituation eft enveloppé dans le diftrict des Vocontii, qui renferme Vaison, felon le témoignage de Méla & de Pline. On pourroit accufer Ptolémée d'avoir tranfporté aux Tricaftini une ville d'un peuple limitrophe, fi une obfervation qui n'a point encore été faite, ne s'y oppofoit pas. La Table Théodofienne marque xv, entre le nom qui fe lit Arufione, & un autre qui fe lit Senomago. Or, cette distance convient exactement à celle que l'on trouve entre la pofition d'Araufio, ou d'Orange, & celle de la capitale des Tricaftini, ou de S. Paul-trois-Châteaux. Car, elle s'éyalue à environ 11000 toifes, & le calcul de 15 milles romains

romains eft de 11340 toifes. Comme on connoît la Table pour être peu correcte dans les dénominations, ce n'eft point hazarder que de trouver le nom de Naomagus que donne Ptolémée, dans celui de la Table, avec peu de différence. Il faut ajouter, que cette convenance dans la diftance ne fçauroit regarder Nions, comme elle regarde la position de S. Paul-trois-Châteaux, parce que Nions paroît éloigné d'Orange de 24 ou de 25 milles ; & on peut dire que Cellarius ne connoît pas fuffifamment le local, pour être bien fondé à dire, locus non Tom. I, p. 243; repugnat. D'ailleurs, Nions s'écarte de la direction de la voie, puifque la Table fait connoître le lieu qui fur cette voie fuccède à Naomagus, fçavoir Acunum, dont la pofition qui fubfifte au bord du Rhône fous le nom d'Ancone, eft marquée dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, en tendant directement à Valence. J'obferve même, que l'indication qu'on trouve dans la Table entre Acunum & le lieu dont le nom fe prend pour Neomagus, fçavoir xvii, eft ce qui convient entre S. Paultrois-Châteaux & Ancone, & ce qui ne fuffiroit pas beaucoup près dans l'intervalle qui fépare Ancone d'avec Nions. M. de Valois eft de même opinion, que Naomagus de Ptolémée n'eft point une ville différente d'Augufta, fans néanmoins s'appuyer fur des confidérations auffi pofitives que celles qu'on vient de voir. Cette ville a quitté fes anciennes dénominations. C'eft fous le nom de civitas Tricaftinorum qu'elle eft mife au nombre de celles de la Viennoife, dans la Notice des provinces de la Gaule.

50°, 21°.

AUGUSTA VEROMANDUORUM. Ptolémée fait mention de la ville principale des Romandues, qui font les Veromandui, fous le nom d'Augufta. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofienne, placent cette ville entre Camaracum, ou Cambrai, & Augufta Sueffionum, ou Soiffons. La distance à l'égard de Cama

P. 60

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