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dans l'Itinéraire. Or, cette indication de distance étant auffi analogue qu'on le voit, à ce qu'il y a de route dans la réalité entre Carcici & Immadra; il faut en conféquence reconnoître que Carcici eft la position immédiate à l'égard d'Immadra, & que ce n'eft point portus Emines, comme il paroît dans l'Itinéraire. Donc, ce port Emines, & pareillement Citharifta, font hors de place, & doivent être tranfportés ailleurs. En examinant fort en détail tout ce qui eft connu fur la côte, je crois retrouver le nom d'Æmines dans celui que porte l'isle d'Embiez, qui fe préfente devant la rade du Bruc ou des Embiez, après avoir tourné le cap Cicier, en partant de Toulon. Je reconnois dans cette pofition, qu'elle peut quadrer à la distance marquée XII dans l'Itinéraire entre Telo Martius, & le lieu qui lui fuccède, lequel ne fçauroit être Tauroëntum, parce que Taurenti eft dans un plus grand éloignement de Toulon. En revenant d'Embiez vers Toulon, je trouve que 12 milles de route conduisent au goulet qui fépare la grande rade de Toulon d'avec la rade intérieure. C'eft une circonftance tirée du local, qui fe concilie avec le rapport qui paroît entre le nom actuel d'Embiez, & l'ancienne dénomination d'Emines.

45°, 23°.

AËRIA. Strabon nomme cette ville entre celles des Cavares, fçavoir Avenio & Araufio. Pline en fait auffi mention. Etienne de Byzance cite pareillement Aèria comme une ville de la Gaule, d'après Apollodore. Selon Artémidore, au rapport de Strabon, le nom que portoit cette ville étoit très-convenable à fa position en lieu extrèmement élevé. Le P. Briet, en prenant Vaifon pour Aëria, n'a pas fait attention que Vafio, capitale des Vocontii, & qui n'appartient point aux Cavares, eft citée féparément d'Aëria dans Pline; & Cellarius l'a déja remarqué. Je ne vois dans le canton de pays où il convient de se renfermer, de fituation qui représente

Lib. IV, p. 185.
Lib. III, cap. 4.

Orbis defc.

mieux Aëria, que le mont Ventoux, à l'extrémité du diocèfe de Carpentras. Et cette fituation répond encore à ce qu'ajoute Strabon, fçavoir, que d'Aëria à la Durance, dont le nom fe lit Duriona pour Druentia en cet endroit, le pays eft montueux & fauvage. Car, telle eft en-effet la difpofition du local, qui forme une chaîne de montagnes fans interruption, depuis le mont Ventoux jufqu'au bord de la Durance entre Sifteron & Forcalquier.

44°, 22°.

AGATHA. Selon Scymnus de Chios, cette ville doit Lib. IV, p. 182. fa fondation aux Phocéens; felon Strabon, aux Marfeillois, ce qui revient au même. Denys Périégete s'explique fans équivoque, en difant, que les Phocéens qui ont bâti Marseille, ont occupé Agatha. Etienne de Byzance, en donnant les Liguriens pour fondateurs de cette Ville, eft contredit par la dénomination purement Gréque d'Agatha, & qui, felon Timofthene cité par Etienne, étoit Ayal Tux, ou bonne fortune. Céfar ayant privé les Marseillois de leurs établissemens, on trouve Lib. III, cap. 4. dans Pline, Agatha, quondam Maffilienfium. Ptolémée fait mention d'Agathe polis, & même d'une isle en mer fous le nom d'Agatha; mais qu'on ne retrouve point, comme on peut voir dans l'article Blafcon infula. Il y a un endroit dans Strabon, où nommant Rhoen-Agathan, les critiques l'accufent de confondre Agatha avec une autre ville, dont il eft parlé dans l'antiquité fous le nom de Rhode, autrement Rhodanufia, & dont la fituation eft inconnue. La plus ancienne des Notices de la Gaule ne fait point mention d'Agatha ; & on n'a point connoiffance que ce fût un fiége épiscopal avant le concile qui y fut affemblé en 506.

P. 180.

49°, 21°.

AGEDINCUM, pofteà SENONES. Il eft fait plus d'une fois mention dans les Commentaires de cette capitale d'un peuple, qui étoit puiffant dans la Gaule.

Quoique felon les éditions des Commentaires, le nom foit Agendicum, M. de Valois veut qu'on préfère la N. G. p. 6. leçon d'Agedincum, fur le témoignage de Surita qu'elle eft plus conforme aux manufcrits, & fur ce que dans quelques écrivains du moyen âge, & entr'autres l'auteur des Annales de S. Bertin, qui affecte d'employer les anciens noms des villes, on lit Agedincum. Le même nom écrit Agetincum dans la Table Théodofienne favorise encore cette leçon. On lit dans Ptolémée Ayndinòv. Au-refte, le nom du peuple a pris la place du nom primitif, comme il eft arrivé à la plupart des capitales. On trouve le nom de Senones pour celui d'une ville dans Ammien-Marcellin. Il cite cette ville comme une des Lib. XV, cap. 117 plus confidérables de la Lionoife première, dans un tems où il n'y avoit encore que deux provinces Lionoises.Mais, lorfque le nombre fut de quatre, la quatrième étant diftinguée des autres par le nom de Senonia; Sens, capitale des Senones, parvint au rang de métropole, & c'eft ainsi qu'il en eft inention dans la Notice des Provinces de la Gaule: metropolis (Lugdunenfis Senoniæ ) civitas Senonum. On a dit Senona également comume Senones.

47°, 16°.

AGESINATES. Leur nom eft tiré de Pline, dans Lib. IV, cap. 197 l'énumération des peuples de l'Aquitaine ; & il nous donne un moyen de les connoître plus particulièrement, en ajoutant Pictonibus juncti. Mais, le nom de Cambolectri, qui précède celui d'Agefinates, n'en eft point féparé par une virgule dans l'édition du P. Hardouin comme il l'eft dans quelques autres : & le fçavant éditeur a penfé, que Pline citant dans la Narbonoife des Lib. III, cap.4 Cambolectri, diftingués par un furnom, qui Atlantici cognominantur; d'autres Camboledri qu'indique le même auteur dans une autre partie de la Gaule, font de même diftingués par le furnom d'Agefinates. Il femble que c'eft s'épargner une conjecture, que de s'en tenir au nom

d'Agefinates. Je crois du moins que ce nom peut fuffire, pour trouver l'emplacement qu'il convient de lui donner dans la carte de la Gaule, ne connoiffant rien au contraire qui montre quelque rapport à celui de Cambolectri, que l'on n'a point tiré de l'obfcurité où plufieurs noms de peuples qu'on lit dans Pline font reftés. Perfonne n'ignore, que Luçon, ainsi que Maillezais ou la Rochelle, eft un nouveau diocèfe dans l'ancien territoire des Pictones. Or, je retrouve le nom des Agefinates dans celui d'Aisenai, qui eft un des trois Archidiaconés qui compofent le diocèfe de Luçon, & en même tems un doyéné particulier. On ne fçauroit difconvenir, que l'ancienne dénomination ne fubfifte dans la dénomination actuelle d'une manière plus diftincte, & avec moins d'altération qu'en beaucoup d'autres, fur le rapport defquelles on ne forme néanmoins aucun doute. Ceux qui font à portée de confulter les titres particuliers du pays, doivent être invités par cette découverte, à rechercher le nom que porte Aisenai dans ces titres. Il est à préfumer, qu'on le trouvera employé dans des actes de plus ancienne date que la bulle du pape Jean XXII, de l'an 1317, pour l'érection de Luçon en fiége épifcopal. Dans le dénombrement des doyénés, qui font diftraits du diocèfe de Poitiers, pour compofer celui de Luçon, le doyéné d'Aifenai eft appelle Afianenfis. Mais, ce n'eft pas d'une pièce auffi récente que que le quatorzième siècle, qu'on doit attendre la vraie nomenclature d'Aifenai. On croiroit devoir la trouver dans les titres de Marmoutier, parce qu'à Aisenai on connoît un prieuré dépendant de cette célèbre abbaye, fous le nom de S. Benoît. Mais, les Huguenots n'épargnerent point les archives de Marmoutier, en pillant le tréfor de l'église l'an 1562. Je fuis néanmoins redevable au R. P. Prieur D. Rouaud, de fçavoir que dans quelques donations particulières, il eft mention du prieuré d'Azenais ; & dans cette dénominatio

on

on ne fçauroit méconnoître celle des Agefinates presque toute pure. L'emplacement que Sanfon, & plufieurs autres, ont donné aux Agefinates dans le diocèfe d'Angoulême, n'eft appuyé fur aucun indice qui ferve de fondement à cette opinion.

45°, 19°.

AGINNUM. Ptolémée nous indique cette ville comme capitale des Nitiobriges. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodosienne, font également mention d'Aginnum; & dans la Table c'eft une position diftinguée par la figure qui défigne la plupart des capitales. On lit de même Aginnum dans Aufone: mais, dans la Notice des Provinces de la Gaule, civitas Agennenfium ; & ce qui eft remarquable, le fiège d'Agen y fuit immédiatement la métropole de la feconde Aquitaine.

49°, 13°.

AGNOTES. Artémidore, dans Etienne de Byzance, nomme ainfi un peuple de la Celtique, fur le rivage de l'Océan. On pourroit, ce femble, reconnoître le même nom dans celui du pagus Agnenfis, dont il eft mention dans la vie de S. Paul de Léon, où il eft dit que le roi Childebert I. donna à ce prélat, Agnenfem Leonenfemque pagos. Quoi-qu'il en foit de cette donation, ce qu'il y a de certain, c'eft que la partie occidentale du diocèfe de Léon, enveloppée par la mer de trois côtés, conferve le nom d'Ack dans un des diftricts eccléfiaftiques de ce diocèfe : & un des ports de la côte en tire fon nom, qui eft Aber-ack. Cette pofition des Agnotes ne permettra pas de les confondre avec les Anagnutes de Pline, fi l'on ne fe croit pas autorifé de l'accufer d'erreur, pour avoir placé dans l'Aquitaine. un peuple qu'il auroit dû nommer dans la Lionoife..

45°, 24°.

ALAMONS. L'Itinéraire d'Antonin conduit de Va pincum à Seguftero, par un lieu dont le nom fe lit Alabonte. On lit Alarante dans la Table Théodofienne "

* F

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