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fiége épifcopal dès le commencement du fixième siècle, puifque Gratus, epifcopus de civitate Olorone, foufcrivit au concile d'Agde en 506, pouvoit être capitale. Cette ville eft divifée en trois quartiers: Oloron, dans l'angle que forme la jonction du Gave d'Afpe & du Gave d'Offau; Sainte-Marie, féparée par le premier de ces Gaves, & Marcada par le fecond. On fçait que le nom de Gave eft propre dans ce pays-là aux rivières qui defcendent des Pyrénées ; & celle qui eft formée par l'union des deux Gaves précédens, fe nomme le Gave d'Oloron, à la différence de celui qui paffe fous la ville de Pau, appellé le Gave Béarnois. Plufieurs fçavans ont relevé l'erreur de Jofeph Scaliger, de croire qu'il est question d'Oloron dans Sidoine-Apollinaire, lorfqu'il parle des Olarionenfes lepufculi, qu'il faut cher cher dans Uliarus, ou Olario, l'ifle d'Oleron.

44, 24.

po

IMMADRA, L'Itinéraire Maritime en donne la fition immédiatement avant que d'arriver à Marseille, en faifant route le long de la côte du levant au ponant; & la distance eft marquée xII à l'égard de Marfeille, comme de la position qui devance celle d'Immadra. On ne fçauroit fe difpenfer de reconnoître ce nom d'Imma dra dans celui que porte l'ifle de. Maire, qui n'est séparée que par un canal fort étroit d'un cap nommé la Croisette, où fe termine le golfe de Marseille vers le midi, la côte tournant enfuite vers le levant. Mais, l'indication de la diftance à l'égard de Marseille demande une réforme, Car, felon une carte circonftanciée du gob fe, & dont l'échelle eft précisément en toifes, la route de l'ifle de Maire jufqu'à l'entrée du port de Marfeille ne vaut qu'environ 5500 toifes, dont il ne réfulte que 7 milles romains, en négligeant une fraction de mille. Or, il eft affez fréquent dans l'examen des Itinéraires, de trouver que par méprife fùr un chiffre, il convient dy fubftituer comme ici vu àcxII. Quant à la position

qui doit fe rapporter d'un autre côté à celle d'Immadra, & qui feroit portus Amines, felon ce qui paroît dans l'Itinéraire, confultez les articles fous les noms de Car fici & d'Emines.

44°, 17°.

IMUS PYRENÆUS. C'eft le pied du Summus Pyrenaus, que l'Itinéraire d'Antonin place entre Pompelo & Aqua Tarbellica; & fa pofition eft celle de S. Jean pied-de-port, autrement de Ultra-puertos, comme difent les Navarrois d'Efpagne. L'indication de la dif tance à l'égard du Summus Pyrenæus, qui paroît v doit être x. Le local le veut ainfi ; & c'eft le moyen de trouver un rapport de proportion entre cette diftance & celle qui fui fuccede entre Imus Pyrenæus & Carafa, dont on connoît la position dans celle de Garis, conformément à ce qu'indique l'Itinéraire, fçavoir xii. En defcendant le long du Val-Carlos, pour se rendre à S. Jean in imo Pyrenæo, on laiffe fur la montagne à droite les veftiges d'un vieux château, dont le nom de Peñon, ou Pegnon, eft conforme au terme Espagnol de Peña, & remonte à celui de Penn, qui dans la dénomination d'Alpis Pennina, d'Apenninus mons, eft de la plus haute antiquité.

44°, 23°.

INCARUS. L'Itinéraire Maritime indique x milles dans la traverfée du golfe de Marseille, en partant: de cette ville, pour arriver à une ftation, dont le nom eft Incarus. On reconnoît diftinctement ce lieu d'Incarus: dans la position actuelle de Carri: & felon une carte particulière & très-exacte du golfe, l'échelle de toifes que porte cette carte donne 9000 toifes d'intervalle d'un point pris à la fortie du port de Marseille, jufqu'à Pentrée de l'anfe de Carri. Or, le calcul rigoureux de 12 milles romains eft de 9072 toifes. La carte de Provence dreffée fur celle du S. Chevalier, fournit trop d'étendue dans cet efpace, parce qu'il y prend l'équi

Lib. V.

Lib. III,

valent de 11000 toifes pour le moins ; & par ce défaut de justesse, celle qui fe trouve dans l'indication de l'Itinéraire pouvoit n'être pas remarquée.

49°%, 17°.

INGENA, pofteà ABRINCATUI. Quoique Ptolémée ait mal placé les Abrincatui, nous lui avons l'obligation de fçavoir que le nom de leur capitale étoit Ingena. Elle prit dans la fuite, de même que la plupart des capitales, le nom du peuple, qu'elle conferve dans celui d'Avranches. Selon la Notice de l'Empire, Abrincata étoit le pofte d'un commandant particulier, dans le district appellé Tractus Armoricanus; & il faut croire que c'eft de cette ville que des corps de troupes romaines, dont il eft mention dans la même Notice, font appellés Abrincateni. Il ne faut point omettre dans la Notice des provinces, civitas Abrincatum est une de celles de la Lionoise seconde.

46°, 23°.

que

INSUBRES. C'étoit un peuple dépendant des Ædui, quoiqu'il n'en foit point mention dans Céfar, au nombre de ceux qu'il cite comme étant dans la même dépendance. Mais, Tite-live en parle comme d'un pagus des Edui, en difant que les Gaulois qui avoient paffé les Alpes & le Téfin, trouvant un canton du même nom d'Infubres que celui qui étoit propre à cette portion des Edui, fe déterminerent d'y fonder une ville, à laquelle ils donnerent le nom de Mediolanum: quùm quo confederant, agrum Infubrium appellari audiiffent, cognomine Infubribus, pago Eduorum, ibi, omen fequentes loci, condidere urbem; Mediolanum appellarunt. Pline attribue de même aux Infubres la fondation de Milan; comme aux Boii, qui avoient également paffé les Alpes, la fondation d'une autre ville, qui a été connue fous le nom de Laus Pompeia, aujourd'hui Lodi vecchio. Sanfon, qui place les Infubres dans la Breffe, en imaginant qu'il y a une reffemblance avec la

in

finale du nom d'Infubres, devoit être informé que la Breffe doit fon nom au Brexius faltus, de même que les noms de plufieurs autres cantons de pays, la Brie, le Perche, ont commencé par être des noms de forêts, Briegius faltus, Perticus faltus ; & il est évident que le nom de Brexius faltus n'eft point celui des Infubres. Mais, il vient en penfée, que les fondateurs de Mediolanum, auxquels il avoit paru favorable de trouver un terrain du nom des Infubres, n'ont eu d'autre raison de choisir en conféquence le nom de Mediolanum plutôt qu'un autre, que parce que les Infubres fortoient d'un lieu qui portoit le même nom. Or, nous connoiffons un Mediolanum, entre le Forum des Segufiani & Lugdunum. Comme il n'eft pas douteux par le témoignage de Céfar, que les Segufiani étoient dépendans (clientes felon l'expreffion dont il fe fert) des Edui ; un lieu qui fe trouve dans ce territoire peut avoir appartenu à un peuple également fujet des Edui, & qui n'étant point nommé dans Céfar, ni depuis lui, aura été confondu avec les Segufiani. Un fçavant, dont je refpecte les lumières & la critique, & qui a remarqué de même qu'en trouvant le nom de Mediolanum chez les Ædui, c'étoit une indication du canton des Infubres, a mis en avant un autre Mediolanum, dont le nom actuel eft Malain. Mais, ce qui ne permet point d'admettre ce Mediolanum, c'eft qu'il appartient aux Lingones, peuple puiffant, qui n'a jamais été dans le cas de relever des Adui. C'eft pour avoir été du territoire 'des Lingones, que Malain dont il s'agit eft actuellement du diocèfe de Dijon, démembré tout récemment du diocèfe de Langres. Les Mandubii, dépendans des Ædui, étoient limitrophes des Lingones de ce côté-là; & il eft conftant par le nom de Fins qui fe conferve fur les frontières des Mandubii, comme on peut voir à l'article de leur nom, que les limites des diocèfes répondent aux territoires des cités.

* Ccc

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46°, 23°.

INSULA ALLOBROGUM. On voit dans Tite-li Lib. XXI, fedt. ve, qu'Annibal après avoir paffé le Rhône, tourna fur la gauche, & traverfa le territoire des Tricaftini. Il nous dit en même tems d'après Polybe, qu'en quatre jours de marche, quartis caftris, en remontant le long du Rhône, il arriva au confluent d'une rivière qui fe joignoit au Rhône. Quoique le nom de cette rivière fe life Apapos dans Polybe, parce qu'on y a substitué ce nom à un autre qui paroiffoit corrompu dans fon texte, & quoiqu'on trouve pareillement Arar dans Tite-live, cette rivière ne fçauroit être l'Arar, ou la Saône. Car il faudroit fuppofer, qu'une nombreuse armée, avec des éléphans & des bagages, eût fait plus de 40 lieues françoifes en quatre jours: c'eft même beaucoup que d'en admettre 20 pour le moins, en partant du Rhône plus bas que ne font les Tricaftini, pour arriver jusqu'à l'Ifère, qu'Annibal devoit rencontrer avant que d'aller plus avant. D'ailleurs, il eft à remarquer, qu'Annibal n'a connoiffance des Allobroges qu'en arrivant à cette rivière; au-lieu qu'il eût déja traversé l'étendue de leurs terres, s'il fût parvenu à la jonction de l'Arar avec le Rhône. Les critiques les plus judicieux font donc perfuadés, que le nom de la rivière dont il eft queftion eft far ou Ifara. Or, felon Polybe & Tite-live, les terres renfermées entre les deux rivières étoient défignées par le nom d'Infula, quoique ce canton ne foit pas une ifle rigoureufement parlant, comme il en eft de ce que nous appellons aujourd'hui l'Ile de France. L'intérieur de cette ifle étoit habité par les Allobroges, & le terme propè dont fe fert Tite-live, ne rend point à cet égard l'expreffion de Polybe, qui est néanmoins fon auteur original fur ce fujet.

44°, 19°.

AD JOVEM. Il eft mention de ce lieu dans l'Itiné raire de Bourdeaux à Jérufalem, comme d'une muta

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