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la lieue gauloise; & il eft naturel de voir la mesure du mille employée fur une voie qui fort d'une colonie romaine, à laquelle le numéro des colomnes paroît avoir été relatif. Je remarque même, que les distances qui audelà de Vivifcus, & en traverfant la vallée Pennine conduifent au paffage des Alpes pour entrer en Italie, font pareillement en milles romains.

44°, 24°.

LACYDON PORTUS. C'eft le nom du port de Marseille, felon Pomponius - Méla, & felon Euftathe fur Denys Périégete. On lit Halycidon dans quelques éditions de Méla.

44°, 23.

LAPIDEI CAMPI. Strabon, Méla, Pline, Solin, en font mention; & on connoît la fable d'une pluie de pierre, dont Jupiter avoit favorifé le combat d'Hercule contre les deux fils de Neptune. Strabon plus réservé que Méla & Pline, n'a pas jugé à propos d'en parler: & fi ce n'eft qu'il refferre trop étroitement l'étendue de ce champ dans l'efpace de cent ftades, ce qu'il dit de fes pâturages, & même des falines qui s'y trouvent, tếmoigne qu'il étoit bien inftruit. Le nom de Crau ques l'on donne à cette plaine, pourroit être de la plus haute antiquité, en admettant qu'il foit analogue au terme Celtique de Craig, felon l'opinion du docte Cambden, in Britanniá. On trouve dans un aveu rendu par un feigneur des Baux à l'archevêque d'Arles en 1226:: zotum affare meum, quod habeo in Cravo, five in agro lapidofo.

44°, 17%

LAPURDUM. Ce lieu n'eft connu dans l'âge romain 'de la Gaule que par la Notice de l'Empire, en ces termes: in provincia Novempopulaná, tribunus cohortis Novempopulana Lapurdo. Sidoine-Apollinaire parle des Lo- Lib. VIIF, epift.cufta Lapurdenfes, efpece de poiffon, que gens du pays appellent Langofte. Grégoire de Tours fait men- Lib. IX, cap. to.

les

12.

Not. Vafcon.

P. 540.

tion de Lapurdum dans l'accord fait entre les rois Chil débert & Gontram. Le nom de Baïone ayant fuccédé à celui de Lapurdum, le canton de pays renfermé entre l'Adour & le Vidafo, ou Bidaffoa, a retenu le nom de Labourd; & c'eft par ignorance que dans quelques cartes il eft écrit Labour, comme on pourroit l'écrire d'une terre à labourer. Le nom de Bai-ona eft tiré de la langue Vascu-ence ou Bafque, dans laquelle Baia-une, comme on l'apprend d'Oihenart, défigne un port, & fignifie littéralement, navalis vel portûs locum. On trouve le nom de civitas Baionia dans Roger de Hoveden, annaliste Anglois, fous l'an 1177. Thomas de Walfingham, ious l'an 1239, reconnoît Baïone pour la capitale du pays des Bafques: terram Bafclorum, cujus caput eft civitas Baiona. Comme on ne voit point que Baïone fut un fiége épifcopal avant l'évêque Léon, fous le regne de Charle le Simple, au commencement du dixième fiècle; il eft plus que vraisemblable que le diocèfe de cette ville eft un démembrement de celui d'Aqs, qui conferve une partie de la baffe-Navarre, & qui comprenoit le pays de Soule jufqu'au pied des Pyrénées, avant que ce pays eût été joint au diocèfe d'Oloron. On pourroit néanmoins fuppofer, qu'entre les peuples d'un rang inférieur aux nations ou cités principales de la Novempopulane, comme Pline en nomme plufieurs, quelqu'un de ces peuples étant fubordonné aux Tarbelli dont Aqs étoit la capitale, occupoit les environs de Lapurdum: mais, ce peuple nous eft inconnu. La Gaule ne reconnoiffoit point d'autres limites de ce côté-là que le fommet des plus hautes Pyrénées, felon les bornes du diocèfe de Baïone, avant que Philippe II, fous prétexte des progrès de l'héréfie en France, eût fait dé tacher de ce diocèfe les vallées de Baftan & de Lérin; pour être confiées provifoirement à l'administration dé l'évêque de Pamplune, fous le titre de vicaire apoftolique en cette partie. L'acte par lequel Arfius, Labur

denfis epifcopus, qui fiégoit vers la fin du dixième fiécle, décrit l'étendue de fon diocèfe, s'en explique ainfi: omnis vallis quæ Circia dicitur (la Cife) ufque Caroli crucem. Cette croix étoit placée où eft aujourd'hui une chapelle de S. Sauveur, au port nommé Ivagnete, fur le fommet de la montagne, par laquelle on defcend à Roncavallis, ou Roncevaux; & la vallée qui y conduit, en partant de S. Jean in imo Pyrenao, ou pied-deport, & qui eft actuellement démembrée de la baffeNavarre, fe nomme encore Val-Carlos. Il eft à propos d'ajouter, que ce paffage des Pyrénées répond au Summus Pyrenæus, que l'on trouve dans l'Itinéraire d'Antonin entre Pompelo & Aqua Tarbellica. Mais, en reprenant l'acte de l'évêque Arfius, les vallées qui font encore du diocèfe de Baïone dans la baffe-Navarre , outre la Cife, fçavoir, Baigorri, Arberoue, & Offez, y font énoncées de fuite à ce qui précède : vallis quæ dicitur Bigur, vallis quæ Erberua dicitur, vallis quæ Urfacia dicitur: & immédiatement après, Bazten item vallem, ufque in medio portu Belat, vallem quæ dicitur Larin. On connoît le port de Belate ici nommé, pour être le paffage de la cime des Pyrénées qui répond plus directement à la position de Pamplune : & il faut obferver, que les vallées de Baftan & de Lérin renferment le cours du Uidafo, ou de la rivière de Bidaffoa, laquelle ne peut ainsi servir de limite à la Gaule que vers fon embouchure. Ptolémée sépare l'Espagne d'avec la Gaule par un promontoire qu'il croit formé par les Pyrénées. Il le nomme Eafo, & il fait mention d'une ville de même nom, qu'il comprend dans les limites de l'Efpagne. Méla dit de la nation des Varduli; ad Pyrenai jugi Lib. III, cap. v promontorium pertinens, claudit Hifpanias. Le fleuve Magrada, dont il parle immédiatement avant que de faire mention des Varduli, & fur lequel il place deux villes, Ituriffa & Eafo, paroît être le Uidafo. Si Méla ne s'eft point mépris fur la position de la première de

ces villes, fçavoir Ituriffa, & qu'elle foit différente de Turiffa, que l'on trouve dans l'Itinéraire d'Antonin entre Pompelo & Summus Pyrenæus ; je crois retrouver le nom de cette Iturija de Méla dans celui d'Iturin, qu'un lieu ainsi nommé communique à une vallée, dont les caux tombent fur la rive gauche de Uidafo, entre les vallées de Bastan & de Lérin. Quant à Easo, on voit Lib. III, p. 161. bien que c'eft l'afo de Ptolémée. Strabon indique une ville voifine de l'Océan, & précisément aux confins de l'Aquitaine & de l'Ibérie; dont le nom qui fe lit Idanufà dans le texte que Xilander a traduit, eft Oidafune felon plufieurs manufcrits, comme Cafaubon en avertit, & pareillement felon la verfion qui a précédé celle de Xilander. Or, je remarque, que le nom d'Oidafun & celui de Vidafo font évidemment les mêmes ; & conféquemment la ville que place Méla fur la rivière qui porte le nom de Vidaĵo, doit être la même qu'Oidafun, comme elle ne differe point d'Eafo que cite Ptolémée. Je penfe qu'il faut trouver cette ville dans la position d'Irun, près de Fontarabie, plutôt que dans celle de Fontarabie, quoiqu'aujourd'hui Irun foit un lieu peu .confidérable fur le bord du Uidafo. Le nom de Fontarabie chez les Bafques eft Ondarrabia. Celui d'Irun dans leur langue est un terme appellatif pour défigner une ville, & ils appellent Pamplune Iruna. Une pointe de terre qui déborde l'embouchure du Uidafo du côté de Fontarabie, & que l'on nomme pointe de Figuera, paroît être le promontoire Eafo de Ptolémée, quoique cette pointe ne tienne rien de l'élévation des Pyrénées, prolongée, à ce qu'il femble, par Méla ainfi que Ptolémée, jufqu'à ce promontoire. Mais, ce feroit en vain qu'on en chercheroit quelque autre aux environs. Dans Lib. III, cap. 3. Pline, littus Olarfonis eft un des termes qu'il prend en Lib. IV, cap. 20. mefurant la largeur de l'Espagne, & le nom d'Olarfo y Not. Vafcon. p. eft répété dans un autre endroit. On lit larfo dans Marcianus-Capella. Oihenart applique ce nom à Oyarçun,

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qui

qui est à une lieue d'Irun, fur une petite rivière de même nom, qui tombe dans le port du Paffage. La pofition de Lapurdum étoit celle qui me mettoit plus à portée de difcuter ainfi cette matière des limites, & de revendiquer ce qui appartient à la Gaule dans cette partie-là. L'extenfion qu'avoit autrefois le diocèfe de Baïone juf qu'à S. Sébastien, porteroit plus loin ces limites. La defcription qu'Arfius, évêque de Lapurdum, a laiffée du territoire de fon fiège épiscopal, ajoute à ce qu'on a vu ci-deffus, terram de Ernania (Ernani) & fandum Sebaftianum de Pufico. La province de Guipufcoa ne s'étendoit point autrefois comme aujourd'hui, jufqu'au Uidafo. Elle étoit bornée à S. Sébastien, ainsi que le témoigne un titre de l'églife de San Millan, ou de S. Emilien en Espagne. Car, après avoir terminé la Biscaye à la rivière nommée Deva, ce titre porte; & de ipfa Devá ufque ad fandum Sebaftianum, id eft tota Ipufcoa. Les vicomtes de Baïone étendoient leur domaine jufqu'au port Oyarçun, appellé Huiars par Roger de Hoveden, qui commne Anglois pouvoit être bien informé de ce qui étoit de la mouvance de l'Aquitaine & de la Gascogne, poffédées de fon tems par les rois d'Angle

terre.

780

25°.

LARGA. On trouve ce lieu dans l'Itinéraire d'Antonin entre deux pofitions fort connues; Epamanduodurum, ou Mandeure, & Mons Brifiacus, ou Brisac. On le trouve auffi dans la Table Théodofienne, qui conduit d'Epamanduodurum à Cambes, ou Kembs, en paffant par Larga. La pofition de Larga prend celle d'un lieu nommé Largitzen, entre Alt-Kirk & Granvillars, dans le Suntgaw. Il y a une pofition intermédiaire d'Epamanduodurum à Larga dans l'Itinéraire, fous le nom de Gramatum, & on ne peut mieux la rapporter qu'à Granvillars, qui fe rencontre entre Mandeure & Largitzen. Mais, les diftances marquées dans cet intervalle, * Eee

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