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& celui de la Lieva, qui à Gand se joint à l'Escaut, & dont on fe fervit en 1339, pour ouvrir un canal de Gand jufqu'à Damm, entre Bruges & l'Eclufe, lequel a précédé celui qui ne fut creufé qu'en 1613, tendant à Bruges directement.

52°, 24°.

LEVÆ FANUM. Íl eft placé dans la Table Théodofienne, fur la route qui de Lugdunum des Batavi, ou de Leyde, remonte le long du Rhin; & c'est en pofition intermédiaire de Fletio & de Carvo, en marquant de Fletio à Leva fanum XVI, & de Leva fanum à Carvo VIII. On peut voir à l'article Fletio, que fa pofition est celle d'un lieu nommé Vleuten, & on préfume que celle de Carvo fe place vis-à-vis de Wageningen, ou à peu près. La diftance actuelle & directe entre ces pofitions répondant à environ 35 milles romains, dont la mefure eft celle, qui généralement parlant quadre aux distances indiquées dans le territoire des Batavi ; il s'enfuit que la Table eft en défaut, & on peut y foupçonner quelque lacune. Car, on n'y voit point Trajedum, fitué à environ 5 milles au-delà de Fletio, ni Batavodurum, ou Vick-Durftede, qui eft en deçà du lieu qui convient à Carvo. Il n'y a donc point de fond à faire fur les nombres de la Table en cet efpace; & fi quelque circonftance locale peut y fuppléer, pour nous indiquer Leva fanum, c'eft de trouver un peu au-delà de Durstede, fur la rive oppofée à celle des Batavi, un lieu dont le nom de Liven-dael (c'est-à-dire, vallis Leva) conferve celui de la divinité qui avoit un temple dans ce canton. 43°, 21°.

LEUCATA. Méla: ultra ( Rubresum Lacum) eft LeuLib. II, cap. 5. cata, littoris nomen, & Salfula fons. Cela veut dire fimplement, qu'entre l'étang de Sigean & Salfes, le rivage eft appellé Leucata, quoique fur la hauteur qui domine ce rivage il exiffe un lieu nominé Léucate. Je fuis de l'opinion de M. de Valois, que cette dénomination peut

Pag. 274:

être Gréque. Elle fera la même que celle du mons Leucata dont parle Virgile, & qui fait la pointe de la prefqu'ifle de Leucas dans l'Acarnanie, & ainfi nommée feIon Servius ex candore faxorum. Feftus-Avienus (in orâ maritima) doit avoir cité fur la côte de Narbone un promontoire fous le nom de Candidum, dont l'endroit eft perdu par quelque lacune: car, c'eft ce qu'on doit conclure de ce vers:

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Et M. Aftruc a fait la même remarque. Roger de Hove Hift. nat. de den, qui a continué l'hiftoire de Beda jusqu'à la fin du Lang. p. 76. douzième siècle, décrivant la route d'une flote Angloife, parle de Leucate en ces termes : quamdam arenam protenfam in mari, quæ dicitur caput Leucate. Aujourd'hui ce promontoire fe nomme communément le cap de la Franqui, qui eft le nom d'une petite ifle plater, rangée dans l'enfoncement de la côte au nord du cap. 50°, 18°.

LEXOVII. Leur nom fe trouve diversement écrit 'Lexovii ou Lexobii, dans Céfar, comme dans Strabon qui a connu leur pofition fur le bord de la mer, & vers l'embouchure de la Seine, felon la manière dont il s'explique en parlant du commerce de la Gaule. Pline commence l'énumération des peuples de la Lionoise par les Lexovii. Ptolémée range les Lexubii après les Caleta. Il n'eft pas exact en les faifant fuivre immédiatement par les Veneli, puifque ceux-ci reculés dans le Côtantin, font féparés du diocèse de Lizieux par toute l'étendue du diocèse de Baïeux, partagée entre les Viducasses &. les Bajocaffes.

46°, 22°, & 48°, 16o.

LIGER FLUV. C'eft ainfi que ce nom eft au nominatif dans tous les auteurs anciens, & même dans plufieurs du moyen-âge, & non pas Ligeris, comme dans quelques autres du même tems. On lit dans Céfar, Liger

Lib. I.

ex nivibus creverat. Strabon fait fortir la Loire des monts Cemmeni, la fait paffer à Genabum vers le milieu de son cours, & la conduit à la mer entre les Pictones & les Namnetes, ce qui eft convenable en toutes ses circonftances. Ptolémée a connu de même l'embouchure de cette rivière. Pline, en parlant de la Lionoife, cite flumen clarum Ligerim. On fçait qu'Augufte, en donnant plus d'étendue à l'Aquitaine, recula fes bornes jufqu'à la Loire ; & Vibius-Sequefter, dans fon traité des Fĺeuves, s'explique ainfi en conféquence: Liger Gallia, dividens Aquitanos & Celtas. Mais, dans ce qu'il ajoute, in Oceanum Britannicum evolvitur, qui ne voit que le nom de Gallicum feroit plus convenable?

44°, 25°.

LIGURES. Leur nom chez les Grecs eft aigues. On a dit auffi Liguftini, quoique ce terme foit plutôt un Lib. II, p. 128. dérivé qu'un nom fimple. Strabon les diftingue des Gaulois comme une nation différente, nonobstant que leur manière de vivre fût semblable: & Denys d'Halicarnafse témoigne que leur origine eft inconnue. Ils s'étoient étendus le long de la côte jufqu'aux frontières de l'Efpagne, & Scylax le fait connoître, en établissant des Ligyes depuis les Ibériens jufqu'au Rhône. Les Ligu In Orá marit. res, felon Feftus-Avienus, avoient occupé la montagne

In Periplo.

Lib. XLIII.

de Sette:

ad internum mare, Setiena ab arce, &

Sefe extulere.

rupe faxofi jugi

Leur nom affez obfcur de ce côté-là, a été plus célèr bre entre le Rhône & les Alpes, où ils étoient contigus à la Ligurie proprement dite, qui occupoit la partie ma, ritime de l'Italie, depuis le fommet des Alpes, & fur le penchant de l'Apennin, jufqu'au fleuve Arno, où ils confinoient aux Tofcans ou Etrufques. Ce fut en Ligurie, fuivant Marcien d'Héraclée, que Marseille fut fondée; & on lit dans Juftin, inter Ligures & feras gentes Gallorum. Aufli a-t-on défigné les Ligures en cette par

Lib. de Mirab.

Lib. III, cap. 5.

Lib. LIV

tie par le nom de Gallo-Ligures, ou comme on lit dans Ariftote, Celto-Ligyes. Le plus puiffant des peuples de cette contrée, les Salyes, qui ont dominé depuis le Rhône jufque vers les Alpes, font au dire de Pline, Ligurum trans Alpes celeberrimi. Mais on remarque, qu'entre les peuples Inalpini, il place des Capillati. Selon Dion-Caffius, le nom de Ligures comati ou criniti ne se borneroit pas à une branche de nation particulière, & il s'étendroit à tous les peuples des Alpes maritimes parce que c'eft en parlant collectivement des nations de ces Alpes qu'Augufte réduifit à l'obéiffance, qu'il cite les Liguriens chevelus. C'eft ce que Pline confirme en Lib. III, cap. 20. peu de mots: Capillatorum plura genera, ad confinium Liguftici maris. On leur avoit apparemment fait quitter la longue chevelure qui les diftinguoit, comme il s'enfuit de ce vers de Lucain :

Et nunc tonfe Ligur,

tonfe Ligur, quondam per colla decora

Crinibus effufis.

Pour ne rien omettre de ce qui fe renferme dans l'ancienne Gaule, il étoit indifpenfable de faire une mention expreffe des Ligures.

47°, 18°.

LIMONUM, pofteà PICTAVI. Il eft mention de cette ville dans le huitième livre des Commentaires, comme d'une place devant laquelle les Gaulois, qui étoient encore en armes contre les Romains dans la dernière des campagnes de Céfar, mirent le fiége. Limonum eft l'une des deux villes que Ptolémée nomme chez les Pitones. L'autre eft Ratiatum, & non Auguftoritum, comme on peut voir à l'article qui concerne Ratiatum: & il faut croire que Ptolémée ne cite Limonum en second lieu, que parce que fa pofition eft ultérieure ou plus reculée dans le compte de la longitude. Car, il convient de regarder Limonum comme la capitale des Pictavi, & tomber d'accord que Magnon, qui vivoit dans le neuvième siècle, n'eft point en faute de dire,

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P. 449.

Pictavus Limonum, quoiqu'en penfe M. de Valois. Il y a apparence auffi, que ce n'eft point Magnon qui a déterminé Sanfon à placer Limonum à Poitiers; mais qu'il a dû y être conduit par les voies romaines, comme toute perfonne affez intelligente en matière géographique, pour conférer l'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodofienne avec le local, en conviendra. La carte de la Gaule fait voir la trace de plufieurs routes qui fe croifent à Limonum, & qui tendent à cette pofition en partant de quatre points différens ; de Mediolanum des Santones, ou de Saintes; de Namnetes, ou de Nantes ; de Cafarodunum, ou de Tours; d'Argentomagus, ou d'Argenton en Berri. Le terme de ces différentes routes est également convenable à l'emplacement de Poitiers, & ne peut fe rapporter à aucun autre lieu de considération. A cette expofition générale il faut ajouter ce qui réfulte en particulier de chacune des pofitions marquées fur ces routes, & qui font expliquées dans les articles de leur nom, auxquels on peut avoir recours pour plus grand éclairciffement. Comme la route qui part de Cafarodunum paroît fans aucune mention de lieu intermédiaire dans la Table Théodofienne, c'eft ici l'endroit d'en parler féparément, pour observer que les XLII lieues gauloifes marquées par la Table répondent précisément à ce qu'il y a d'efpace entre Tours & Poitiers. M. de Valois ne reconnoiffant point que Limonum eft Poitiers, lui fubftitue Auguftoritum, & Jofeph Scaliger l'avoit précédé dans cette opinion. Mais, comme la capitale des Lemovices réclame incontestablement le nom d'Auguf toritum, la pofition de Limonum à Poitiers ne fouffre point de difficulté par cet endroit ; & de ce que M. de Valois méconnoît cette position, il s'enfuit que Limonum est un lieu inconnu pour lui; quæ urbs fuerit, fatePer. Aquitanic. mur non conftare. Alta-ferra prenant Auguftoritum pour Poitiers, eft dans le même cas à l'égard de Limonum ; cujus veftigia, dit-il, nec ex fitu, nec ex nomine agnof

p. 67.

cuntur

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