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nin. Cet Itinéraire ne faisant point mention de Gefdao, marque XVIII en une feule diftance de la station de Mars à Brigantio ; & on compte la même chofe en détail de Brigantio à Martis, fçavoir vi, V, VIII, dans la Table; autant dans l'Itinéraire de Jérufalem, fçavoir x & IX. Je me fuis expliqué fur la ftation de Mars dans un P. 3 ouvrage qui concerne l'Italie, & une fcrupuleufe analyfe des distances a paru fixer cette pofition à Oulx fur la route de Suze. Ce que j'ai remarqué depuis d'affez fingulier, c'eft que ce lieu dont le nom actuel vient d'Ultium, eft appellé plebs Martyrum dans des lettres de Cunibert, évêque de Turin, & d'environ l'an 1165. Ainsi, il en a été de même de ce lieu que du mons Martyrum, près de Paris, que la tradition veut avoir été auparavant mons Martis.

48°, 21°.

MASSAVA. Ce lieu eft placé dans la Table Théodofienne entre Brivodurum & Ebirno, qui eft Nevirnum. La distance eft également marquée xvi à l'égard de Brivodurum, ou Briare, & de Nevirnum, ou Nevers. Mais, on peut voir dans l'article Brivodurum, que l'intervalle de Briare à Mefve, qui eft Massava, furpaffe l'indication de la diftance, étant d'environ 25000 toises, ce qui donne lieu de compter 22 lieues gauloifes. Quant à l'intervalle de Mefve à Nevers, comme on n'y trouve qu'environ 16000 toifes, il ne paroît guè-re poffible d'y admettre ce qu'indique la Table, parce que le calcul de 16 lieues gauloifes paffe 18000 toises. Ainfi, il feroit convenable que le nombre fût XIV plutôt que xvi, par la tranfpofition de l'unité du chiffre romain. Le continuateur de Frédégaire fait mention de Mafva vicus, in pago Autifiodorenfi: & en-effet, Mefve, quoique dans l'éloignement d'Auxerre, eft dans les li mites de fon diocèfe. La petite rivière de Mafau, qui fe rend dans la Loire à Mefve, conferve plus purement le nom de Massava.

44, 24°.

MASSILIA. On lit Maffalia dans les écrivains Grecs; & fa fondation par ies Phocéens fortis d'une ville d'Ionie, eft une chofe connue lippis & tonforibus: quoique fur les circonftances hiftoriques de cet Lib. XLIII. établiffement, le récit de Trogue-Pompée, ou de Juftin fon abbreviateur, ne foit pas d'accord avec ce que rapporte Athénée d'après Ariftote, & Plutarque pareillement dans la vie de Solon. L'époque de la fondation de Marseille remonte près de 600 ans avant l'Ere Chrétienne, en la fixant au tems que Tarquin l'ancien regnoit Lib.V, Sect. 24. à Rome. Car, ce fut alors, felon Tite live, que les Gaulois pafferent en Italie, fous la conduite de Bellovèfe; & ces Gaulois, au rapport de l'hiftorien, prêterent leur fecours aux Phocéens contre les Salyes, qui s'oppofoient à l'établiffement de ces étrangers. Trogue-Pompée avoit écrit, que les Phocéens remontèrent le Tibre, temporibus Tarquinii regis, & contractèrent une alliance avec les Romains, avant que d'arriver dans la Gaule, & de s'y arrêter. La nation des Segoregii, ou Segobrigii, que Juftin nomme pour être celle qui reçut d'abord les Phocéens, n'eft point connue d'ailleurs, & je ne crois pas qu'il foit convenable de la confondre avec les Reii, dont l'emplacement eft éloigné de la mer. C'eft avec les Salyes qu'on voit conftamment que les Marfeillois ont difputé le terrain, jufqu'à ce que leur alliance avec Rome, en donnant occafion aux Romains de porter leurs armes dans la Gaule, eût afsuré à ces alliés une poffef fion paifible des établiffemens qu'ils avoient formés le long de la côte. Ces établiffemens s'étendoient d'un côté jufqu'à Emporia, à l'entrée de l'Efpagne, & de l'autre jufqu'à Nicæa, & au port Monacus, que Strabon regarde comme le plus reculé vers l'Italie, & que Ptolémée leur accorde également. Les Salyes ayant Lib. IV, p. 180. été réduits par Sextius, Strabon fait entendre, que les Marseillois obtinrent un terrain de huit ftades en

largeur le long de la côte, & de douze ftades aux endroits qu'occupoient leurs colonies. Cependant, il faut penfer qu'ils avoient cherché à fe placer en avant dans les terres, fi l'on croit qu'Etienne de Byzance ne s'eft point trompé en difant, qu'Avenio & Cabellio font des villes Marfeilloifes, quoique renfermées dans le territoire des Cavares. Ce qu'on lit dans le premier livre de Bello Civili, que Pompée avoit accordé à Marfeille, agros Volcarum Arecomicorum, & Iluorum (ou Helviorum) felon diverfes leçons, doit s'entendre fimplement de quelques terres, qui dans le territoire de ces peuples pouvoient être à la bienféance de quelque établiffement Marseillois. Etienne de Byzance nomme plufieurs villes Marseilloifes, Azania, Alonis, Trozen, fur lefquelles je crois qu'il convient mieux d'avouer que nous les ignorons, que de hazarder des conjectures trop incertaines. Mais, ce qui fait autant d'honneur à Marseille qu'elle pouvoit tirer d'avantage de fes poffeffions, c'eft la manière dont Tacite s'exprime dans la vie d'Agricola: locum, Græcá comitate, & provinciali parcimoniâ, miftum, ac benè compofitum. Elle avoit confervé dans une terre étrangère, les mœurs, & la façon de vivre, qu'elle tenoit de fon origine: mirùm quam facilè, dit Lib. II, cap. 5. Méla, & tunc fedem alienam ceperit, & adhuc morem fuum teneat. La littérature Gréque, felon Strabon, attiroit les Romains à Marseille, comme Athènes même pouvoit le faire. Il faut attribuer à la chute de l'Empire Romain en Occident, ce que dit Agathias, que Marfeille de Gréque étoit devenue barbare. On voit dans le second livre de la guerre civile, où le fiége que Céfar mit devant Marseille eft décrit, que cette ville étoit alors environnée de la mer prefque de trois côtés ; ferè ex tribus oppidi partibus mari alluitur: & que le quatriè me côté eft celui par lequel elle communique à la terre; reliqua quarta eft, qua aditum habet à terra. Il réfulte de-là, qu'il faut réduire l'ancienne ville de Marseille à

Lib. III, cap. 4.

un triangle, que forme la longueur de fon port avec le rivage de la grande mer ; & que fon étendue actuelle qui renferme le port, & qui le borde d'un côté comme de l'autre, eft plus confidérable qu'elle n'étoit autrefois. Eumène, dans un panégyrique de Conftantin, dit que Marseille ne tient au continent que par un espace de MD pas; & je remarque que cette mefure, fi on l'entend d'un mille & demi, excède confidérablement ce qui convient au local. Car, depuis le fond du port, en tournant vers le bord de la mer, jusqu'à l'endroit que l'on nomme la grande pointe, on ne comptera ques à 600 toifes, ce qui ne répond qu'à 7 à 800 pas, dont, 1000 compofent le mille romain. Ainfi, pour entendre Eumène, il faut fe rabattre au pas commun, qui n'est que la moitié du pas géométrique ; & c'eft de la même manière que j'ai trouvé quelquefois qu'il en falloit ufer à l'égard des mefures d'efpace qui fe renferment dans une petite étendue de terrain, comme on peut confidérer celle d'une ville, en comparaifon d'une contrée fpacieuse & vafte. Il femble que civitas Maffilienfium ne tienne la dernière place dans la province Viennoife, selon la Notice des provinces de la Gaule, que pour être dans la pofition la plus éloignée à l'égard de la métropole. Cette ville mérite le premier rang qu'elle tient dans la province eccléfiaftique d'Arles.

44°, 23°.

MASSILIENSE (Oftium). Pline nous indique les noms des bouches du Rhône, & donne à la plus confidérable celui de Maffalioticum oftium. Dans l'Itinéraire Maritime cette bouche eft appellée Gradus Maffilitanorum. La dénomination dans Pline eft conforme au langage Grec, & j'ai cru devoir y employer une dénomination Latine. Entre les différentes bouches du Rhône, celle-ci étoit la plus voisine de Marseille. Mais aujourd'hui, ce n'est plus ampliffimum oftium, felon l'expreffion de Pline, le Rhône s'étant porté dans un autre ca

nal.

nal. Cependant, fon ancienne entrée fe diftingue encore par le nom de Grand-Gras, & pour plus grand éclairciffement, voyez l'article Rhodani oftia.

44°, 23°.

Ubi fupra.

MASTRAMELA STAGNUM. Artémidore d'Ephèse, dans Etienne de Byzance, fait mention de Maf tramella comme d'une ville, & d'un étang, ou d'un lac, dans la Gaule. C'eft ce qui a engagé le P. Hardouin à fubftituer dans Pline Maftramela au nom d'Aftromela, qui s'y lifoit auparavant, quoiqu'on puiffe dire que les manufcrits n'ont point concouru à autorifer ce changement, puifque le fçavant commentateur ne les cite point en cet endroit, comme on lui eft redevable de le faire ailleurs. On lit auffi Maftramela dans Avienus, in orá maritima. Strabon parle d'un lac fous le nom de Stoma- Lib. IV, p. 184. limna, que l'on juge ne pouvoir être différent du ftagnum Maftramela, & dont la dénomination, qui paroît devoir être appliquée particulièrement à l'ouverture du lac, plutôt qu'au lac même, eft le sujet d'un article féparé. Il n'y a point de difficulté à reconnoître le flagnum Maftramela pour celui de Berre ou de Martigues. Quant à la ville de même nom, Honoré Bouche croit que c'eft Iftres, lieu affez confidérable au couchant de l'étang, Prov. liv. III, & le nom fous la forme d'Aftromela paroîtroit favorifer cette opinion. Plufieurs autres fçavans veulent que cette ville ne foit pas différente de Maritima, ou de Martigues, qu'Avienus femble défigner en difant, oppidum Maftramela

Prifcum paludis.

44°, 24°.

MATAVONIUM. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin entre Forum Voconii & ad Turrim, la distance à l'égard du Forum étant marquée XII, & à l'égard du lieu dont le nom eft Turris XIIII. On trouve auffi Matavone fur la même route dans la Table Théodofienne, quoiqu'il n'y ait point de conformité dans l'indication

* Kkk

Chorogr. de

chap. 6.

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