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une petite rivière nommée la Sénone, en empiétant fur ce qui appartient au diocèse de Rennes. Car, un lieu nommé Meffac, fitué en-deçà de la Sénone à l'égard de Nantes, étoit du territoire de cette ville: Meffiacum territorii Namnetici, felon une chronique publiée par D. Lobineau. On lit encore dans la même chronique, qu'un évêque inftallé par Nominoé fur le fiège de Nantes, & qui s'étoit maintenu après la mort de ce prince dans une partie de ce diocèfe le long de la Vilaine, étendoit sa jurisdiction ufque ad Semenonem, jusqu'à la Sénone, qui fe rend dans la Vilaine. En général, les limites des anciennes citès n'ont pas été auffi refpectées dans l'étendue de la Bretagne, qu'en d'autres parties de la Gaule. Le comitatus Media, dont Robert, Abbé du Mont-Saint-Michel, fait mention dans fa chronique, fous l'an 1174, eft une partie du Nantois qu'on nomme la Mée, ce que M. de Valois n'explique point dans sa Notice, p. 367.

47°, 25°.

NANTUATES. On lit dans le quatrième livre des Commentaires, que le Rhin prenant fa fource chez les Lepontii, traverse le territoire des Nantuates : Rhenus oritur ex Lepontiis, qui Alpes incolunt, & longo fpatio per fines Nantuatium, Helvetiorum, &c. citatus fertur. Lib. IV, p. 192. Selon Strabon, les Nantuates habitent les premiers fur le Rhin forti du mont Adula. Cette pofition ne paroît pas néanmoins convenir aux Nantuates, felon celle qui leur eft affignée dans un autre endroit des CommentaiComment. III. res: Nantuates, Veragros, Sedunofque, à finibus Allobrogum, & lacu Lemano, & flumine Rhodano, ad fummas Alpes pertinère. Ces peuples font içi rangés dans l'ordre de leur pofition, depuis la frontière des Allobroges, & le lac Léman, en remontant vers les fources du Rhône: & dans Strabon on trouve le nom des Nantuates, entre celui des Veragri, & le lac Léman. Ainfi, les Nantuates devoient habiter entre les Allobroges & les

P. 104.

Veragri,

Veragri, & on connoît la place de ceux-ci à Octodurus, en-deçà des Seduni. Une infcription en l'honneur d'Augufte, que Guichenon témoigne avoir été trouvée à S. Maurice , peut fervir d'indice que les Nantuates te-.. noient la partie du Walais qui touche au lac Léman. . Cette infcription parle en leur nom, Nantuates patrono. Pour que les Nantuates fuffent voifins des Allobroges, il faut admettre qu'ils s'étendoient dans le Chablais, dont les limites bordoient le Rhône, avant, que les Walléfans euffent conquis fur les ducs de Savoie la partie qui tenoit à la rive gauche de ce fleuve. Dironsnous, par égard pour Céfar lorfqu'il parle du Rhin, comine pour Strabon qui le fuit, qu'il y avoit une portion de Nantuates vers le commencement du cours du Rhin? Selon Pline, Sarunetes, entre les Rhati, ortus Rheni amnis accolunt : mais, ce qu'il y a d'éloignement dans la position de Sargans, qui repréfente les Sarunetes, pourroit donner quelque territoire dans les vallées du Rhin à une communauté peu confidérable, comme il convient de regarder la plupart de ces nations des Alpes, qui font citées dans l'infcription du Trophée élevé en l'honneur d'Augufte. Les Nantuates y paroiffent. entre les Lepontii & Viberi d'un côté, & les Seduni & Veragri de l'autre. Il faut convenir de l'obligation que nous avons à deux mots d'infcription, déterrés à S. Maurice en Walais; & la manière dont Cellarius s'ex- Tom. I. p. 249; plique fur les Nantuates, fçavoir, ubi inquiramus incertum planè eft, ne fçauroit plus avoir lieu. M. de Valois auroit vraisemblablement abandonné fa conjecture, fur un petit endroit du haut Walais, appellé Naters, fi l'infcription lui avoit été connue.

44°, 21°.

NARBO MARTIUS. Cette ville exiftoit dans un état floriffant avant les premières conquêtes des Romains dans la Gaule. Pithéas, qui vivoit du tems de Ptolémée Philadelphe, environ 280 ans avant l'Ere

* Ooo

cap. 5.
Plin. lib. III,
cap. 4.
Apud Goltz.

F. 2290

Chrétienne, en parle comme d'une des plus opulentes villes de la Gaule, au rapport de Polybe, cité par Stra Lib. IV, p. 190. bon. L'établiffement d'une colonie romaine à Narbone a précédé l'Ere Chrétienne de 116 ans : & quoique ce fût fous le gouvernement de Marcius Rex, les médail les & les infcriptions, où le furnom de Narbone eft par un T, MART, non par un c, font voir que le nom de ce conful n'y a point eu de part. Céfar renouvella cette colonie, en y envoyant les vétérans de la dixième léMela, lib. II, gion : & de-là vient que dans Méla, & dans Pline, Narbone porte le titre de Decumanorum colonia ; & fur que une médaille de Tibère, on lit Col. Narbo Mart. Decumanor. C'eft auffi la raifon pour laquelle cette ville prit fous Augufte le titre de Julia paterna, comme on le voit dans une infcription du recueil de Gruter, Col. Jul. Patern. Narb. Mart. Cicéron (pro Fonteio) appelle Narbone Speculam populi Romani, & propugnaculum. Méla s'exprime ainfi fur la même ville: unde olim terris auxilium, nunc & nomen & decus eft, Martius Narbo. En-effet, dans la diftinction que fit Augufte des provinces de la Gaule, l'ancienne province romaine prit le nom de Narbonenfis. On peut voir dans Sidoine-Apollinaire une énumération des édifices publics, & des circonftances locales, qui décorent Narbone, ou dont elle tire avantage. Le commerce la rendoit très-floriffante; Lib. IV, p. 185. & Strabon en difant que cette ville eft le port des Arecomici, ajoute qu'elle eft plutôt l'entrepôt de toute la Gaule. Il femble felon l'expreffion d'Aufone (in claris urbibus) que l'on ne traversoit les mers que pour l'enrichir. Pline marque fa distance de la mer comme étant de 12 milles, ce qui eft jufte, fi on l'entend de fon port, en defcendant le canal de l'Atax, ou de la rivière d'Aude, jusqu'à l'issue du lac de Sigean.

Ubi fupra.

Carm. 236

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49°, 24°.

NASIUM. Ptolémée nomme deux villes dans la cité des Leuci, Tullum & Nafium. On trouve civitas Na

Jium, dans des lettres de Gauzelin, évêque de Toul de l'an 937. Frédégaire, antérieur à cette époque, dans le dernier livre de fa chronique, fait mention de Nafium caftrum, entre Andelaus, ou Andelot, & Tullum: & l'auteur de la chronique de S. Bénigne de Dijon, parlant du même événement que Frédégaire, indique la fituation de cette place fuper Ornam fluvium. On en reconnoît en-effet la position fur la rivière d'Ornez, audessus de Ligni en Barrois, à Nas ou Nais. Dans des infcriptions qu'on y a déterrées, plufieurs citoyens qui y font nommés, font appellés Nafienfes, comme on peut voir dans l'hiftoire de Toul du P. Benoît. L'Itinéraire d'Antonin marque XVI entre Nafuum & Tullum: mais la distance fur le local étant d'environ 19500 toises entre Toul & Nais, elle est égale à 17 lieues gauloifes.

50°, 26°.

NAVA FLUV. Dans Tacite, & dans le poème d'Au- Hiftor. lib. fone intitulé Mofella, aujourd'hui Nahe, qui fe rend dans le Rhin fous Bingen.

52°, 22°.

NEHALLENIA DEA. On découvrit en 1647 dans l'ifle de Walkeren, en Zéelande, des infcriptions en l'honneur de cette divinité ; & une vieille bâtiffe dans le lieu nommé Weft-capel, près des dunes qui bordent la mer, a paru être un Sacellum confacré au culte de la déeffe. Reinefius & Spon, & avant eux Vredius, ont publié ces infcriptions; par l'une defquelles, en lifant, ob merces ritè confervatas M. Secund. Silvanus negottor (pour negotiator) cretarius Britannicianus V. S. L. M. (votum folvit lubens meritò), on connoît que les habitans du pays trafiquans par mer, croyoient devoir le fuccès de leur commerce à la protection de Nehallenia.

45°, 25°.

NEMALONI. Ils font cités dans l'infcription du

Trophée des Alpes, rapportée dans Pline. L'hiftorien Lib. III, cap. 20.

Lib. IV, p. 186.

de Provence, Honoré Bouche, écrit Némolani; & il conjecture que ce peut être Miolans (ou Méolans). En ce cas, ce petit peuple auroit occupé la partie inférieure de la vallée de Barcelonette; & on peut appuyer. cette conjecture fur ce que les Edenates, qui fuivent les Nemaloni dans la même infcription, font placés à Seine, dans un canton limitrophe

que

par

44°, 23°.

NEMAUSUS. Strabon, qui eft le plus ancien auteur que nons ayons à citer fur le compte de cette ville, en parle comme de la capitale des Arecomici. Il ajoute, cédant à Narbone pour l'affluence des étrangers & des commerçans, Nemaufus prévaut par les avantages de fon gouvernement, qui n'eft point affujetti à des préfets envoyés de Rome, & qui domine fur 24 villes ou bourgades, lefquelles jouiffent du droit de villes LaLib. III, cap. 4. tines. Pline confirme l'étendue de cette jurisdiction de Nîmes: XXIV (oppida) Nemaufenfibus attributa. On fait remonter l'établiffement d'une colonie romaine à Nemaufus jufqu'au tems d'Augufte: ce qu'il y a de certain les médailles & par les infcriptions, c'eft qu'elle a Lib. II, cap. 5. porté le nom d'Augufta. On trouve dans Méla, entre les villes de la Narbonoife qui fe diftinguent par leur opulence, Arecomicorum Nemaufus; dans Ptolémée,Nemaufus colonia. Aucune ville de la Gaule ne conferve des reftes auffi confidérables de fon ancienne magnificence; & fon amphithéatre, appellé dans les écrits du moyen-âge caftrum ou clauftra Arenarum, eft un des plus entiers qui.fubfiftent. Un intendant des finances réfidoit à Nîmes; præfectus thefaurorum Nemaufenfium, felon la Notice de l'Empire. On peut rassembler différens témoignages, qui donnent une idée de l'étendue qu'occupoit le territoire de Nîmes. Quoique la pofition de l'ancien Ugernum, ou de Beaucaire, foit aujourd'hui du diocèfe d'Arles, on voit par le numéro des colonnes milliaires qui fubfiftent fur la voie romaine qui y con

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